• La mal aimée

     

    Par un triste après-midi supportant un ciel plombé n’augurant rien de bon, une ambulance filait à vive allure en direction de l’hôpital Beaujon. Ses vitres rendues presque opaques par une pluie fine, ruisselante et tenace, ne laissaient pénétrer qu’un jour diffus à l'intérieur de celle-ci. Une pénombre ouatée enveloppait le peu de paysage à peine entrevu qui défilait devant les yeux de Geneviève, agrandit par une souffrance à peine supportable. À peine cinq minutes s’étaient écoulées depuis ses dernières contractions. Chaque seconde qui s’égrainait lui paraissait tellement courte entre les douleur, qu’elle n’en pouvait plus de se tordre sur le brancard.

    La sirène de l’ambulance hurlait afin d’écarter les automobilistes qui gênaient le passage. Geneviève avait l’impression que sa tête allait éclater, tant le bruit assourdissant qu’elle occasionnait lui était pénible. Dans son esprit fiévreux, des sentiments contradictoires se bousculaient : elle allait être mère pour la quatrième fois, réaliser ce miracle que des centaines de femmes dans l’impossibilité de concevoir pouvaient lui envier, mais n’en éprouvait aucune joie.

    L’ambulancier l’observait à la dérobée tout en lui prenant le pouls. Jamais, de toute sa carrière, il n’avait vu femme aussi jolie. Tout en elle n’était que grâce, et malgré la tension qui durcissait les traits de son visage, cette jeune femme était belle. Il ne comprenait pas pourquoi elle vivait ces moments intenses sans personne à ses côtés. Aucun membre de sa famille n’accompagnait ses gémissements. Pas de mari n’essuyait son front perlé de sueur où se collaient les mèches de ses beaux cheveux blonds. Ses mains fines et blanches se crispaient sur le drap qui la couvrait.

    Son beau corps dont les courbes harmonieuses n’étaient en rien diminuées par la rondeur de son ventre, se tordait sous la force des contractions qui revenaient par espaces réguliers.

    L’ambulancier essayait par tous mes moyens de la calmer, la rassurer en lui murmurant des paroles qui se voulaient réconfortantes. Le pauvre homme ne savait plus quoi faire pour la soulager, et il avait hâte d’arriver aux urgences. Depuis qu’il exerçait ce métier, lui et son ambulance en avaient vu passer de ces futures mères capricieuses, geignantes, hurlantes et grimaçantes, perdant toute leur dignité à vouloir trop en faire. Certes, il était conscient qu’un accouchement, ça faisait souffrir ; mais pas au point d’en rajouter des tonnes ! Aucune femme dans toute sa carrière déjà vieille de cinq ans déjà, n’avait su capter son attention comme celle-ci. Pas une seule n’avait su éveiller, en lui, autant de compassion et autant d’émotion.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    1 commentaire
  • La mal aimée

     

    Le malheureux ambulancier ne savait plus quoi faire pour aider la jeune femme et il sentait son assurance professionnelle le quitter.

    Il épongeait son front, lui parlait doucement tout en lui tenant la main lorsque les douleurs reprenaient de plus belle. Geneviève, à l’évidence, semblait nourrir un ressentiment très fort contre il ne savait trop quels démons dont apparemment, sont esprit ne pouvait se débarrasser.

    Intuitivement, L’ambulancier sentait une sourde colère émaner de toute sa personne, ce qui, probablement, devait décupler l’intensité de ses douleurs. Il ne pouvait absolument rien tenter de plus pour l’aider et commençait à trouver le trajet la conduisant à l’hôpital décidément bien trop long à son goût. Le chauffeur ne pouvait pas aller plus vite sans risquer l’accident.

    Enfin, l’ambulance pénétra dans la cour du centre hospitalier, ce qui mit fin à son supplice. Geneviève, comme dans un brouillard, entendit des bruits extérieurs, des voix qui donnaient des ordres, mais qu’elle n’arrivait pas à définir. Une douleur plus forte que les autres la fit sombrer progressivement dans une inconscience qui ne lui permettait plus de rassembler ses idées. Une brume épaisse l’enveloppa toute entière. Elle devina plus qu’elle ne vit les portes arrière du véhicule s’ouvrir sur deux brancardiers qui empoignèrent la civière où elle gisait, ne se souciant pas plus que cela de son état qui, pour eux, était du domaine du normal.

    On la conduisit à travers un dédale de couloirs qui, de toute évidence, devaient mener à la salle d’accouchement. Geneviève ne résista plus à la tempête intérieure qui la dévastait et se laissa aller.

    A son réveil, elle entendit une grosse voix de femme lui annoncer la naissance de son bébé avec une satisfaction toute professionnelle : Toujours pas de signe de joie de la part de l’accouchée. La sage-femme continua :

    — Vous ne pourrez voir votre petite fille avant un certain temps. Vous pourrez la voir lorsqu’elle sera plus forte et que vous serez mieux. Reposez-vous.

    Les prunelles vertes de Geneviève trahissait une profonde angoisse. Ce qui semblait n’être peut-être qu’une fausse idée de la part de la sage-femme qui l’avait accouchée. Celle-ci l'observait avec une curiosité à peine dissimulée. Un je ne sais quoi, pourtant, dans le comportement de la jeune femme, l'intriguait.

    Geneviève avait du mal à ne pas montrer son dépit de savoir son bébé en vie. Elle avait tant espéré la savoir décédée à la naissance ?

    Des larmes de rage qu'elle voulait retenir envahissaient ses yeux. La sage-femme ne voulu pas croire à ce qu'elle lisait dans ce regard paniqué qui, dans un tel lieu, n'était pas de circonstance. Cette jeune femme n’était encore qu'une enfant.

