• La mal aimée Chapitre -1- page -11-

     

     La mal aimée

     

    — Je réalise tout ce que vous avez dû endurer. Reprit la sage-femme.

    Dans un geste mécanique, Geneviève continuait de hocher la tête tout en triturant le drap de métis qui la recouvrait. Elle semblait dans un état second, ne semblant pas prêter attention aux paroles que la sage-femme prononçait.

    — Je suis très peinée et inquiète concernant votre envie d’abandonner votre bébé, mais pour l’heure, je pense à votre petite fille n’en à pas fini avec le sort. Décidément, celui-ci ne lui est pas clément. Pour votre bébé, ce n'est pas réglé. Nous ne pouvons pas nous prononcer avant plusieurs jours quant à sa viabilité : son cordon ombilicale est trop court de deux centimètre et il y a risque d’infection. Geneviève ne décrocha pas un mot en entendant cette horrible nouvelle. Surprise, la sache-femme continua sur sa lancée, essayant de réveiller quelque chose en elle :

    — Votre mari, quoique vous en pensiez, est le père de votre bébé, et à ce titre, il a le droit d’être informé de l’état de votre petite fille Il a aussi le droit de donner son avis sur l’abandon de son enfant ! Vous ne pouvez décider seule ! C’est la loi ! Et la loi est d’abord faite par des hommes, et pour des hommes ! Vous ne pouvez rien y changer ! Il se passera beaucoup d’années, avant que les mentalités n’évoluent et qu’enfin, nous obtenions justice. Combien de jeunes femmes endurent la même chose que vous ? Combien de jeunes filles sont violées par leur père, leur oncle, par de sales voyous qui n’ont aucun scrupule ! Ces jeunes filles n’osent se confier à personne de peur qu’on ne les traite de vicieuses, de menteuses et qu’on les rende responsables de leur sort. Elles ont honte ! Leur honneur est bafoué ! Elles se sentent sales et deviennent des victimes à vie ! Elles atterrissent le plus souvent ici, à la maternité, avec le fruit de leur infortune qu’il faut mettre au monde. Certaines accouchent dans un coin de rue, au fond d’une impasse, afin qu’on ne les remarque pas ! Il est arrivé que des éboueurs trouvent des nouveau-nés morts ou encore en vie dans les poubelles qu’ils étaient venus vider. Ces petits êtres fragiles sont confiés aux orphelinats qui, heureusement, les recueillent, s’ils survivent, ils deviennent pupille de l’état. Il y a trop d'enfants abandonnés et malgré les soins prodigués, il y en a encore qui ne survivent pas. C'est triste. Dans votre cas, vous et votre époux êtes mariés ! Il n’y a pas viol entre mari et femme. Le conseil que je m’évertue à vous donner : c'est de ne pas vous buter. Ne vous vengez pas non plus sur votre enfant

     

    A suivre...

     

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