     

    A suivre... 

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    La mal aimée

     

    Émue plus qu'elle ne voulait le laisser paraître, elle se surprit quelque peu à la fustiger du regard et des paroles qu'elle ne voulait aucunement être empreintes de reproches, dépassèrent sa pensée :

    — Il me semble que vous n'avez pas l'air content ? Je suppose que vous n'êtes pas heureuse de cette naissance ?

    La phrase fusa à travers la pièce et s'abattit sur Geneviève comme un couperet. Cette fois, la jeune femme ne put retenir plus longtemps le flot de larmes qui roulaient maintenant sur ses joues. Son corps délivré du poids qui l’avait arrondi depuis tous ces longs mois de calvaire, semblait ne pas vouloir cesser ses soubresauts désordonnés. Des spasmes l’agitaient. La sage-femme excédée s'énerva :

    — Et bien ! Qu'avez-vous ? Ces larmes ne semblent pas être des larmes de joie ! Mais qu'est-ce qui m'a fichu une maman qui pleure ?

    Si c'est une crise de nerfs, essayez de vous ressaisir si vous ne voulez pas que je vous fasse administrer un calmant ! Geneviève ne comprenait pas la raison qui poussait cette femme d'allure masculine à la rabrouer de la sorte. D'ailleurs, elle s'en moquait. Qui aurait pu deviner ce qui l'agitait ainsi en ce moment même ?

    Madame « grognon » comme on la surnommait dans le service, cachait sous un faciès bourru qu’elle cultivait à plaisir, un cœur tendre, bon et généreux.

    — C’est une petite fille ! S’exclama la voix. Ça n’a pas été facile, mais nous y sommes arrivés. N’êtes vous pas heureuse ?

    Geneviève ne répondit pas. Inquiète de cette apparente indifférence concernant tout ce qui se passait autour d'elle, la femme reprit :

    — Votre bébé est en bonne mains. Pour le moment, nous la gardons sous surveillance : elle est faible et n'a pas le poids requit pour un bébé étant né à thermes. C’est vraiment très inquiétant. Je ne comprends pas. Vouliez-vous vraiment de cette grossesse ? Aviez vous conscience que vous étiez enceinte au début de votre grossesse ?

    Sa carapace n’était que la résultante de nombreuses années de présence, de dévouement, de pratique au sein du service de la maternité. Ce blindage acquis, somme toute, depuis de longues années, était nécessaire si l’on voulait tenir dans ce milieu professionnel. Dans les années cinquante, les abandons et la mort de nouveaux nés étaient monnaie courante bien qu’on s’évertua à prodiguer tous les soins nécessaires afin de préserver la vie dans la mesure où la nature voulait bien laisser le personnel médical exercer ce métier difficile. Le niveau des connaissances était beaucoup moins pointu  que aujourd’hui ! Il était très éprouvant de voir des mères accoucher de leur nouveaux-nés sans vie : la mal nutrition du temps de la grossesse y était pour beaucoup.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    La mal aimée 

     

    Mme Grognon comme on la surnommait dans le service à cause de son air bourru, toujours en train de rouspéter sur un sujet ou une des infirmières qui ne faisaient pas attention à son travail, qui n’était pas assez précise dans ses gestes ou qui n’allait pas assez vite dans ce qu’elle avait à faire. Elle n’était pas facile dans ce qui lui était confié, mais il fallait bien s’en accommoder. Jusques en fin d'après-midi, Elle dû attendre que les accouchements prévus pour la journée lui laissent un long moment de répit, afin de lui permettre d’aller prendre des nouvelles de la jeune mère qui, lui semblait-il, ne voulait pas de son enfant. Elle avait un sixième sens pour ces choses-là. Sans pouvoir l’expliquer, la sage femme sentait le danger d’un abandon se profiler à l’horizon, et justement, Geneviève l’intriguait.

    Dans les années cinquante, les maternités n'étaient pas du tout conçu de la manière que celles que nous connaissons aujourd'hui. l'individualisme n'était pas encore dans les mentalités, et puis l’on sortait de la guerre ! Les maternités se résumait toujours à une grande salle où, de chaque côté de celle-ci, s'additionnait, une succession de lits. Seule une table de nuit toujours placée du côté droit, faisaient office de séparation. Les lits répartis dans un rectangle d’une longueur indéfinissable, étaient séparés par une allée centrale assez large en son milieu, de façon à laisser le personnel hospitalier aller et venir entre les lits des des accouchées afin de pratiquer les soins nécessaires, s’il y avait lieu. Pas de petits berceaux entre chaque lit. Les bébés étaient dans une nurserie, à l’écart des mères qui ne pouvaient voir leur enfant qu’à des heures bien précises si leur état le leur permettait. Chaque bébé avaient autour de leur petit poignet, un genre de petit ruban bleu ou rose, avec chaque noms de famille écrit dessus afin de ne pas les mélanger : ce qui arrivait quand même, quelques fois.

    La salle longitudinale par elle-même, permettait aux aux familles de rendre visite aux accouchées. Le lit de Geneviève se trouvait être au bout cette grande salle, face à une haute fenêtre dont les vitres poussiéreuses ne permettaient de voir que le plafond bas du ciel dans Cette fin d’après-midi qui se fondait lentement dans la nuit hivernale.

    — Il doit faire très froid dehors pensa Geneviève.

    La pluie, peu à peu, avait laissé place à la neige. Geneviève regardait les flocons virevolter en tous sens.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    La mal aimée 

     

    Perdue dans ses pensées, ailleurs, son esprit avait fait abstraction de tout ce qui l’environnait. Seuls les flocons de neige tourbillonnant en tous sens accaparaient son attention. Elle sentait son âme en symbiose avec la saison d'hiver. Son attitude détonnait auprès des autres mères toutes à leur nouveau bonheur d’être mère.

    A force de fixer la fenêtre et la valse des flocons, Geneviève, comme hypnotisée par ce spectacle, finit par s’endormir. Ce n’est qu’une heure plus tard, alors que les visites du soir commençaient, qu’elle émergea de sa léthargie, reprenant contact avec la réalité : sa réalité qui n’avait rien de commun avec celle des autres femmes de la maternité. Geneviève observait les visiteurs qui s’extasiaient devant leur femme respective. Toutes affichaient cette fierté qu'on les jeunes mère après avoir donné le jour à leur premier né.

    Pour d’autres femmes, ce n'était pas leur premières expériences. Geneviève remarquait tout de suite celles qui n’en étaient pas à leur premier enfant : elles n'avaient pas le même regard. Geneviève épiait l’expression des nouveaux pères qui, le visage reflétant une satisfaction toute intérieure souriaient, béats d'admiration, lorsque leur femme leur annonçait la venue d'un garçon. Les garçons étaient, de loin, la priorité pour les pères. Aux yeux de Geneviève, ils étaient tout à fait ridicules. Dans sa tête revenaient sans cesse les mêmes questions : pourquoi ? Quelles étaient les raisons pour lesquelles elle en était-elle arrivée là ? Que faisait-elle dans cet endroit réservé à la seule joie d’être parent ? Geneviève se sentait vide de toute émotion. Elle repensait aux atrocités qu’elle avait subies depuis son mariage imposée par sa mère et son rustre de beau-père. Ces cinq dernières longues, longues années. La fatigue physique et morale avait eu raison de sa ténacité. Trop de haine emplissait son cœur meurtri. Elle ne ressentait rien de ce sentiment maternel que l’on dit inné chez une femme. Son âme ressemblait à un désert aride où rien, pas même une mauvaise herbe, ne pouvait pousser et croître. Les autres femmes, tout à leur joie dans leur rôle de mères, avaient les yeux brillants d’amour pour leurs rejetons, et Geneviève détonnait dans cette grande salle d’accouchement. Les maris, surtout si le premier bébé était un petit garçon, éprouvaient une reconnaissance qu’ils ne pouvaient cacher. Toute cette agitation l’agaçait. Pas de fleurs pour elle ni de cadeau. Par ailleurs, cela lui importait peu. Toutes ces démonstrations d’affection l’écœuraient. Elle observait les familles, qui défilaient avec une singulière régularité. Les mères ne restaient pas souvent seules.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     La mal aimée

     

    Et ce n’était qu’embrassades, compliments et cadeaux pour ces heureuses mères de tous âges et leur nouveau-nés. La layette était tricoté à la main par les femmes de chaque famille. A cette époque, tous les trousseau était confectionnés par les futures mamans et par les familles des deux époux. Pour ne pas contaminer les nouveaux-née, les pères ne pouvaient les apercevoir qu’à travers une grande baie vitrée. Seul un petit groupe de cinq était exceptionnellement permis, lorsque il y avait foule : quand ils se trouvaient être tous présents à la même heure, les belle-mères et les beaux-pères des époux se devaient de respecter le règlement.

    Au chevet des accouchées, les fleurs n’étaient pas permises : les bouquet apportés par les familles ornaient pratiquement toutes les tables de nuits, au point que les infirmières, par ordre des médecins, demandaient aux visiteurs de reprendre leur bouquet et de les porter dans la salle réservée à cet effet en précisant bien de ne pas oublier de mettre une carte mentionnant le prénom et le nom de la maman à qui elles appartenaient. Il était aisé de comprendre que le parfum entêtant de certaines fleurs incommodaient fortement les nouvelles accouchées, ce qui n’était pas du tout saint. Quant aux cadeaux et les layettes, les visiteurs devaient les laisser dans une autre pièce attenante à la salle de maternité où les sortantes pouvaient venir les reprendre à la sortie de la maternité. Geneviève regardait le ballet des visiteurs et cela lui faisait encore plus ressentir sa solitude. Au fur et à mesure que les heures s’égrainaient à la grosse horloge de la salle commune qui venait de sonner vingt heures, la salle s’était vidée de ses occupants. Un silence tout relatif remplaçait maintenant le brouhaha des visiteurs. Les garçons étaient, de loin, leur priorité pour les pères. Aux yeux de Geneviève, ils étaient tout à fait ridicules. Dans sa tête revenaient sans cesse les mêmes questions : pourquoi ? Quelles étaient les raisons pour lesquelles elle en était-elle arrivée là ? Que faisait-elle dans cet endroit réservé à la seule joie d’être parent ? Geneviève se sentait vide de toute émotion. Elle repensait aux atrocités qu’elle avait subies depuis son mariage imposée par sa mère et son rustre de beau-père. Ces cinq dernières longues, longues années. La fatigue physique et morale avait eu raison de sa ténacité. Trop de haine emplissait son cœur meurtri. Elle ne ressentait rien de ce sentiment maternel que l’on dit inné chez une femme. Son âme ressemblait à un désert aride où rien, pas même une mauvaise herbe, ne pouvait pousser et croître.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     La mal aimée

     

    Les autres femmes, tout à leur joie dans leur rôle de mères, avaient les yeux brillants d’amour pour leurs rejetons, et Geneviève détonnait dans cette grande salle d’accouchement. Lemaris, surtout si le premier bébé était un petit garçon, éprouvaient une reconnaissance qu’ils ne pouvaient cacher. Toute cette agitation l’agaçait. Pas de fleurs pour elle ni de cadeau. D’ailleurs, cela lui importait peu.

    Toutes ces démonstrations d’affection l’écœuraient. Elle observait les familles, qui défilaient avec une singulière régularité. Les mères ne restaient pas souvent seules. Et ce n’était qu’embrassades, compliments et cadeaux pour ces heureuses mères de tous âges et leur nouveau-nés.

    Pour ne pas contaminer les nouveaux-née, les pères ne pouvaient les apercevoir qu’à travers une grande baie vitrée. Seul un petit groupe de cinq était exceptionnellement permis, lorsque il y avait foule : quand ils se trouvaient être tous présents à la même heure, les belle-mères et les beaux-pères des époux se devaient de respecter le règlement.

    Au chevet des accouchées, les fleurs n’étaient pas permises : les bouquet apportés par les familles ornaient pratiquement toutes les tables de nuits, au point que les infirmières, par ordre des médecins, demandaient aux visiteurs de reprendre leur bouquet et de les porter dans la salle réservée à cet effet en précisant bien de ne pas oublier de mettre une carte mentionnant le prénom et le nom de la maman à qui elles appartenaient. Il était aisé de comprendre que le parfum entêtant de certaines fleurs incommodaient fortement les nouvelles accouchées, ce qui n’était pas du tout saint. Quant aux cadeaux et les layettes, les visiteurs devaient les laisser dans une autre pièce attenante à la salle de maternité où les sortantes pouvaient venir les reprendre à la sortie de la maternité. Geneviève regardait le ballet des visiteurs et cela lui faisait encore plus ressentir sa solitude.

    Au fur et à mesure que les heures s’égrainaient à la grosse horloge de la salle commune qui venait de sonner vingt heures, la salle s’était vidée de ses occupants. Un silence tout relatif remplaçait maintenant le brouhaha des visiteurs. Laprès guerre ne se prêtait pas encore aux chambres individuelles, et en mille neuf cent quarante sept, elles en étaient encore très loin ! Comme le dit le vieil adage : Il faut laisser le temps au temps…

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    1 commentaire
  •   

     La mal aimée

     

    A vingt cinq ans, Geneviève avait un lourd vécu derrière elle. Éprouvée dans sa vie comme dans sa chaire, elle se sentait prise au piège dans une existence dont elle ne voulait pas. Elle refusait cet odieux mariage dont elle n'avait jamais voulu. Trop longtemps soumise à l'autorité de sa mère plus qu'à celle d’un père bien trop faible, ne cherchant même pas à contrecarrer tout ce que sa femme décidait. Geneviève n’acceptait plus d'être encore une fois dominée par qui que ce soit et encore moins par un mari qu’on lui imposerait. Ce qu’elle souhaitait, c’est être libre de ses choix et mener sa vie comme bon lui semblerait, sans que personne ne vienne y mettre son nez. Un long soupir souleva sa poitrine. Elle s'entendit, pour la première fois, prier à haute voix :

     Ô, mon Dieu ! Ayez pitié de moi ! Aidez-moi à voir plus clair dans cet avenir incertain qu'est le miens ! Que va être mon existence une fois sortie de cet hôpital ? Quelle décision dois-je prendre au sujet du bébé ?

    Toute la détresse du monde se résumait dans ces quelques mots prononcés dans un moment d’angoissante lucidité. C'était pour elle une incertitude insoutenable ! Elle était seule à mener son combat. Pas de parents aimants, compréhensifs auprès d'elle ? Personne à qui se confier, pas même une amie qui la soutiennent simplement en l'écoutant. L'amitié et le doux réconfort d'une oreille compatissante étaient inconnus d'elle. Elle était tout à fait consciente du vide qui l'entourait. D'ailleurs, qui aurait-elle bien pu intéresser ?

    — Qu'ils aillent tous au diable ! Se dit-elle.

    Geneviève ressassait ses tristes pensées lorsqu'elle aperçut la sage-femme qui, tout en adressant des compliments et des mots gentils ça et là, se dirigeait dans sa direction. Recroquevillée dans ses draps, elle la regardait s'approcher d'elle, un sourire attardé sur ses lèvres. Geneviève n'avait pas envie de la voir s'arrêter auprès de son lit, mais ne pouvait se soustraire à cette obligation du jeux des questions qu'elle sentait venir. Arrivée à sa hauteur, la sage-femme prit la chaise qui se trouvait au pied de sont lit et vînt prendre place tout à côté d'elle, près de la table de chevet. Sans attendre, elle commença :

    — Et bien, mon petit ? Comment allez-vous à présent ?

    Aucune réponse ne fusa des lèvres de Geneviève.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

     

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

  •  

     La mal aimée

    La sache-femme revînt à la charge :  

    Qu’est ce qui vous rend si triste ? Quelle est cette peur que je lis dans vos yeux ?

    vous ne dites rien, je ne pourrai pas vous venir en aide !

    Geneviève murmura : 

    — Je ne veux pas de l’enfant.

    La sage-femme sentit son cœur battre plus vite. La phrase fatidique précédant presque toujours un abandon était lâchée. Elle resta interdite le temps de se reprendre puis, d’une voix qui se voulait douce et persuasive, elle osa la sermonner :

    — Je me doutais bien qu’il y avait quelque chose dans ce genre. Voyons, ma chère petite. Je ne connais pas les raisons qui vous poussent à cet acte désespéré, mais raisonnez-vous. Il ne faut pas agir comme vous avez l’intention de le faire. C’est grave ! Très grave ! Je soupçonne tout ce que vous avez dû endurer pour en arrivé à cette extrémité et je suis horrifiée par ce que vous venez de me confier, mais, pour l'heure, je pense que la solution d’abandonner votre petite fille n’est pas la bonne .

    C'est de votre bébé que l'on parle. De votre petite fille !

    — Je ne veux pas de cette chose malsaine !

    Ces mots jetés comme ça, froidement, firent frémir la sage-femme qui, chaque fois qu’elle était confrontée à pareille situation, essayait de dissuader les jeunes mères d’en arriver aux gestes inconsidérés et presque toujours irréversibles, une fois l’acte d’abandon signé ; mais bien souvent, par la suite, quelques unes des jeunes femmes ayant accouché dans cet hôpital sous X, revenaient la voir pour lui demander conseil. Elles regrettaient toutes leur geste irréfléchi. Elles voulaient reprendre leur enfant parce que leur situation s’était arrangée, modifiée. Malheureusement, dans les cas d’abandon définitifs, il est bien trop tard pour revenir en arrière. La sage-femme savait de quoi elle parlait. Des événements déchirants, horrifiants, à la limite du soutenable, avaient jalonné sa longue et difficile carrière. A chaque abandon, elle sentait monter en elle une révolte qu’elle avait bien du mal à refréner. Lorsque celui-ci devenait irrévocable, elle essayait, par tous les moyens, de faire prendre conscience à ces jeune mères de la gravité de leur acte. En ce qui concernait la jeune femme qui se trouvait devant elle, elle se devait de faire échouer le projet d’abandon de sa petite fille. Le bébé luttait en ce moment même pour sa survie : Sa venue au monde l’avait laissée sans force, incapable de lancer son premier cri. Il avait fallu tout son savoir-faire pour ramener le nouveau-né à la vie.

      

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

  •  

    La mal aimée

     

    Elle n’aurait su dire pourquoi, sa conscience lui dictait d’insister auprès de la mère pour sauver ce petit être sans défense qui, de plus, à cause d’une maladresse de la part d’une assistante, se battait deux fois plus contre l’adversité. Les gynécologues et les médecins accoucheurs considéraient son cas grave et ne savaient pas si le bébé allait vivre. Pour sa propre estime et aussi pour la conscience qu’elle avait de son devoir, elle se devait de réussir ce tour de force.

    Elle réprima la rage qui montait en elle, ce qui pouvait brusquer la jeune mère dépourvu de sentiment maternel et la buter si elle ne se contrôlait pas. Elle avait compris, depuis toutes ces années, que cela ne servait à rien qu’à desservir les intérêts du bébé en devenir. L’espace de quelques secondes avait été nécessaire à la sage-femme pour reprendre le cours de sa pensée. Geneviève, sur le qui-vive, recroquevillée sur elle-même, guettait le moment où celle-ci reprendrait la parole. Geneviève sursauta presque par surprise, lorsque elle entendit, de nouveau le son de sa voix dont la masculinité l’avait tant impressionnée la première fois :

     Allons ! Lui dit-elle en tapotant doucement sa main. On ne rejette pas le bébé que l'on vient de mettre au monde sans une raison grave ! Rien ne justifie ce geste !

    Ce contact du simple toucher sur sa main était très désagréable à la jeune femme qui n'essaya même pas de bouger le petit doigt. Elle se contenta de prononcer laconiquement :

    — Veuillez retirer votre main s'il vous plaît : je ne supporte pas que l'on me touche.

    La sage femme interloquée par cette soudaine rebuffade n'insista pas, et stoppa net son geste, étonnée par cette réaction froide et disproportionnée. Elle venait de le comprendre que la jeune femme ne voulait pas se laisser attendrir par cette marque de compassion destinée à la faire fléchir concernant la garde de son bébé.

    Geneviève ne voulait pas de l'enfant qu'elle venait de mettre au monde parce qu’elle ne se sentait pas la force d’être une bonne mère et qu’elle n’éprouvait rien pour l’enfant qu’elle venait de mettre au monde. Elle ne voulait pas que ce bébé la prive d’une liberté déjà précaire. Pour ne pas rompre le dialogue qu'elle avait eu du mal à établir, la sache femme continua de chercher à toucher le cœur de Geneviève par de multiples démonstrations de sympathie, mais non sans perdre de vue le plus important : essayer de la dissuader d'abandonner sa petite fille.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     La mal aimée

     

    — Je réalise tout ce que vous avez dû endurer. Reprit la sage-femme.

    Dans un geste mécanique, Geneviève continuait de hocher la tête tout en triturant le drap de métis qui la recouvrait. Elle semblait dans un état second, ne semblant pas prêter attention aux paroles que la sage-femme prononçait.

    — Je suis très peinée et inquiète concernant votre envie d’abandonner votre bébé, mais pour l’heure, je pense à votre petite fille n’en à pas fini avec le sort. Décidément, celui-ci ne lui est pas clément. Pour votre bébé, ce n'est pas réglé. Nous ne pouvons pas nous prononcer avant plusieurs jours quant à sa viabilité : son cordon ombilicale est trop court de deux centimètre et il y a risque d’infection. Geneviève ne décrocha pas un mot en entendant cette horrible nouvelle. Surprise, la sache-femme continua sur sa lancée, essayant de réveiller quelque chose en elle :

    — Votre mari, quoique vous en pensiez, est le père de votre bébé, et à ce titre, il a le droit d’être informé de l’état de votre petite fille Il a aussi le droit de donner son avis sur l’abandon de son enfant ! Vous ne pouvez décider seule ! C’est la loi ! Et la loi est d’abord faite par des hommes, et pour des hommes ! Vous ne pouvez rien y changer ! Il se passera beaucoup d’années, avant que les mentalités n’évoluent et qu’enfin, nous obtenions justice. Combien de jeunes femmes endurent la même chose que vous ? Combien de jeunes filles sont violées par leur père, leur oncle, par de sales voyous qui n’ont aucun scrupule ! Ces jeunes filles n’osent se confier à personne de peur qu’on ne les traite de vicieuses, de menteuses et qu’on les rende responsables de leur sort. Elles ont honte ! Leur honneur est bafoué ! Elles se sentent sales et deviennent des victimes à vie ! Elles atterrissent le plus souvent ici, à la maternité, avec le fruit de leur infortune qu’il faut mettre au monde. Certaines accouchent dans un coin de rue, au fond d’une impasse, afin qu’on ne les remarque pas ! Il est arrivé que des éboueurs trouvent des nouveau-nés morts ou encore en vie dans les poubelles qu’ils étaient venus vider. Ces petits êtres fragiles sont confiés aux orphelinats qui, heureusement, les recueillent, s’ils survivent, ils deviennent pupille de l’état. Il y a trop d'enfants abandonnés et malgré les soins prodigués, il y en a encore qui ne survivent pas. C'est triste. Dans votre cas, vous et votre époux êtes mariés ! Il n’y a pas viol entre mari et femme. Le conseil que je m’évertue à vous donner : c'est de ne pas vous buter. Ne vous vengez pas non plus sur votre enfant

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     La mal aimée

     

    Ce n’est pas bien. Je sais qu’il vous faut admettre cela, et que c’est très dur d’être l’objet du désir d’un homme, lorsque l’on n'est pas consentante. Je comprends que vous ne vouliez pas cette enfant ! Pourtant, le bébé est là ! J’en ai vues des détresses, et pas seulement des jeunes femmes de votre âge, mais de toutes jeunes filles ! Des adolescentes ! Et ce dont vous m’avez fait part ce soir, n’est que trop courant à des degrés différents, bien sûr, mais jamais sanctionné par la loi ! Ces violeurs : qu’ils soient mariés, célibataires, jeunes, à la fleur de l’âge ou même plus vieux, sont toujours blanchis, faute de preuves, car c’est leur paroles contre celles de ces infortunées jeunes femmes et je vous parle des affaires de viols qui arrivent à être connues du grand public ! Les autres, on les escamote. Les familles prennent bien soin de dissimuler le scandale qu’ils étouffent dans l’œuf, si je puis m’exprimer ainsi, afin d’éviter le déshonneur qui éclabousserait leur nom !

    Geneviève pensa :

    — Vous ne croyez pas si bien dire. Si vous saviez... Tout ceci n'est que la partie immergée de l'iceberg.

    Ignorante de ce qui se tramait dans l’esprit de la jeune accouchée, la sage-femme insista encore :

    — Que décidez-vous pour votre petite fille ?

    Geneviève formula sa réponse d'une voix ferme :

    — Malgré tous ces arguments que vous essayez de faire valoir pour essayer de me convaincre de garder l'enfant, je n'est pas changé d’avis sur ce point. Je suis encore maîtresse du jeu et plus déterminée que jamais. C'est tout ce que la loi m'accorde et je compte bien le mettre à profit.

    — Très bien. Puisque je ne peux vous forcer à changer votre point de vue, je ne peux que vous conseiller de vous taire si vous n’êtes pas capable de déposer plainte pour viol. Il faut avoir un sacré courage pour aller, quoi qu’il vous en coûte, jusqu’au procès qui, de toute façon, n’aboutira pas. Je le sais par expérience. Dites vous bien que vous êtes la femme de votre assaillant ! Je vous l’ai dit : le viol n’est pas considéré comme tel entre époux.

    — Je veux divorcer. Je suis encore maîtresse de ma vie et plus déterminée que jamais. C'est tout ce que la loi m'accorde et je compte bien le mettre à profit.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

      La mal aimée

     

    — Malheureusement, tant que vous êtes l'épouse de cet homme, vous lui devez obéissance. Vous êtes, je suppose, catholique et pratiquante ? Vous devez donc savoir que votre mari n'acceptera jamais le divorce. Nous autres femmes, n'avons pas de grands moyens pour nous défendre du machisme des hommes et nous n'avons pas le choix ! Nous nous devons de supporter le joug et la violence de ces hommes, ce qui est le lot de nombreuses épouses : Cela fait partie du jeu. Ils croient avoir le droit d'exercer cette violence pour se prouver qu'ils sont des hommes et prendre vraiment conscience de leur virilité. C'est eux qui détiennent la force, le pouvoir et l'autorité. Pour certains, ils ont besoin d'exercer cette violence. Quoi de plus normal et de plus facile pour eux, que de violenter une femme, taper dessus ou malmener un enfant. Ils ont besoin d'exercer cette violence : C'est un comble quand on y pense ! Pour le mal que votre mari vous fait, je ne vous suis plus d'aucun secours quant à mes conseils. Pour votre petite fille, si Dieu permet que vous soyez la dépositaire d'une petite âme toute neuve. S’il permet que ce petit ange qui se bat en ce moment pour rester en vie, en fin de compte, s’en sorte, il faut, de votre côté, faire un effort et accepter de la garder. Peut-être va-t-elle vous réconcilier avec votre existence ? Ne refusez pas son aide par bravade ! Vous êtes courageuse et volontaire ! Vous vous en sortirez ! J'en suis persuadée ! Je vous conseillerais plutôt de ravaler votre désir de vengeance qui ne vous mènera à rien de concret pour le moment. Penser à votre petite fille qui elle, n’a pas demandé à venir au monde ! Elle a le droit, si elle vit, d’avoir sa chance ! Ne pouvez-vous faire abstraction de votre propre existence pour ne penser qu’à votre enfant ? Ne pouvez-vous faire cela ? Au moins, votre sacrifice servira à quelque chose !

    Ce mauvais jeu de mots arrivait mal à propos. La sage-femme se rendit compte de sa bévue, mais les mots étaient lâchés. Du côté de Geneviève, la réaction ne se fît pas attendre. Sur un ton ironique Elle lança :

    — Quelque chose ! Parce que vous trouvez le terme juste, vous ! Cette chose, comme vous dites, à été conçu sans mon consentement, et je n'en veux pas ! Vous pensez que mon sacrifice ne sert pas suffisamment à mon mari ? Dès qu’il veut prendre ce que je me refuse à lui accorder, il se sert chaque fois que ça lui chante et il me frappe ! Ne trouvez-vous pas que ce salopard ne profite pas mal de ma personne chaque fois qu'il me touche, qu’il me viol ? Cette… chose qui s’est nourrit de mon sang de ma chair et qu a fait son nid dans mon ventre, est justement une chose répugnante ! Je ne veux même pas la voir ! La sage-femme balbutia :

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

      La mal aimée

     

     La sage-femme pourtant rompu à toutes épreuves, s'excusa de sa maladresse :

    — Je n’ai pas voulu dire ça, mon enfant !

    — Non. Vous n’avez pas voulu dire ça ! C’est juste une mauvaise expression de votre part ! N’est ce pas ? Vous ne connaissez pas encore toute ma vie ! Je ne peux et ne veux pas pardonner ! C’est au-dessus de mes forces ! Je n’éprouve rien pour ces enfants que j’ai mis au monde contre ma volonté ! Pardonner, Oublier ? Non ! Vraiment, je ne peux pas ! C’est trop me demander ! La blessure ne peut pas, et ne pourra jamais se cicatriser !

    La sage-femme, après un long instant d’hésitation, se rendant compte qu’elle avait échoué dans sa démarche et que la jeune femme s’enfermait dans un mutisme volontaire, capitula, non sans risquer quelques paroles encore, n'étant pas du tout sûr que la jeune femme en tiendrait compte.

    — Je vois que je n’arrive pas à vous convaincre de garder votre bébé. Je ferai le nécessaire auprès de votre mari demain. Pour le certificat d’abandon, il faut qu’il le signe et s’il ne le veut pas, vous devrez garder votre bébé. Bon courage mon petit et bonne chance pour votre avenir. Je vous plains de tout mon cœur. Il va vous falloir énormément de force de caractère pour affronter les difficultés qui ne manqueront pas de se présenter à vous. Mais quoi qu’il advienne, encore une fois, je vous supplie de réfléchir avant d’abandonner votre bébé car vous n’êtes pas seule à décider ! Vous pourriez le regretter amèrement et votre existence risquerait de s’en trouver modifiée, et pas forcément dans le sens que vous auriez aimé qu’elle le soit !

    — Je peux le mettre en nourrice et ne pas m’en occuper ! Mon mari paiera pour le résultat de son ignominie. Je refuse de m’en occuper!

    — Vous avez tord ! Croyez-moi ! Un enfant apporte joies et consolations, même dans un ménage où les rapports entre époux son difficiles ! Peut-être est-ce lui qui vous aidera à surmonter les difficultés que ne manquera pas de traverser encore votre couple. Ne rejetez pas votre bébé simplement parce que vous en voulez à son père ! Ce serait injuste pour la vie que vous venez de donner ! Encore une fois, vous devez prendre sur vous et élever cet enfant. Je connais à présent votre parcours douloureux. Je suis consciente aussi, que vis à vis de votre mari, vous n’êtes pas à l’abri d’une récidive.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

       La mal aimée

     

    Il faut vous y attendre, à moins que vous ne cédiez de plein gré à cet acte sexuel qui vous répugne et que vous supportez ce que vous considérez comme une souillure depuis plusieurs années. Toute votre vie, vous serez esclave de ce genre d’homme : Je me suis mariée avec ce même genre d’individu qui est décédé maintenant. Croyez-moi : j'ai souffert aussi par la faute de cet homme. Ce fut une délivrance que de me retrouver veuve, sans enfant, et encore jeune. J’exerçais déjà la profession d'infirmière dans divers services avant de devenir sage-femme. Comme je n’ai pas put avoir d’enfant, je me suis promise d'aider au mieux de mes capacités, les jeunes femmes sous ma protection qui se trouveraient être en difficulté le temps de leur hospitalisation. C'est pourquoi j'essaie de vous comprendre, mon enfant, au risque de vous paraître très curieuse.

    Geneviève ne put s’empêcher de prendre cette confession pour une ultime tentative de conciliation. Elle se recroquevilla un peu plus sur elle même pour lui faire comprendre que leur entretient était terminé. Geneviève ne comptait pas s'obliger à écouter le reste de ce plaidoyer au sujet de ce bébé dont elle ne voulait pas. Elle avait déjà bien trop de mal à supporter la sache-femme, et cela, depuis un petit bout de temps. Il n'en fallait pas beaucoup plus pour qu'elle la prenne en grippe. Ce qui la hantait, c’était la perspective de devoir retourner vers cet homme qu’elle n’aimait pas, et de devoir le supporter toute sa vie. Cela l’écœurait. Pour agir au niveau de ce mariage grotesque dont elle ne se voyait décidément pas continuer à subir, entre autre chose, les envie de sexe de son mari, et une vie commune qu’elle ne pouvait accepter. Elle avait un plan qui, petit à petit, se mettait en place. Tout en restant silencieuse, les pensées les plus folles tourbillonnaient dans sa tête. Sans se douter un seul instant de ce qui se tramait dans l’esprit de Geneviève, la sage-femme risqua une fois encore de la dissuader d’abandonner sa petite fille. Une folle envie de hurler s’empara de la jeune femme :

    — Assez maintenant avec vos sermons ! Vous m’exaspérez ! Je n’en peux plus ! Comprenez-vous ? Je vous demande de me laisser en paix !

    Sur les paroles furibondes de la jeune femme, la sage-femme, un instant interdite sur sa chaise, croyant avoir perdu la partie, s’empressa de se lever, de remettre le siège qu'elle avait emprunté, à sa place. Sous le regard réprobateur des autres personnes présentes. Un long et pesant silence avait enveloppé la salle de maternité.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     La mal aimée 

     

    Comme pour choquer un peu plus sont interlocutrice, et le reste de l’assistance, un sourire énigmatique au coin des lèvres, Geneviève laissa tomber des paroles qui ne se voulaient pas très rassurante quant à la tournure qu’allaient prendre les événements. D’un ton presque ironique, Geneviève l’invita à revenir sur ses pas :

    — Ne vous en allez pas si vite ! Je vous fais peur tout à coup ! Venez ! Reprenez votre chaise et approchez-vous au plus près de moi de façon à ne pas déranger plus que cela les autres femmes et les infirmières ! Et non mesdames ! Vous n’aurez pas droit au chapitre principal de ma confession !

    La sage-femme n’étant plus toute jeune, eu un éclaire de lumière dans les yeux et un sourire se dessina sur ses lèvres très minces. Geneviève observa ce changement d’attitude, et finit de la déstabiliser :

     Oh ! Ne vous réjouissez pas trop vite ! Vous n'allez pas aimer la suite de mon histoire. Vous voulez tout connaître de ma vie ? Et bien, vous allez être servie ! C’est loin d'être finit ! Je n'est pas eu que cette petite fille ! Il y a eu d'autres enfants... en tout : quatre que je n’élève pas et n’élèverais jamais.

    La sache femme éberluée par la bombe que Geneviève venait de lâcher, resta pétrifiée ne sachant que répondre à ce qu'elle venait d'entendre. Et Geneviève de continuer son récit sans se soucier de l'étonnement qu'elle suscitait chez cette femme. Imperceptiblement, le ton de sa voix venait de changé et se transformait en un murmure. Ce chuchotement confidentielle, obligeait cette dernière à tendre l’oreille. Elle s’approcha le plus prêt possible du lit afin de garder cette confession loin des oreilles indiscrètes se trouvant dans la salle de maternité. Geneviève continua son monologue sans plus se soucier des oreilles curieuses qui se tendaient aux alentours de son lit, mue par une curiosité déclenchée par l’accès de colère de Geneviève quelques minutes auparavant :

     Voyons. Par quoi vais-je commencer ? Ah ! Oui ! J’ai été violée par mon frère aîné : le seul fils chéri de ma mère, maintenant âgé de 45 ans. Il m’a prise de force, dans la grange au foin, en m’assénant un coup de poing magistral sur le visage, de façon à ce que je ne sois plus en état de me débattre. J’avais alors quinze ans. Bien sûr, comme un lâche qu’il était, il m’interdit de révéler à qui que ce soit ce qu’il m’avait fait sous peine de sanction de sa part.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

      La mal aimée

     

    Je suivis ses conseils ne sachant pas que je portait en moi le fruit de son forfait. Bientôt je vis mon corps se transformer alors que mon frère était partit s’engager dans la légion afin de s’éloigneret surtout, ne pas à avoir à se justifier sur ce viol que j’avais subis. Bien sûr, les foudres de notre mère retombèrent sur moi, ma traitant de dévergondée. Je fut durement châtiée pour avoir entraîné son fils chéri dans le pêché car, bien sûr, c’était moi la seule coupable. Je fus enfermée pendant toute la durée de ma grossesse afin de cacher mon infamie aux curieuxD’après ma mère, mon bâtard issus de consanguinité ne devait pas avoir le droit de vivre. De toutes façons, je ne voulais pas de cet enfantMa mère prit soins de me bander le ventre le plus serré possible, de façon à ce qu’une fausse couche naturelle se produise. Peine perdue : le fétus était bien accroché. Aux grands mots, les grands remèdes : elle paya une femme rompu à ces sales besognes. Mon avortement provoqué par cette faiseuse d’ange se passa, tant bien que mal, dans ma chambre. A quinze ans, on ne peut être que choquée par de telles pratiques.

    Bien plus tard, j'ai eu, ensuite, une petite fille : une petite Chantal qui m'a été retiré dès sa naissance et qui, à l’heure d’aujourd'hui, est morte. Une petite Chantal décédée à tout juste à un an. Le douze juin 1945 à Neversdans la Nièvre où il y avait un orphelinat assez loin de chez mes parents et donc de moi. Lfin de la guerre était prononcée ; mais les atrocités continuait de faire de nombreuses victimes. Des obus de la première guerre mondiale furent découverts par les enfants de ce même orphelinat où avait été placé ma petite Chantal, d’à peine un an, par ma mèreDans cet orphelinat, il y avait des sous sols qui servait d’abri et de cachette pendant les bombardements.

    Une partie de ces sous-sols avaient été condamnée à la fin de la guerre de 14 /18 pour des raisons obscures que même encore à notre époque, nous ne connaissons pas vraiment les raisons. Est-ce que ce matériel militaire fut volontairement oubliés là ? Je ne sais. Néanmoins, ces obus n'avaient pas été désarmés, ce qui se produisit était inévitable ! Vous devez bien vous en douter ! Une formidable explosion eu lieue dans les sous-sols de l'établissement, juste au dessus de la pouponnière qui abritait les nouveaux-nés, dont ma petite fille, en situation d'abandon, très certainement encombrants pour les autorités en place, et encore sous l’occupation Allemande. J’appris, parla suite, que l’explosion qui avait complètement détruit l’établissement tenu pas les sœurs, grâce aux journaux que l’on avait pris soins de laissé traîner là, sciemment, de façon que je tombe dessus et que j’apprenne la vérité sur la destinée de ma pauvre petite Chantal.

     

    A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique