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    Mariage arrangé 

     

    C’était ainsi anciennement chez les gens de la terre qui avaient du bien. Dans ces familles, les fiancés n’avaient rien à redire. Ils se devaient d’accepter les décisions prises à leur place. C’était dans l’ordre des choses.

    Depuis son retour de l'hôpital et lasse de ses nombreux affrontements avec Robert, Geneviève avait décidé de ne rien faire pour entretenir l'appartement qu'elle considérait comme insalubre, mal orienté, mal achalandé, mal meublé et envahit par la vermine. N'ayant rien à faire de sa journée, elle se sentait désœuvrée. Elle errait d’une pièce à l’autre sans but précis. Chaque heure qui s’égrainait au carillon lui paraissait interminable. Geneviève s’ennuyait à mourir dans ce rez-de-chaussée humide de la rue Mirabeau. Le matin, bien après que Robert, ait commencer sa journée de très bonne heure au garage familiale, elle se levait, se faisait du café, avalait précipitamment la première tasse brûlante et se resservait un plein bol fumant pour le déguster lentement avec deux tartines de pain de campagne tout en écoutant le poste de TSF. Ça lui prenait bien une bonne partie de la matinée. Après le rituel du matin, elle commençait à tourner en rond devant la pile de vaisselle qui séjournait dans l’évier et la poussière qui envahissait les quelques meubles garnissant le logement. Pour oublier ces constants moments de déprime, elle se plongeait dans des magasines de mode prêtés par une voisine du rez de chaussée, avec qui elle avait sympathisé. Elle les feuilletait plusieurs fois de suite rêvant devant de somptueuses toilettes qu’elle ne porterait jamais. C’est dans ces moments là que, n’en pouvant plus d’être confinée dans cette odeur de moisissure et de renfermé, elle se lavait, se maquillait légèrement, s’habillait pour aller se promener et faire du lèche vitrine. A l’air libre, enfin elle respirait. Le long de ces grandes rues bruyantes de passants, agrémentées par la présence euphorisante des grands cafés qui bordaient les grands boulevards, Geneviève se sentait revivre. Devant les vitrines des magasins, son oppression disparaissait complètement. Elle ne se rendait pas compte qu’elle marchait depuis longtemps sans se soucier des heures qui défilaient. La plus part du temps, ses pas la conduisaient dans des grandes rues pleines de va et viens. Les passants qu'elle croisait la sortait de son cafard. En fin d'après midi, elle adorait observer les néons des magasins qui éclairaient leur devanture.

    Il n’était pas rare, la nuit tombée, d’apercevoir un taxi s’arrêter devant le quarante huit de la rue Mirabeau, et de voir en descendre une jeune femme élégamment vêtue, les bras chargés de parquets plus ou moins gros, et enrubannés, s’engouffrer en hâte dans la porte cochère de l’immeuble, puis dans ce couloir mal éclairé et mal odorant, jusqu’à la porte de l’appartement où elle habitait. La porte du deux pièces à peine ouverte, Geneviève retrouvait les mêmes murs du vestibule lézardés par où suintait une humidité latente, dégageant cet air malsain qu'elle redoutait, ce qui lui occasionnait des nausées et des difficultés à respirer. Le papier jaunit par endroits et délavé en d’autres coins de la salle à manger n'arrangeait pas les choses. Du linge sale traînait un peu partout sur les quelques meubles épars et disparates qui lui servaient de décor. Tout lui faisait horreur.

     

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    Après avoir déposé tous ses achats un peu n’importe où, elle se laissait choir sur le vieux fauteuil de cuir craquelé, réservé à son mari qui, pour une fois qu’il n'était pas occupé, lui tendait les bras. Alors seulement elle entreprenait de regarder plus en détail ses folles dépenses faites sur un coup de tête. Ce n’est pas qu’elle avait peur de dépenser l’argent du ménage puisque ses parents l’avaient dotée pour avoir la paix, et parce que son beau-père ne l'aurait pas accepté sans une dote. Il fallait que madame Delaplace, radine comme pas deux, débourse la part qui revenait à Geneviève, une part qui lui revenait de droit. Pour ne plus la voir au magasin, sa mère devait faire une croix sur cette partie du capital dont elle ne verrait plus jamais la couleur. Cela lui avait été pénible, et Geneviève s’en réjouissait en y pensant.

    Ce qui l’inquiétait le plus, c’était la réaction de Robert à la vue de tous les achats que, d’après lui, elle n’avait nul besoin. Il détestait au plus haut point les extravagances de sa femme car il avait conscience de sa beauté. Geneviève se savait jolie et les toilettes lui plaisaient tout autant que le maquillage et la lingerie féminine. Il fallait qu'elle dissimule toutes ses folies aux yeux de son mari, afin d'avoir l’opportunité de les ressortir lorsque l'occasion se présenterait, et qu'elle pensait n’être pas trop éloignées dans le temps. Elle entreprit de trouver une cachette où il n’aurait pas l’idée d’aller voir. Dans la chambre à coucher, le lit n’était pas fait. Geneviève n’en avait cure. Robert avait beau lui faire des reproches sur la mauvaise tenue du ménage et lui interdire ses débordements, vindicative et contestataire par principe, Geneviève n’en faisait qu’à sa tête. Plus d’une fois il avait surpris sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses qu’il jugeait inconsidérées. Cela finissait généralement très mal. Le couple s’affrontait, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfums de marques cassés, robes déchirées et lingerie fine réduite à de simples petits bouts de dentelle et de nylon qui n’avaient plus rien à voir, de près ou de loin, avec des dessous féminins. Les quelques meubles avaient aussi leur compte de coups, de trous, d'éraflures et de fêlures. Les chaises et le seul fauteuil bridge du logement se retrouvaient renversés, sans compter le carrelage qui avait des pets, les carreaux des fenêtres se retrouvaient fêlés ou cassés, et que sais-je encore. Quant aux bleus que la jeune femme récoltait au cours de ces confrontations orageuses : ils mettaient plusieurs jours à s’estomper et à disparaître complètement. Tout et n’importe quoi lui servait pour se défendre contre son mari. Bien souvent, le fer à repasser quand ce n’était pas le balai qu’elle tenait bien serré dans ses mains, lui était utiles de façon à intimider Robert. Elle se servait de n'importe quoi qui lui tombait sous la main et lui permettait de stopper son mari dans ses débordements de colère. Les projectiles volaient dans les pièces où ils se trouvaient au moment de l'altercation. En même temps qu'elle lançais des objets, elle hurlait pour ameuter le quartier. Pour ça, elle savait y faire ! L’issue de ces affrontements se terminait généralement au poste de police pour le mari ; mais pas avant que les coups n'aient plus sur elle. Il fallait prouver la maltraitance conjugale dont elle était la victime, et quand les policiers se rendaient compte des dégâts dans l'appartement, il fallait qu'elle se justifie en alléguant qu'elle même était bien obligée de se défendre !

     

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    Les agents venaient avec le fourgon, mais n'en avaient rien à faire des scènes de ménage : les maris ayant tous les droits sur leur épouse au même titre qu'un meuble ou un animal. Elles devenaient, après le mariage, leur propriété. Dans ces années d’après guerre, la femme n'était pas très bien considérée malgré les progrès accomplis en ce domaine depuis... En somme, c'était comme-ci, ces femmes portaient psychiquement le tchador : invisible de l'extérieur, mais vécu journellement dans le secret de leur foyer... Il y avait encore de quoi faire au niveau de l'émancipation des femmes à cette époque : ne serait-ce que pour les droits de cuissage, les harcèlements dans les entreprises où les hommes gradés se croient tout permis et ou l'on pratique l'omerta, Les femmes ayant peur de perdre leur emploi... Il faut que l'enfer s'arrête, ne serait-ce que pour ces femmes, ces mères maltraités, comme cette femme déjà d'un âge avancé et dont je tairais le nom, ainsi que ses filles, obtienne complètement son, émancipation sur le plan juridique, et reconnues comme étant en légitime défense devant la brutalité et la domination que son monstre de mari exerçait depuis de très longues années sur elle et ses filles. La femme est un être humain à part entière ayant les mêmes droit vis à vis de la loi, que les hommes. D'ailleurs, aujourd'hui encore, des discriminations existent toujours : ne serait-ce que pour les salaires qui sont bien moins importants, à travail égal, pour les femmes. Les harcèlements continuent de plus belle, les viols sont, dans la plus part du temps pratiquement pas assez condamnés : les violeurs revendiquant leur plein droit devant une femme soit disant, consentante. En fait, les hommes s’octroient tous les droits sur les femmes et nous sommes en 2018… La loi ose condamner une femme qui à subit pendant 35 ans des violences conjugales et vu ses filles se faire violer par leur propre père sans oser rien faire par peur pour leur vie, et la sienne, à plusieurs années de prison pour préméditation. Mais comment aurait-elle pu faire ? La seule façon qu’elle avait de se sortir de cet enfer était de lui tirer un coup de fusil dans le dos afin qu’il ne puisse se rebeller et prendre le contrôle de la situation. Ça en dit long sur la justice, et combien de violeurs s’en sortent avec un an de détention, ou sans même une seule année de prison ? Il en aura fallu des pétitions à laquelle j'ai participé, pour qu'elle obtienne une grâce présidentielle, et non la reconnaissance de son innocence !  Mais revenons en à Geneviève.

    Malgré toutes ses tentatives afin d'obtenir gain de cause auprès des autorités, la jeune femme voyait bien que rien n’avançait. Elle ne comptait pas lâcher prise aussi facilement. Il fallait d'abord qu'elle trouve un emploi. De cette manière, elle pourrait devenir plus indépendante et surtout, en s’impliquant dans un métier autre que vendeuse ou bonne à tout faire chez sa mère, elle se prouverait à elle-même qu'elle valait mieux que tout ce que celle-ci lui avait répété à longueur de temps. Qu'est-ce qu'elle avait bien pu inventer sur elle pour que ses sœurs la dédaignent, elles aussi ? Une chose la tracassait encore : son héritage. Elle comptait bien le récupérer sans qu'il soit trop écorné par son mari. Il n'étaient pas mariés sous séparation de corps et de bien selon la formule consacrée ; mais elle ne se laisserait pas dépouiller sans rien dire. De ce côté-là, il n’y avait pas d’ambiguïtés. Pas de partage de sa part. Elle devait se préparer au pire pour la demande de divorce. Car Robert ne serait pas d’accord. Elle s’y attendait. Se soulevait aussi le problème du logement à trouver, et de son déménagement. Geneviève devait s’éloigner de ce quartier qu’elle exécrait. Cela allait lui prendre un peu de temps avant de tout planifier dans les moindres détails ; mais à la perspective de se créer une nouvelle vie, Geneviève sentait une exaltation l’envahir. Il est sûr qu’elle avait peur ce que qu’elle aurait encore à subir le temps que tout se mette en place ; mais elle s’en sentait le courage et ne pouvait plus reculer. La force lui manquait pour continuer cette vie minable qu’elle menait. Elle ne supportait plus les violentes colères de Robert lorsqu’il n’arrivait pas à ses fins. Elle ne serait pas une femme battue et violée toute son existence ! Ça, jamais ! Il lui fallait gagner juste un peu de temps pour s’organiser.

     

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    Là-bas, au pays, les filles ne s'occupaient que de besogner à la ferme de leurs parents. Elles aidaient aux tâches ménagères sans se poser de questions. Les travaux de la ferme qui consistaient à donner à manger aux poules, ramasser les œufs du jour qu'elles pondaient un peu partout dans la paille ou dans des endroits qu'elles choisissaient elles-même, les lapins qu’il fallait nourrir de luzerne fraîche et dont il fallait nettoyer les clapiers, les cochons qui réclamaient leur pâté leurs incombait. Tous les matins, elles étaient debout à quatre heure pour traire les vaches et ensuite porter le lait à la laiterie du village. Leur éducation de futures femmes de fermiers était faite : elles savaient ce qu'elles devaient savoir, un point c'était tout ! Pour les lessives, ça n'était pas une mince affaire non plus ; mais tout cela était, depuis des lustres, le travail d’une fille de parents fermiers. La femme d’un paysans travaillait autant qu’un homme, avec une ribambelle de gamins autour d’elle. A peine avaient-ils atteint l’âge pubère, que les garçons allaient avec leur père au champs travailler la terre.

    Ils apprenaient à se servir des outils dangereux comme les abatteuse trieuses qui coupaient le blé, le faisait ressortir en grains d’un côté et en bottes de foin de l’autre. Ils devaient connaître le calendrier pour les semences, à quel moment faire les plants et le ramassage des légumes une fois à terme, les fenaisons et savoir manipuler les charrues tirées par des chevaux de traie, traçant ainsi les sillons dans une parcelle vierge s’étant reposée un ans, afin de semer, de nouveau des graines.

    Les filles, elles, devaient observer vers les huit, dix ans, les tâches ménagères de leur mère. Tous les enfants d’une fratrie étaient éduquer en vu de faire les mêmes travaux afin d’aider le plus possible leurs parents et pouvoir, en temps voulu, reprendre le bien familiale. Tout ça, Robert connaissait très bien ; mais quant aux filles de la ville, alors là, c'était une toute autre affaire ! Pour celles qui en avaient les moyens, elles se maquillaient, s'habillaient à la dernière mode, mettaient des bas de soie à couture récupérés au marché noir. Celui-ci continuait à bien fonctionner et ne s'était pas arrêté juste à la fin de la guerre comme on aurait pu le penser ! Les femmes étant très ingénieuses se débrouillaient pour avoir, d’une manière ou d’une autre, le privilège de connaître une copine ayant des relations afin de profiter de tous les avantages que ce trafic procurait. Cela leurs permettait certaines prérogatives auxquelles les autres femmes plus modestes n'avaient pas accès. Qu'à cela ne tienne ! Les astuces faisant pur se confectionner de nouvelles tenues ne manquaient pas. Comme elle ne trouvaient plus de bas, elles se teignaient les jambes avec de la brou de noix ou une autre substance indélébile, ne partant qu’avec de l’eau chaude et du savon. Avec ces teintures : une plus foncée que l’autre, elles se dessinaient une fausse couture afin d’être, elles aussi, à la mode, comme celles dont elles enviaient les facilités avec lesquelles elles marquaient leurs différences. Elles mettaient également de drôles de chaussure à talons hauts compensés, fait de bois, car le cuir manquait encore pour faire des chaussures complètement en cuir. Ces accessoires faisait ressortir leurs attraits féminins que sont justement les jambes d'une femme : ce n’était pas pour déplaire à la gente masculine.

     

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    Les Jeunes femmes de Paris et des banlieues alentours affichaient une assurance et une liberté nouvellement acquise depuis que tous les jeunes hommes avaient été mobilisés. Lors de la libération, beaucoup n'étaient pas rentré, et ceux qui étaient revenus étaient trop souvent diminués, ne se sentaient plus à leur place. Les femmes n’avaient peur de rien et bien souvent, elles remplaçaient leur mari revenu de la guerre sans jambe ou sans bras. Beaucoup de ménages ne se sentaient plus en phase et divorçaient.

    L’armistice avait été officiellement prononcé ; mais les affrontements entre, d’une part, les français, les alliés, et de l’autre, les allemands qui en étaient à leur deuxième défaite et humiliation, depuis 14/18, continuaient avec acharnement, et vengeance, tout en se repliant vers le Rhin, à exterminer les pauvres gens des campagnes. Cette seconde humiliation du peuple germanique les avait rendu furieux. Les dernières poches de soldats qui résistaient bon gré mal gré, tout en se retranchant dans des bastions, continuaient de tuer sans raison et ce, jusqu'à ce qu'ils soient eux même exécutés ou repoussés derrière la frontière Allemande et jusqu'à Berlin en ruine : ville détruite par les alliés. Ceux que l’on prenait avant qu’ils ne se sauves en Amérique avec de faux papiers, étaient fait prisonniers, à la merci des français des russe, des Anglais et des américains. Chacun des alliés avaient revendiqué une partie de l’Allemagne.

    Les Parisiens avaient libéré leur capitale non sans avoir encore subit beaucoup de perte du côté français. Les alliés étaient entrés dans Paris libéré grâce aux parisiens et au général De Gaulle, et ça valait tous les sacrifices du monde. Beaucoup de soldats et civiles manquaient à l’appel sans compter les règlements de compte qui avaient lieu en plein Paris. Les couples qui s’étaient enrichis grâce au marché noir, et qui avaient été repérés, étaient passés par les armes et l'on se partageait les réserves bien cachées dans les sous sols : que ce soit des denrées alimentaires ou des vêtements ou encore de la viande, de la lingerie, des cigarettes, du chocolat etc. Les collabos devaient payer leur trahison sur l’heure et sans jugement : juste châtiment dont la France libérée estimaient avoir droit. Les hommes et les femmes devenus fous de vengeance, réclamaient justice, et dans les rues même. les collabos étaient fusillés sans jugement. Les femmes qui avaient couché avec l'ennemi étaient tatouées entre les deux seins ou sur le front en plus d’être tondues, défilaient nues dans les rues, et conduites jusqu’aux réverbères où elles étaient pendues devant la foule en délire. Lorsqu’un semblant d’ordre fut rétablit, les femmes qui n'avaient rien à se reprocher, ne comptait pas lâcher leurs privilèges et leurs acquits. Les hommes fur bien obligés de lâcher du mou se rendant compte du chemin qu’elles avaient parcourut pendant leur absence. En fin de compte, leur moitié était tout aussi capable pour certaines actions, qu’eux mêmes, si ce n’est plus, car elles usaient de leur intelligence bien plus que de leurs muscles : ceci compensait largement cela. Dans l'adversité, ces femmes avaient une volonté insoupçonnée. Leurs inventivité, leur courage les faisait se dépasser. Il fallait, à présent, compter avec elles !

     

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    Ces dames qui avaient fait montre d’héroïsme en bien des circonstances, il fallait en convenir, avaient tenu les rênes de leur destiné et celles du pays, et en quelque sorte, celle de la France avec brio, participant à l’effort de guerre pendant ces cinq années interminables.

    Celles qui étaient de la campagne, n’étaient pas en reste ! Elles avaient, elles aussi, contribué à l'accomplissement de la bonne tenue des fermes alentour et comme il n’y avait plus de jeunes hommes valides pour s’occuper des champs, elles avaient dû s’y mettre toutes ensembles pour ne pas laisser les terrains cultivables en friche et les fermes à l’abandon, d’autant plus qu’elles puisaient pratiquement toutes leurs ressources dans les produits de leur fermage avant que les allemands ne viennent réquisitionner tout ce qui était nourriture. Elles ne donnaient que ce qu’elles avaient en trop et prenaient bien soins de cacher le principal des réserves. Ces dames de la campagne savaient cacher des juifs, dans des abris insoupçonnables. Elle avaient aussi sauvé des soldats parachutistes blessés dans des atterrissages manqués. Certaines avaient des enfants dont il fallait s'occuper, ce qui nécessitait forcément beaucoup d’entraide des unes envers les autres, de façon à assurer le minimum vital à chacune. Combien ont dû se débrouiller pour faire bouillir la marmite quand il n’y avait presque plus rien à manger ? Les femmes cuisinaient des racines tels que les topinambours, les pommes de terre, carottes, et puis les légumes à fibres tel que les rutabagas, la rhubarbe pour faire des confitures. Elles cultivaient également les cucurbitacées et les épluchures allaient aux cochons : de cette façons, elles ne gâchaient rien et de temps à autre, elles tuaient un lapin ou une poule pour faire un plat plus consistant. De temps à autre, en s’y mettant à plusieurs, elles tuaient un cochon de lait et se partageaient la viande en parts égales, prenant soins de se cacher afin que le bruit ne se . Combien ont dû défendre leur patrie, et lorsque l’occasion se présentait, pendant l'occupation, elles cachaient des partisans. Certaines d’entre elles avaient même fait partie, à leur façon, de la résistance. Beaucoup avaient risqué leur vie pour chasser l’Allemand de la France : elles avaient même espionné, servit de boîte aux lettres, et bon nombre d’entre elles avaient été exécuté sans plus de procès. Certaines femmes restées au village avaient, en plus de tous les travaux des champs qu’il fallait assurer, servie de passeuses et de cachettes pour abriter des enfants juifs dont les parents avaient été déportés dans les camps de concentration comme le camps de Struthof à la frontière Alsacienne. Elles avaient vaincu leur peur et il n’était plus question, après la guerre, de les laisser sous la tutelle des hommes. Sûr d’elles, entreprenantes, elles organisaient des manifestations. Elles revendiquaient des droits que jusque là, aucune femme n’auraient jamais osé espérer obtenir au paravent. Cette émancipation subite des femmes n’était pas du goût de tous ces messieurs qui, en ce temps là, étaient très misogynes ! Ils tenaient à garder leur prérogatives. Les changements intervenaient donc par petites touches : Ces dames avançaient dans leurs revendications, sans peur, sans honte, dans la bonne direction, et d'un pas sûr… 

     

    Dans le garage familial que son père lui avait laissé en gérance : cadeau de noce de Robert, Celui-ci ruminait ses défaites successives aupré de sa femme. De son côté, Geneviève flânait toute la journée ne voulant plus servir au bazar de ses parents, et surtout, ne pas redevenir la bonne à tout faire de sa mère et le souffre douleur de ses sœurs. On se devait de l’appeler madame et elle en profitait largement. 

     

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    Geneviève n’était pas heureuse depuis son mariage désastreux, mais n’en montrait rien. Dans sont deux pièces cuisine, Elle était désœuvrée et tournait en rond dans cet affreux logement. Enragée d'être obligée de rester là, en robe de chambre avec, aux pieds, des être mal fagotée : les cheveux en bataille, et pas débarbouillée. C'est sous cette apparence qu'elle arpentait de long en large le deux pièces cuisine qu'elle exécrait. Pour oublier un moment sa déprime, elle se plongeait dans des magasines de mode qu'elle feuilletait plusieurs fois de suite, rêvant devant de somptueuses toilettes qu'elle ne porterait jamais. A bout de nerf, ne craignant plus que robert rentre à l'improviste, elle s'habillait pour aller faire du " lèche vitrine ". Le long des rues bruyantes de passants, Geneviève s'arrêtait un peu partout devant les devantures de magasins, ce qui la conduisait finalement sur les grands boulevards de Paris. Il n'était pas rare, la nuit tombée, de voir arriver la jeune femme en taxi, et s'arrêter devant le quarante huit de la rue Mirabeau et l'apercevoir en descendre les bras chargés de paquets enrubannés. Elle s’engouffrait en hâte dans le couloir de l'immeuble sans même prendre le temps d'appuyer sur la minuterie qui éclairait mal le couloir malodorant qui menait jusqu'à la porte de son appartement. A peine celle-ci ouverte, une odeur de moisi emplissait ses narines. Elle retrouvait l'atmosphère irrespirable de son taudis qui lui donnait la nausée. La vaisselle du matin et de la veille trônait toujours dans l'évier de la cuisine, le linge sale traînait un peu partout et les meubles et le fauteuil qui agrémentaient le décor. Elle n’avait jamais aucune envie de faire le ménage. Dans la chambre à coucher, comme un reproche muet de son laisser aller, le lit n'était pas fait. Geneviève n'en avait cure. Robert avait beau lui faire des reproches, lui interdire de sortir, rien n'y faisait ! Vindicative et contestataire par définition, Geneviève n'en faisait qu'à sa tête. Plus d'une fois Robert avait surprit sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses inconsidérées. Cela finissait généralement très mal : les extravagances de Geneviève s’insupportaient. Le couple s'affrontait ne laissant derrière eux qu'un champ de ruine où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfum cassés robes lacérées et la lingerie fine réduite en de simples petits bouts de dentelle de nylon qui n'avaient plus rien à voir, de prés ou de loin, avec des dessous féminins. Quand aux bleus que Geneviève récoltait au cours de ces confrontations orageuses, ils mettaient plusieurs jours à se résorber l'empêchant, de cette manière, de commettre d'autres débordements. La jeune femme en avait assez de se faire taper dessus. Insidieusement, l'idée d'un divorce occupait toutes ses pensées et faisait son chemin dans son esprit. Elle ne comptait pas s'éterniser dans le rôle qu'on voulait lui faire jouer. Elle devait se consacrer à l'élaboration d'un plan le plus vite possible et faire avaler la pilule à ce mari qu’elle exécrait.

    Le soir même, lorsque Robert rentra de son travail, elle n'attendit pas longtemps pour l'informer de sa décision de retravailler et tant pis pour ce qui arriverait par la suite. Celui-ci inquiet demanda :

    Tu veux retravailler ?

     

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    Mariage arrangé  

     

    Et sans attendre la réponse, il lui proposa de reprendre son poste chez ses parents. Geneviève lui rétorqua :

    Tu n'as rien compris ! Je veux pouvoir travailler sans rendre de compte à personne et encore moins à ma mère ! Je veux disposer de mon propre argent, avoir mon indépendance financière. Je veux m'acheter tout ce dont j'ai envie sans que tu me reproches mes dépenses et que tu t'en prennes systématiquement à mes achats ! Tu as mains mise sur ma dote alors, il me faut travailler !

    Robert narquois et sûr de lui opposa un refus catégorique et sans appel au désir d'émancipation de Geneviève :

    C'est non. Si tu veux travailler, tu reprends dans le bazar de ta mère.

    Geneviève sentait bien que la conversation allait tourner court. Elle s'énerva :

    Je veux ma liberté, tu entends ! Je veux divorcer ! Te voilà prévenu ! Je n’ t’aime pas !

    Robert, un instant muet devant ce flot de paroles, se reprit, omettant volontairement de s'étendre sur la notion de divorce. Quant à l'idée même de sa femme désirant travailler ailleurs que chez sa mère, il l'ignora complètement. Avec malice, il insinua :

    Si tu t'ennuies, t'as qu'à faire le ménage ! C'est une vraie porcherie ici ! Et si ça suffit pas, j'irais chercher notre fille ! Ça coûtera moins cher que de payer la nourrice ! T'as qu'à faire un effort ! C'est ton rôle que de t'occuper de notre fille !

    Non !

    Quoi, non ?

    Tu m'énerves ! Tu n'es qu'un bouseux ! Je ne peux plus te supporter ! Tu me dégoûtes !

    Ah, oui ! Et bien tu vas me supporter quand même !

    NON ! ET NON ! Je ne veux pas te servir de bonne ! Je ne garderai pas ta fille ! J'ai bien dis ta fille ! Tu m'as violé ! Tu as oublié ?! Cette chose est le fruit de ton acte dégoûtant ! Je ne veux pas d'elle et de toi non plus ! Je ne serais jamais ta femme de mon plein grès ! Je veux divorcer ! Tu entends ? Si non, je te rendrais la vie impossible !

    Malgré la rage qui bouillait en lui, Robert fit son possible pour rester le plus calme possible car il se connaissait et il voyait bien que sa femme essayait de le pousser à bout. Il continua sur le même ton, conscient que ça risquait de finir très mal :

    Pas question que tu travailles et encore moins qu'on divorce ! T'as compris ?

    C'est ce qu'on verra ! La prochaine fois que tu me touches, je te réserve une surprise de taille !

     

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     Mariage arrangé

     

    T'es ma femme ! Qu'est ce que tu peux faire contre ça ? Et pis, qu'est ce que tu pourras bien prouver si j'ai envie recommencer ! Hein ? Allez ? Dis-moi ?! T'es qu'une folle ! Tu vois pas que tu peux rien contre moi ?!

    Geneviève, ivre de rage, menaça:

    —Tu t'attends à ce que je capitule ! Et bien, je vais te faire regretter de m'avoir épousé ! Tu vas avoir du fil à retordre avec moi ! Je te le promets !

    Ces discussions orageuses se terminaient souvent très mal. Geneviève poussait Robert dans ses derniers retranchements, et tout volait dans la maison. Les voisins alertés par le tapage appelaient Police Secours et Robert devait finir la nuit au poste. Geneviève, dans ces moments-là, se sentait en position de force et savait mettre à profit les traces de coup qu'elle avait reçu en montrant aux policiers les marques de mauvais traitements infligés par son conjoint. Elle se plaignait, gémissait, pleurait morte de peur et il y avait de quoi !

    — Regardez monsieur, il me frappe ! Regardez mes bleus !

    Les policiers faisaient leur devoir en enjoignant le mari de se calmer, le menaçant de se retrouver au poste s'il n'obtempérait pas. En fait, Ils se contentaient de calmer le jeu en sermonnant le mari, le prévenant que s'il y avait encore des plaintes de la part des voisins pour tapage nocturne, il serait embarqué au poste de police pour la nuit. Ils lui conseillaient donc de ne pas rentrer de la nuit et d'aller cuver son vin chez quelque connaissance. Cela avait pour effet de le rendre raisonnable pour un temps. Sans un mot, Robert prenait son blouson, puis disparaissait en claquant la porte.

    Ne voulant pas en rester là, Geneviève désirait déposer plainte, les policiers compatissants lui expliquaient :

    — Madame, Il ne faut pas que vous attendiez beaucoup de votre plainte. Pour que vraiment votre plainte aboutisse, il faut « un premier sang » : autrement dit, que vous soyez blessée assez sérieusement pour que nous puissions intervenir. C'est la loi. Pour l'heure, nous ne pouvons faire plus. Nous vous conseillons quand-même d'aller voir un médecin pour faire constater les ecchymoses sur votre corps. C’est tout ce que vous pouvez faire dans l’état actuel de votre situation

    Geneviève étant une insoumise, une rebelle, avait vite compris qu'elle pouvait tirer partie des fuites désespérées de son mari lors des affrontements avec la police. Dormir seule ces nuits-là, était pour elle un indescriptible soulagement.

    Après le départ précipité de Robert, Geneviève savait qu'il ne rentrerait pas de la nuit. Elle prenait alors bien soin de bloquer la porte avec son double de clef qu'elle laissait dans la serrure après lui avoir fait faire un demi-tour, ce qui empêchait que l’on puisse l’éjecter de l’extérieur. Le dossier elle terminait le travail avec le dos d'une chaise qu’elle calait en dessous de celle-ci, ce  qui terminait la barricade : les serrures d'avant permettaient ce stratagème car elles ne ressemblaient pas à celles d'aujourd'hui.

     

    A suivre...

     

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    Mariage arrangé

     

    Les absences de son mari lui permettaient de souffler un peu. Geneviève en profitait pour sortir faire du lèche vitrine, et dépenser le peu d'argent du ménage qui était, le croyait-elle, de plein droit, aussi le sien puisque Robert avait prit possession de sa dot pour le garage.

    Je m’en suis servis pour mes petits plaisirs personnels puisque tu ne me donnes pas d’argent pour mes divertissements. Une femme, cela s’entretient ! Fit-elle ironiquement.

    Robert fulminait intérieurement et marmonnait :

    Quel besoin de t’entretenir comme tu dis ! Tu n’es pas du grand monde que je sache ! Je suis un simple mécanicien et tu as des gosses à t’occuper, entretenir la maison : tout ce que normalement une femme doit faire quand elle est mariée.

    Contre mon grès ! Ne l’oublies pas ! Et, tes rejetons, je ne m’en occuperais jamais !

    La tension montait, mais comme ni l'un, ni l'autre, ne voulait céder du terrain, cela finissait toujours par des seines de ménages : ce qui s’entendait dans tout le quartier et Police Secours finissait toujours par être appelée par les voisins. Geneviève, sachant très bien que Robert ne rentrait pas du garage sans avoir fait escale chez le bougnat, elle faisait remarquer aux policier qu’il rentrait toujours ivre, qu’il la molestait, et qu’elle en avait peur. Robert se faisait menotter et montait dans le le fourgon de police. En ce temps-là, les gens appelaient ce véhicule : le panier à salade. Robert passait la nuit au poste, le temps qu’il se se dégrise, puis il était relâcher. C’était l’unique solution qu’elle avait trouvé pour qu’il lui fiche la paix. De cette façon, elle passait une nuit tranquille.

    Au fond de lui Robert souffrait de voir que rien ne fonctionnait dans son mariage. Il ne voulait pas s'avouer qu'il avait peur de perdre cette femme qu'il considérait comme sa propriété. Paradoxalement, plus elle lui résistait, plus il la désirait. Ce sentiment, nouveau pour lui, le rendait un peu plus vulnérable chaque jour. Robert se prenait à rêver que sa femme lui pardonnait et qu'ils allaient ensemble chercher la dernière née : la petite Elizabeth. Il ne forcerait pas Geneviève à s'occuper de son fils Robert junior, car elle l'avait volontairement abandonné sous un pont exposé au bombardement. Son fils, lui, avait vu le jour le deux avril 1942. Il l'avait confié à ses parents car elle avait catégoriquement refusé de s'en occuper.

    Il ne demandait qu'à aimer ce bébé qu'elle lui avait donné bien malgré elle. Il était conscient de l'avoir obligé à se soumettre à lui. Il n'arrivais pas à considérer que sa fille soit le fruit du pêcher. Confusément, Robert sentait que la jeune femme était remontée contre lui et qu’elle lui tenait une rancune féroce alors qu'il refusait de l'admettre. L'acte d'amour d'une manière aussi brutale n'avait pas eu l'effet escompté que son père lui avait décrit comme étant la solution miracle à leur méconnaissance mutuelle. Pourtant, sa fierté d'homme lui interdisait de capituler devant les attaques répétées de la jeune femme. Malgré les tensions de tous les jours, il s'obstinait à ne pas envisager le divorce. Dans la famille Cadoret, cela ne se faisait pas. Oh, non !

     

     

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     Mariage arrangé

     

    De religion catholique, il lui était interdit d'en arriver à ces extrémités et puis, maintenant qu’ils étaient mariés, il ne désirait pas divorcer. Robert se rendait bien compte qu'il n'aurait jamais dû suivre les conseils, soit disant avisés, de son paternel. Aujourd'hui, elle lui appartenait, mais dans sa tête, il avait encore en mémoire les paroles de son père qui résonnaient comme un marteau sur l'enclume :

    — « La fille Delaplace est un bon parti ! Elle te veut pas; mais c'est pas elle qui va avoir l'dernier mot : c'est sa mère ! C'est pas son père qui va dire l'contraire ce nigaud ! C'est sa bonne femme qui porte la culotte chez eux ! »

    Les propos de son père cognaient encore à ses oreilles comme autant de coups de marteau sur une enclume :

    — Tu t'rends fils ? J'te donne l'garage en dot p'isque j'peux pus travailler à cause d'ma jambe. Tu sais bein ? Moi et ta mère, on a pus vingt ans ! On a pus b'soin d'grand chose pour viv' ! Tu nous verse une tite pension pou nos vieux jours et ça ira bein comme ça ! Et pis c'mariage avec la p'tit' Delaplace, ça t'f'ras une belle dot en pus du garage que J'te laisse en gérance ! Pour l'moment, la mère Delaplace veut garder son bazar ; mais y'aura bein un jour ou elle en aura mare et elle fera comme moê j'ai fais avec toê! Y prendront un p'tit pourcentage au passage et l'rest' s'ra pour toê ! Les aut'es filles sont pas encor' une menace pou' toi ! J'ai causé avec eux l'aut' jour : y veulent voyager qui z'ont dit ; prend' du bon temps. Y'a pas d'mal à ça ! Y Z’ont d’la fortune ! La dot, marmonnait son vieux en bourrant sa pipe de bruyère qu'il avait l'intention de fumer, vous f'ra un bon p'tit pécule pour voir v'nir ! La mère Delaplace ma promit qu'elle aurait sa dot comme ses aut'es filles et q'l'héritage s'rait bein partagé comme y faut, bein su ! Yen aura ben assez pou' tout l'monde, allez !

    Les fille de la campagne n’avaient pas peur des travaux difficiles. Elles ne s’occupaient que de besogner : elles aidaient leur mère aux tâches ménagères de la ferme et quotidiennement, elles se levaient tôt pour traire les vaches, nettoyer la porcherie, donner la pâtée aux cochons, distribuer les graines aux poules, canards et autres dindes oies et dindons, ramasser les œufs frais du jour qui venaient d'être pondu, donner de l’herbe aux lapins et tout cela sans se poser de question. Les travaux des champs étant dur et nombreux, les hommes : enfin, ceux qui le pouvaient, s’en occupaient de nouveau ; mais tout ce qui était du domaine des femmes, c’était elles qui s’en chargeaient sans rechigner.

    Les journées de grande lessive étaient les plus pénibles, mais il y avait des compensations. Les préparatifs étaient pourtant assez fatigants par eux même. De grandes lessiveuses galvanisées étaient disposées dans la cour de la ferme, alimentés chacune par un constant feu de bois. L’eau à plus de quatre vingt degrés où trempaient les draps de métisse, laissait échapper une vapeur d’un blanc rendu laiteux par les copeaux de savons que l’on ajoutait au fur et à mesure qu’elle montait en température. Ça embaumait l’air. Mère et fille, ce jour là, faisaient équipe pour se répartir le travail et ainsi gagner du temps. La grande lessive se faisait une fois par mois et durait jusqu’à trois jours.

    Pendant ces grandes lessives, les femmes remuaient le linge régulièrement, le sortaient à l’aide de grandes pinces en bois de hêtre pour éviter de s’ébouillanter puis, le retournait à nouveau de façon à ce que tous les côtés du linge se soient bien imprégné de copeaux de savon tout en bouillant ce qui rendait les draps de métisse d'un blanc cassé très souples et d'un blanc immaculé une fois séchés, en plein soleil, dans les prairies verdoyantes.

     

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    Refus du passé

     

    Ce ne serait pas facile, pour elle, de reprendre contact avec une réalité qu'elle serait obligée d'accepter quoi qui lui en coûte si elle voulait revoir sa fille, la reprendre à sa mère et, selon la loi, demander le divorce d'avec ce paysan qu'on lui avait imposé et dont elle ne voulait pas.

    Lorsqu'elle faisait le bilan de son parcourt depuis son mariage, il lui avait fallut une sacré force de caractère pour endurer ce qu'elle avait supporter. Les mauvais coups du sort, et une volonté à toutes épreuves pour échafauder un solide plan concernant les horaires de travail de son alcoolique de mari. Elle ne pouvait admettre d'être lier une vie entière à un homme qu'elle n'aimait pas. 

    Une fois son plan en place afin de se mettre de nouveau  à la recherche d'un emploie de coiffeuse, le plus vite possible bien mise de sa personne, se sachant apte à reprendre ce métier qu'elle adorait, elle ne mettrait pas très longtemps à retrouver il ne lui avait pas fallut longtemps pour se faire embaucher chez Orial. Calquer  son expérience sur ce qu'elle connaissait du métier ne devrait pas être compliqué pour elle. Son stratagème pour endormir la méfiance de son mari, marchait à la perfection. Les horaires de rentrées de son mari devaient coller aux siennes.

    Sa rencontre avec Bob avait été miraculeuse. Il lui avait appris à aimer, à se sentir aimée, à reprendre confiance en la vie qui ne l'avait pas beaucoup gâtée jusqu'à ce jour, à voir clair en elle, à ne plus craindre de donner son corps et son âme à celui qu'elle aimait. Se sentir amoureuse avait été pour elle le comble du bonheur.  Lorsqu'ils avaient décidé de vivre en couple et de chercher, main dans la main, un nid douillet pour y cacher leur amour, était le souvenir le plus cher à son cœur. Vivre à deux dans ce grand et bel appartement du 15 ème que Bob avaient rapidement trouvé, sa joie de choisir avec lui leurs meubles, les faire livrer et installer,  faire les magasins pour tout ce qui était vaisselle, linge de maison, objets de décoration afin de décorer celui-ci et le le rendre chaleureux, avoir des domestiques, s'habituer à cette vie nouvelle pleine d'amour et enfin, reconsidérer, avec l'aide de Bob, l'existence de sa petite fille qui ne devait plus être un obstacle l'empêchant d'avancer dans son existence, mais bien au contraire, un tremplin pour l'aider à s'épanouir dans son rôle de mère et de femme. Elle ne pouvait tirer un trait sur cette partie de sa vie à peine entrevue ou elle avait été pleinement heureuse. Celui qu'elle aimait était toujours dans le comas, mais rien ne l'empêchait d'espérer. En attendant, il fallait qu'elle se reconstruise avec sa petit fille présente dans sa vie maintenant qu'il ne pouvait plus être question de nourrices. C'est ce que Bob aurait voulu, et c'est ce qu'elle voulait elle aussi. Elle ne pouvait pas lui rendre visite puisque son oncle l'avait interdite à son chevet. Mais l’immense bonheur d'avoir vécu ce grand amour ne pourrait jamais être oublié, ni même remplacer par un autre amour. 

     

    Elle en était là de ses réflexions, lorsque Pierre Grangier stoppa son véhicule à la hauteur du 48 de la rue Mirabeau. Tout le long de la route, Geneviève avait sentit son angoisse prendre possession de tout son être. Son visage reflétait la peur. Pierre se rendait compte de cette frayeur qui la submergeait, et il ne put résister plus longtemps à l'envie de lui donner suffisamment de courage afin d'affronter ce qui l'attendait. Il la serra contre lui afin de la réconforter et tâcher de calmer les battements désordonnés de son cœur. Elle s'arracha à lui, ouvrit la portière de la voiture, en descendit et se mit à courir comme une folle, les yeux embués de larmes. Au passage, elle bouscula une passante qui n'était autre que la commère du quartier.

    — Et ben ! Elle à le feu ou je pense ! Y'a de l'eau dans le gaz avec son amant ?!

    Geneviève ne fit pas attention à ce que marmonnait la mégère. Elle franchit la porte cochère où se trouvait son minable logis, fit les quelques mètres qui la menait à la porte qu'elle devait franchir, s'arrêta un instant avant d'introduire sa clef dans la serrure et disparut derrière cette même porte. Elle s'adossa contre le mur humide du vestibule en essayant de reprendre ses esprits, et réalisa qu'elle avait oublié Pierre qui sonna quelque minutes après, les bras chargés de ses valises. Elle ouvrit rassurée de voir un visage ami. Il entra, posa les encombrants bagages et n'u que le temps de se rendre compte qu'elle était seule dans ce qui lui servait d'appartement. Pas de mari ne l'attendait, ce qui devait lui permettre de reprendre plus facilement contact avec cette réalité qu'elle abhorrait. N'en pouvant plus, Geneviève éclata en sanglots, se laissant aller contre la poitrine de son ami, et pleura tout son sous. Il était un peu plus de vingt heure trente à sa montre, quand le clocher de l'église du quartier se mit à sonner la demi de huit heure. Pierre devait s'en aller afin d'éviter de se trouver nez à nez avec le mari s'il lui prenait l'envie de reparaître justement le soir du retour de sa femme. Il n'avait pas le choix puisque Geneviève devait affronter les conséquences de sa fuite. Son accident ne changeait rien à l'affaire. Pas d'autre solution que de reprendre sa place là où elle l'avait quitté des mois auparavant si elle voulait retrouver sa petite fille avant de décider de la tournure qu'allaient prendre, par la suite, les événements. Elle ne se doutait pas un seul instant que Robert était sortit de l'hôpital psychiatrique depuis plus de dix mois, et elle se pensait seule dans l'horrible deux pièces malodorant. Elle craignait de voir son mari qui devait roder dans les environs, toujours à sa recherche, s'arrêtant sur les papotages qui nourrissaient les conversations des habitués du bougnat, Quand ce n'était pas les bavardages malveillants des commères du quartier. Elle se doutait que Robert savait prêter l'oreille aux candiratons. Il devait certainement se tenir aux aguets des "on dit" ce qui pourraient, peut-être, le conduire jusqu'à elle...

     

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    Refus du passé

     

    Geneviève devait se faire violence et puiser  dans ses forces afin de prendre son existence en mains. Il fallait qu'elle n'ait que pour objectif, la réussite de sa vie. Elle se devait de ne compter que sur sa personne et non sur la bonté de Pierre. Bob finirait par ne laisser dans son cœur que le meilleurs de lui-même : sa tendresse, sa bonté, sa générosité, et il ne resterait dans sa souvenance que les doux moments passés ensembles et ce qu'il lui avait appris de l'amour et du don se sois lorsque deux êtres s'aiment vraiment. Elle avait connu avec lui le bonheur d'aimer et d'être aimé sans réserve. Geneviève se devait de garder son amour intact dans un coin de sa mémoire et petit à petit, cette douleur lancinante qui lui tenaillait l'âme, disparaitrait pour ne garder que le meilleurs de lui...

    Le sentiment de regrets le plus intense était de n'avoir pu être unie à lui devant Dieu. Elle n'avait connut, lors de ses dix huit ans, que ce petit bourgeon d'amour de jeunesse qu'était ce sentiment nouveau qui l'avait uni à William et qui ne demandait qu'à s'épanouir.  Leur seule nuit d'amour avait permit de donner le jour à une petite Chantal qui ne devait pas vivre plus d'un an. Malheureusement il n'avait pu la connaître, étant mort en mission pendant la guerre avant qu'elle n'accouche. Par la suite et par méchanceté, sa mère avait fait kidnapper le bébé dès la naissance par des hommes de mains qu'elle avait dû soudoyer. Lui soustraire le bébé par la force et sous ses ordres, la mettre à orphelinat, avait été son plaisir le plus absolu. Les bâtards, elle n'en voulait pas dans sa famille.

    Sortant de sa torpeur, Geneviève reprenant pied dans la réalité, devait se faire une raison et ne pas tombée dans la mélancolie parce que Bob n'était plus là. Elle avait sa petite fille à élever. Une sourde angoisse familière travailla lui travailla les entrailles lorsque la jeune femme se retrouva dans ce deux pièces où l’odeur de moisissure emplissait l'atmosphère. Elle fit le tour de toutes les pièces en plaçant un mouchoir fin devant son nez, chassant toutes les scènes de violence qui lui revenait en mémoire comme lorsque Robert rentrait saoul : presque ivre mort, tenant à peine debout pratiquement tous les soirs. A force d'ingurgiter des ballons de vin rouge, son cerveau en avait prit un sacré coup : Son corps sentait le vin de mauvaise qualité, et depuis quelques temps, il faisait des crises de délirium tremens, ce qui l'amenait à voir des araignées et toutes sortes de bêtes lui grimpant dessus, ou se promenant sur les murs de leurs deux pièces, quand il ne reportait pas son agressivité sur elle. Sa violence réveillée par les effets d'un mauvais alcools agissait sur tout ce qui bougeait et les meubles servaient de projectile lorsque ses visions amplifiaient ses colères. Ses hurlements alertaient les voisins qui appelaient Police Secours venu pour calmer sa démence. Hors de lui, il s'en prenait après eux  pour les avoir appelé, et les policiers venus à la rescousse de Geneviève. Il lui prenait des envies de la tuer et rien ne pouvait le raisonner. Les voisins n'en pouvant plus de supporter ses hurlements qui s'entendaient dans tout le quartier, le sachant par habitude en crises de delirium, avait servit de témoins à Geneviève pour le faire interner car il était devenue dangereux pour les autres et pour lui-même.

    Geneviève ne voulait plus de cette vie là. Après la constatation par police secours de son état de délabrement psychologique et physique, les agents savaient, preuve à l'appuie, que les locataires de l'immeuble avaient demandé l'autorisation de le faire enfermer. De ce fait, il avait été admit à l'hôpital psychiatrique de Charenton. Il n'y avait pas d'autres solutions. 

    Pour en revenir à Geneviève : elle n'avait guère envie de prendre les affaires qu'elle avait été obligée de laisser en s'enfuyant précipitamment l'autre jour, en fin d'après-midi. C'était au dessus de ses forces. Elle décida de s'en aller sans se retourner sur un passé qu'elle refusait de revivre avec sa propre mère et son beau-père qui s'acharnaient sur elle régulièrement. Elle s’apprêtait à franchir, pour la dernière fois ( du moins, le pensait-elle ), le seuil de ce deux pièce cuisine repoussant, quand ne fut pas sa surprise en ouvrant sa porte d'entrée, de se heurter au père Cadoret qui avait les clefs de ce taudis. Aussi surprit qu'elle, il attaqua le premier :

    — Ah ! Te v'là petit' traînée ! Tu va m'faire l'plaisir de rentrer chez toi et d'faire l'ménage ! J'ai un doub' d'ta clef pisque mon fils est enfermé pour un temps à cause de toé ! Tu fais pu ta maligne maint'nant ! C'est moé qui va t'dresser ! J'en ai mâté d'aut'es avant toé ! Croies-moé qu'ès ont cédé ! Pour sûr ! C'est bein la première foé qu'une donzelle m'résist'rait ! Vociféra le vieux en la harponnant par le bras avec brutalité pour la forcer à retourner dans ce couloir malodorant. Aller feignante ! Ça s'rebelle cont'e son mari ! Ça veut faire la loè ! Mais qui m'a fichu une bonne femme pareille ?! J'va t'corriger, tu vas voèr !

    Geneviève sentit la révolte s'emparer d'elle. Elle ne contait pas se laisser faire et elle gesticulait en tous sens pour lui échapper. Elle arriva à ses fins quand elle se retrouva dans le vestibule pour mettre un espace entre son bouseux de beau-père et elle.

    — Ah ! C'est comme ça ! Tu te rebiffes ?! mais avec moé, ça marche pô!

     

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    Refus du passé

     

    Le sursaut de défense de Geneviève s'accentua et elle réagit à cette avalanche d'injures en hurlant de la laisser tranquille,  lorsqu'elle vit son beau père enlever sa ceinture pour la corriger comme-ci le fait d'être sa bru, d'après lui, lui en donnait  le droit. Geneviève le voyant arriver sur elle, recula en hurlant de plus belle :

    — Ne me touchez pas ! Vous n'avez aucun droit sur moi ! Vous ne me faites pas peur, lui lançât-elle en le provocant. Je ne me soumettrais jamais ! Vous êtes un rustre ! Un goujat ! Un rebut de la nature comme votre fils ! Ne faites surtout pas un pas de plus ou je vous assomme avec mon sac ! 

    N'écoutant pas sa belle-fille, le vieille homme continuait d'avancer sans se soucier de sa mise en garde ; mais Geneviève ne comptait pas se laisser flageller par ce butor.

    —N'avancez plus ou vous allez comprendre ce que peut faire une femme maltraitée en colère !

    Tout en reculant, la main de Geneviève rencontra par hasard un gourdin que son mari avait dû poser là, dans le coin du vestibule, près du porte manteau. Cette arme était la bien venu en cette situation critique pour elle. Lâchant son sac sans se poser de question, elle saisi le gourdin d es deux mains, se disant que si cet instrument était à cet endroit, c'était pour de bonnes raisons : en l'occurrence : pour se faire battre par son mari, ou se défendre contre cette brute qui s’apprêtait à la corriger.

    Se rendant compte que ce gourdin avait été placé là intentionnellement par Robert au cas ou elle se pointerait alors qu'il se trouverait présent en même temps qu'elle, elle n'éprouverai aucun remord à frapper sur son beau-père, prête à l'affronter si celui-ci devait la cravacher. Geneviève, se sentant sûr d'elle, comptant bien faire des ravages dans les deux familles dont elle ne voulait plus faire partie, décida à lâcher la bombe qu'elle gardait en elle depuis le viol de son grand frère lors de ses quinze ans. Elle venait de se rendre compte qu'elle pouvait retourner la haine que sa mère lui  témoignait en dévoilant, à la face de son paysans de beau-père et qui, sans nul doute, allaient faire du bruit dans les chaumières. C'était là, son ultime vengeance : détruire la réputation des Delaplace que sa mère s'était bien appliquer à porter aux nues comme étant une des familles du quartier, dont la fortune non négligeable la comptait parmi la bourgeoisie de Normandie venue s'établir en banlieue Parisienne, la plus respectable. 

    Ahuri devant tant d’horreurs dissimulées pour rayer les enfants bâtards mi au monde par leur fille Geneviève sans que personne ne soit au courant du trafique de cette famille afin de chercher à caser la fille que la mère Delaplace n'aimait pas, ayant ainsi pris, lui-même, pour un pauvres imbéciles, le mettait hors de lui. Il venait soudainement de comprendre la raison de la conduite de sa belle fille. La détermination de Geneviève à se défendre stoppa net Monsieur Cadoret. Sa ceinture dans sa  main  levée pour la rabattre sur sa bru, retomba le long de ses pantalons.

    Geneviève avança de deux pas, frondeuse, le gourdin toujours prêt à l'emploi, intimant à son beau-père de reculer. Celui-ci s’exécuta à regret, complètement médusé par les incroyables révélations que sa belle-fille venait de lui faire et  qui, d'une voix soudainement agressive et méconnaissable, le clouait sur place. Ballot, hébété, il se balançait d'une jambe sur l'autre, aidé de sa canne, l'air complètement effaré, déstabilisé par la hargne soudaine de cette jeune femme qui n'était plus du tout la même que celle qu'il avait connus.

    Geneviève s'en aperçu et ne lâcha pas l'ascendant qu'elle  venait d'avoir sur lui. Elle haussa la voix de plus belle :

    — Allez ! Reculez encore ! 

    Le vieille homme  obtempéra sans mot dire. 

    —  Avant de tourner les talons, rendez-moi le double de la clef que vous détenez, et qui vous a été remise, je suppose, par votre fils. Maintenant, sortez de mon domicile ! Vous n'êtes pas chez vous ici. Que je ne vous voie plus remettre les pieds de ce côté-ci de mon quartier ! Votre fils est chez les fous, et il y est très bien !

     Le père Cadoret ne demanda pas son reste, peux habitué à être remis à sa place par une femme et constatant que ça faisait la deuxième fois qu'une "femelle" avait le dessus sur lui. Il lui lança ce qu'elle lui demandait et détalla, aidé de sa canne, claudiquant maladroitement pour accélérer sa démarche comme s'il avait celle qu'il considérait comme une diablesse, à ses trousses. 

    Satisfaite d'avoir su se défendre, Geneviève se surprît à sourire après cette deuxième victoire en peux de jours sur les deux familles qu'elle exécrait. Sans s'en rendre compte, elle avait prit une belle assurance. Ce n'était quand même pas cette antiquité de vieux bonhomme qui avait la prétention de faire la loi sur elle, se dit-elle?!

     

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    Refus du passé

     

    Après toutes les épreuves qu'elle avait subit depuis sa toute petite enfance, il n'était plus question que quiconque mette son nez dans sa vie. De par ses innombrables maltraitances don sa mère s'était rendue coupable, et de son père qui se désintéressait des maltraitances que la jeune fille subissait, elle avait décidé de s'affranchir de sa famille et par la même occasion, de sa belle famille. Tous réunis, ils ne pouvaient plus rien contre elle. Seul son père lui faisait de la peine pour sa nonchalance et le peu de participation, autant dire, nulle, quand à l'autorité qu'il aurait dû avoir sur sa femme. Elle aimait ce père trop mou, mais il n'avait pas su la protéger, alors que de se rendre plus présent et montrer que c'était de lui que dépendait l'autorité afin de faire régner la paix dans son foyer, aurait été nécessaire : surtout, prendre sa défense contre sa mère et ses sœurs, ce qu'il n'avait pas jugé utile. Elle en avait beaucoup souffert enfant et encore plus jeune fille. Ce vide de tendresse et d'amour parental ne se comblerait jamais. Quant à Robert, elle en était débarrassée pour un bon bout de temps. Elle ferma la porte du deux pièce qu'elle exécrait, et quitta l'immeuble sans se retourner.

    Chez Pierre, Geneviève baignait dans la tranquillité. La joie de vivre et l'amour pour sa petite fille ainsi que beaucoup d'attention envers elle-même, la comblait. Elle avait bien l'espoir de retrouver du travail dans la même branche : la coiffure, mais pour le moment, ce n'était pas possible. Sa petite avait une baby sitter absolument pas comparable aux nourrices ou Elisabeth avait été placée. Pierre tenait à subvenir à tous les besoins de la petite, ainsi qu'au salaire de la garde d'enfant. Elisabeth atteignait ses quatre ans et faisait la joie des domestiques. La grande villa de Pierre raisonnait de rire d'enfant, et cela lui plaisait beaucoup. Il était enchanté d'avoir cette petite bonne femme avec sa mère en sa demeure. Souvent, il se prêtait à rêver que tôt ou tard, ils formeraient couple avec celle qu'il aimait, tout en sachant que pour le moment elle n'éprouvait pas les même sentiments que lui. Serait-il possible que, petit à petit, sa reconnaissance, grâce à son soutient indéfectible se change en de l'amour ? Ce même amour qu'il ressentait pour elle depuis qu'il l'avait sauvé et réapprit à vivre ? Il était foncièrement éprit d'elle, mais il gardait le silence de plus en plus dur à conserver au font de lui en ce qui concernait ses sentiments, parce qu'il craignait que sa protégée, prenant peur, ne veuille s'en aller de chez lui. Malgré son air pensif qui, par moments, inquiétait le chirurgien, elle semblait heureuse, malgré son regard triste lui rappelant qu'elle n'avait pas encore fait le deuil de son fiancé trop tôt disparut.

    Geneviève ne perdait pas espoir de retrouver une place de première coiffeuse, et souvent, elle passait l'après-midi à courir les salons ; mais pas mal de ces établissements ne lui convenaient pas. Elle désirait retrouver un poste dans les salons de coiffure ORIAL ; mais elle appréhendait que l'oncle de Bob la repaire et la fasse licencier. Cafardeuse, elle se prit, sans s'en rendre compte, à reprendre le chemin de son ancien emploie et attendit que Juliette sorte du salon afin de prendre sa pose. Lorsque les deux amies se sont aperçuent, elle se sautèrent dans les bras l'une l'autre et s'embrassèrent, heureuses de se retrouver. Elles se s’arrêtèrent dans le grand café de la place pour se restaurer et bavarder un peu sur tout ce qu'il était arrivé depuis son départ. Juliette était au courant de leur accident à cause de la foudre, et du décès de Bob Orial.

    — L'oncle  de Bob qui ne voulait pas de cette unions, considérant que tu était la responsable de la mort de son neveux, avait exigé que tu sois licenciée. Le vieux était furibond s’exclama Juliette ! Dans son regard, sa haine était palpable ! Patrick à bien cru qu'il allait avoir une syncope. Il était rouge et hurlait devant les clients à un point tel que nous étions tous gênés. Patrick Téléphona à l'hôpital pour que l'on vienne le chercher : le vieux n'était pas loin de faire une attaque, et nous rester sur les bras devant toute la clientèle.

    Geneviève n'en revenait pas. Pourquoi tant de haine après elle ?  Son neveu s'en était allé, mais elle n'y était pour rien si ce soir d'orage, la foudre s'était abattue sur la voiture de Bob. Elle avait, d'ailleurs, bien faillit y rester elle aussi ? Sa tristesse reprenait le dessus, et son amie essaya de la consoler du mieux qu'elle le pu ne sachant comment faire pour la voir de nouveau sourire. C'était un bien triste malheur mais la vie ne faisait de cadeau à personne et il fallait qu'elle se reprenne pour avancer...

     

    A suivre...

     

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    Refus du passé

     

    Une fois son ami partit, Geneviève fit le tour de toutes les pièces, afin de s'imprégner une nouvelle fois de la puanteur des pièces due aux moisissures qui s'étaient étendues. Elle n'ut pas le temps de reprendre possession des lieux, que déjà Robert faisait son apparition dans le hall d'entrée tel un fou furieux :

    — Je viens de voir ton amant partir en belle bagnole ! Tu te refuses rien ! Tu croyais t'en tirer encore longtemps comme ça ?! Et ben, c'est raté ! Je suis là ce soir ! Ouais, c'est raté ! Et j'vais t'corriger comme on doit l'faire avec une putain !

     En s'avançant vers elle tout en dégrafant sa ceinture, il marmonna :

    — En plus, ça s'fait ram'ner en voiture de luxe ! J't'en foutrais, moi, des voitures de luxes ! Qui c'était ce salopard qui t'a raccompagner ?!

    Geneviève ne perdit pas son sang froid et lui lança au visage que cela ne le regardait pas. Ne contrôlant plus ses pulsions, Robert la gifla à toute volées. Geneviève chancela et perdit l'équilibre, mais la peur de ce qui pouvait se produire par la suite, lui donna l'énergie suffisante pour se relever et foncer vers ce qui servait de salle à manger puisque Robert barrait le passa entre lui et elle. Et comme pour le braver, elle se mit a à hurler: 

    — Oui, j'ai un amant et je travaille depuis plus d'un an dans un grand salon de coiffure en plein cœur de Paris pendant que toi tu te saoules et que tu te fais toutes les femmes de mauvaise vie du quartier pendant que le garage fait faillite ! Et pourquoi, moi, je n'aurais pas le droit d'avoir un amant ?! Il doit être content ton père?! Qu'est-ce que tu dis de ça ?!

    Tous deux tournaient autour de la table de la salle à manger, se mesurant l'un l'autre, pendant que Geneviève cherchait le moyen de s'esquiver dans le couloir menant à une fuite salutaire si elle ne voulait pas subir plus dure châtiment. La peur qu'éprouvait la jeune femme lui donnait des ailes. Dans un mouvement de rage, elle lui jeta son cocufiage en plein face :

    — J'ai un amant et depuis des mois ! Oui, je l'aime et il m'aime ! Et oui, tu es cocu !  Tu entends bien ! TU-ES-CO-CU !

    Robert se rua sur le plateau de la table, presque allongé dessus afin de l'attraper. C'était sans compter sur la rapidité de réflexion de Geneviève. Avisant une ouverture côté couloir, elle se déroba prestement à sa prise alors qu'il essayait de l'agripper par la manche de son manteau qu'elle n'avait encore pas eu le temps d'enlever. Une fois dans le vestibule, Geneviève attrapa son sac à main accroché au porte manteau et prit la porte sans demander son reste. Une fois dans la rue, elle se mit à courir comme une dératée.

    Pour une raison qui n'appartenait qu'à lui, le docteur Grangier ne s'était pas trop éloigné de la rue Mirabeau. Une prémonition lui interdisait de laisser sa protégée sans secours s'il devait arriver un imprévu. Si le contact avec le mari rentrant à l'improviste se passait très mal, il se devait de la secourir. Garé deux rues derrière, il n'avait pas tord. S'attendant à un drame, sa prémonition se trouvait être juste car, en effet, il aperçu sa protégée tournant le coin de la rue. Elle courait, affolée, se retournant sans arrêt de peur d'être rattrapée. Geneviève ne sentait plus ses pieds. Ses larmes inondaient son visage, l'empêchant de voir devant elle. Elle l'avait échappée belle ! Deux rues plus loin, elle ralentit l'allure. elle n'osait plus se retourner, ni s'arrêter, redoutant de voir son mari sur ses talons. Elle avait tourné le coin de la rue Mirabeau donnant sur deux rues plus loin. Avec la nuit, l'asphalte était humide et glissant. Mais sans pouvoir se raisonner, Geneviève continuait d'avancer, ne sachant où aller par cette heure tardive. Un petit gravillon la déstabilisa, ce qui la fit se tordre la cheville et chuter de tout son long dans le caniveau. Un cri de douleur se fit entendre, et ses sanglots redoublèrent de plus belle. Complètement désemparée, sa rage mêlée à sa révolte ajoutant à son désarroi, elle se retrouva assise sur le bord du trottoir, se frottant les genoux qui étaient en sang. Le corps douloureusement meurtrit par cette chute imprévu, elle ne savait que faire.

     

     A suivre...

     

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    Refus du passé

     

    Tout en sanglotant, elle revivait la scène où la fureur de son mari l'avait contrainte à prendre la fuite pour se retrouver là, assise sur le trottoir, ses genoux meurtris, sans un seul refuge où s'abriter. il lui aurait été possible de passer la nuit sans craindre aucun danger, n'était pas envisageable sans rencontrer son mari. Le seul endroit ou il n'allait jamais, était la cave louée avec le taudis qu'ils habitaient.  Mais elle n'avait pas pris le bon chemin là ou elle s'était aménagé, pour les nuits ou elle arriverait à lui échapper, un lit de fortune. Une vieille paillasse garnie de son, un vieux traversin et une courte pointe pour se couvrir, constituait son coin pour se reposer jusqu'au petit matin avec toujours la crainte au moindre bruit causé par la minuterie et les bruits de pas. Robert aurait pu avoir l'idée de descendre visiter sa cachette ? Sans compter la forte possibilité, dans ces caves en terre battues, de voir des ras ramper sur elle.

    La chute brutale qu'elle venait de subir, lui faisait mal partout. Ses paumes de mains, étaient éraflées.  Le reste de son corps n'était que douleurs. Un bruit de moteur qu'elle ne reconnut pas sur le moment, la fit sursauter. Il n'était pas très bon de se retrouver seule la nuit, assise sur ce trottoir, A cette heure-ci, les gens sont chez eux. Elle était consciente qu'elle pouvait faire une mauvaise rencontre, ce qui n'arrangerait pas sa situation. Malgré ses douleurs, elle résolu de se relever et de marcher comme si de rien n'était. Sa cheville et ses genoux la faisaient énormément souffrir entraînant une claudication. Malgré tout, elle arriva tant bien que mal à se déplacer, mais le bruit du moteur se rapprochait d'elle.

    — Mon dieu ! Se dit-elle. Quelqu'un me suit. Je ne peux rentrer et je ne peux pas rester dehors non plus. Si l'homme me forçait à monter ?... Que vais-je faire ?... La voiture ralentissait de plus en plus son allure.

    Elle décida de nouveau presser le pas, manquant à tous moment de tomber une seconde fois. La voiture était maintenant à sa hauteur et stoppa. La portière du côté passager s'ouvrit. A la voix de Pierre, elle se retourna, soulagée d'apprécier la présence de son ami. Il n'était donc pas parti ? Sans se faire prier, elle s'engouffra dans la chaleur du véhicule et lui fit part de ce qu'il s'était passé une fois qu'il s'en était allé, comment est-ce qu'elle avait réussit à échapper à son mari et retrouvée sur ce trottoir. En même temps, elle ne comprenait pas pourquoi son ami était encore dans les environs à cet instant précis où elle avait tant besoin d'une protection. Il n'aurait pas dû se trouver là. Elle lui posa la question, curieuse de sa réponse. De sa main droite, il lui caressa la joue en lui expliquant sa motivation. S'il n'était pas parti bien loin, c'est qu'il redoutait justement un danger de ce genre. Il se sentait responsable d'elle. Il voulait se rendre compte, par lui même, si tout se passait bien puisqu'il avait prit sur lui de l'accompagner jusque chez elle, il se serait sentit fautif si l'on avait attenté à cette vie qu'il avait sauvé d'une fin atroce. Pour lui, il était normal qu'il se soucia d'elle jusqu'au bout. Pour cette raison, il avait décidé de se garer non loin de du 48 de la rue Mirabeau où elle devait se rendre. Il se devait d'être sûr que sa protégée ne risquait rien et que tout était calme. La réconfortant du mieux qu'il le pouvait, il réussit, petit à petit, à la calmer tout à fait. La voiture reprit de la vitesse et Pierre lui dit d'une voix calme et rassurante :

    — Je te ramène chez moi. Tu y seras en lieu sûr. Je dois voir tes plaies, les soigner et tu dois te reposer. Tu es en état de choc, et fatiguée. Ce n'est pas bon pour toi. Demain étant un autre jour, nous aviserons sur la marche à suivre. Geneviève se sentant en terrain de confiance, se laissa aller. Elle ferma les yeux, sachant qu'elle ne risquait rien avec lui. Il était là pour la protéger de tous les dangers qu'elle rencontrerait sur son chemin. Il était son médecin et son ami. Comme elle tombait de sommeil, elle s'abandonna sur le reposoir du dossier de la voiture et se laissa aller...

     

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    Refus du passé

     

    Une quinzaine de jour s'écoulèrent avant que Geneviève ne soit remise de sa chute. Elle sentait le moment où elle devrait, de nouveau, refaire un essai, mais cette fois, ce serait auprès de sa mère afin de récupérer sa petite fille. Quant à son mari, ne comptant pas reprendre la vie commune avec lui, elle tâcherait de se retrouver seule dans leur taudit pour récupérer ses bagages abandonnés l'autre soir en s'enfuyant. Mais avant, elle désirait faire un détour par l'hôtel ou Bob et elle s'étaient tant aimés. Pierre ne pouvait aller contre sa volonté sans se la mettre à dos. Il fallait qu'elle vienne à lui de son plein grès. Le projet de sa protégée ne lui convenait guère, mais il se devait de la laisser dire adieu à son bien aimé, sachant que le jeune homme était décédé le matin même, et qu'elle ne pourrait aller à son enterrement à cause de l'oncle. A ses yeux, tout ce que le destin lui imposait depuis sa plus tendre enfance, était bien trop dur à supporter pour la jeune femme. Il  s'était fait violence pour la tenir au courant de l'évolution du comas de Bob sans trop insister sur  la déclinaison de son état qui allait en se détériorant : la médecine et la chirurgie avançait, mais pas encore assez vite pour des cas comme le siens. Geneviève devait faire le deuil se l'être aimé. Elle en avait besoin afin de supporter son absence définitive pour continuer d'avancer dans sa vie avec son aide. Pierre sentait que sa protégée désirait revivre son grand amour où il avait débuté. Elle ne pourrait pas faire son deuil si ce lien ne se rompait pas et pour ça, il devait la laisser accomplir ce pèlerinage. Ensuite, il devait lui laisser le temps nécessaire pour que sa douleur  s'estompe et avant qu'elle ne songe à lui autrement qu'à un ami... 

    De retour dans la suite que Bob avait loué pour tous les deux le fameux jour ou il avait décidé de ne pas suivre les conseils de son oncle qui s'avéraient être plutôt des ordres, Geneviève respirait ce parfum caractéristique de la chambre ou elle avait connu l'amour véritable. Comme avec lui, elle s’appliqua à refaire les gestes dont elle se souvenait, et décida de prendre un bain parfumé ou elle se laissa aller un bon moment puis, se s'enveloppa dans les grandes serviettes moelleuses. Elle  sécha ses cheveux, se maquilla, se parfuma comme au soir ou il l'avait découvert en tenue légère sur la moquette aux longs poils ressemblant à de la laine de lamas. Geneviève revivait lentement ces doux moments d'abandon entre ses bras. Elle avait cette agréable impression de ne pas se sentir seule. L'eau de toilette de son cher amour flottait autour d'elle, lui donnant l'impression qu'elle se trouvait encore au creux de ses bras. Des larmes coulaient sur son visage et des sanglots lui étreignait le cœur au poing qu'elle n'arrivait plus à respirer. Elle hoquetait et sa souffrance lui faisait murmurer le nom de Bob. Ses larmes s'éternisèrent jusqu'à l'épuisement. Elle se leva péniblement et se dirigea vers le lit ou ils s'étaient aimés toute une nuit. Ils n'avaient pas quitté leur suite pendant une journée entière. Elle repensait à toutes ces choses et désirait retrouver Bob dans ses rêves. Ses pensées n'étaient que pour lui. Tout son corps de femme amoureuse n'attendait que son amour. Il ne viendrait plus jamais la prendre dans ses bras, l'embrasser tendrement, la caresser amoureusement et lui avouer sa tendresse. Dieu que c'était dur de continuer à vivre sans lui ! Geneviève finit par sombrer de fatigue toute habillée dans un sommeil profond. Dans son rêve, Bob était là, bien vivant à côté d'elle. Il lui parlait tendrement, la couvrait de doux baisers, et lui assurait qu'il serait toujours à ses côtés et que la mort n'était rien qu'un passage. Elle entendait sa voix, sentait son odeur. Ils  s'étaient aimés et sa jouissance était aussi forte, aussi réelle que s'il avait vraiment été à ses côtés.

    Le lendemain matin, lorsqu'elle s'éveilla, elle était nue. Pourtant, elle se souvenait s'être endormie toute habillée ? Elle appela Bob qui, bien sûr, ne répondit pas. Cependant Geneviève était sûr qu'ils s'étaient aimés cette nuit. Elle sentait encore la douceur de ses mains sur elle. Pourquoi ne répondait t-il pas ?  Elle ne comprenait plus. Devenait t-elle folle ? Était-ce elle qui s'était déshabillée dans un demi sommeil ? Pourquoi, dans ce cas, n'avait-elle pas passé sa nuisette ? Frileuse de nature, elle ne dormait jamais nue. Et ce parfum d'homme qui ne quittait pas leur lit ? Même les draps et les oreillers s'en trouvaient imprégnés ! Geneviève commençait à douter sérieusement d'elle. Elle résolue d'aller se confier à Pierre Grangier. Il fallait qu'elle comprenne ce qu'il lui arrivait !

     

     A suivre...

     

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    Refus du passé

      

    Geneviève ressentait le besoin de se confier à son ami qui, en tant que médecin, saurait lui expliquer que ce qu'elle ressentait comme une réalité, alors qu'elle savait que son amour s'en était allé pour toujours, était juste le fruit de son imagination. Elle ne pouvait l'admettre, car si quelqu'un d'autre que lui, lui avait justement assuré ce qu'elle redoutait, elle lui en aurait voulu. Le fait de sentir celui que dans son rêve et surtout dans cette chambre d'hôtel ou ils s'étaient aimés passionnément ne pouvait pas être réel, n'était pas encore acceptable pour elle. Elle était aimée dans  son rêve ! L'explication venant d'un autre que Pierre, elle ne l'aurait pas cru car enfin, elle avait bien ressentit ses lèvres sur les siennes, ses mains la caresser son corps chaud sur le siens jusqu'à l’extrême jouissance au point de lui arracher un gémissement de plaisir. La nuit de cet adieux était bien réel ! Le fait que Bob lui explique que la mort n'était qu'un passage vers un monde meilleur et qu'ils se retrouveraient un jour était tout aussi réel que cette douleur et cette impression d'abandon qu'elle ressentait ! Et puis, il y avait tous les détails de leur accident survenu la nuit de cet orage dantesque. Bob lui avait expliqué qu'il s'était vu assis à côté d'elle, sentant bien que sa vie lui échappait et qu'il ne survivrait pas, sa blessure à la tête étant trop grave. Il savait qu'elle était en vie, ainsi que sa petite fille glissée à ses pieds et c'est ce qui importait le plus pour lui.

    Lorsqu'elle était sur son lit d'hôpital et lui dans un coma profond, il ne l'avait pas quitté même si elle ne le voyait pas. Il n'avait jamais quitté son chevet et il était jaloux du docteur qui prenait soin d'elle. Il voyait bien que celui-ci était en train de tomber amoureux de sa patiente. Il ne pouvait intervenir, et cela lui faisait très mal. Il y avait une autre vie après la mort et c'est tout ce qu'elle devait retenir de cette épreuve. La jeune femme était convaincu qu'il se trouvait bien aupré d'elle alors qu'elle ne pensait qu'à lui. Son eau de toilette l'accompagnait partout où elle se trouvait. Ce n'était pas une illusion. Geneviève était convaincu qu'il était bien là, prés d'elle, et qu'il la protégerait jusqu'à tant que la peine qu'elle ressentait dans son cœur diminue et ne devienne plus qu'un tendre souvenir. Elle se devait de reconstruire sa vie et ce docteur semblait être l'homme qui lui fallait pour qu'elle se sente protégée. Bob ne partirait pas tant qu'il la sentirait en danger aupré de son mari et des personnes de sa famille. Il lui avait aussi expliquer que l'on aimais jamais deux fois de la même manière. Elle se devait d'avancer et prendre ce que la vie lui offrait. A partir de cette nuit, elle ne reverrait plus son bien aimé, même s'il la protégeait sans qu'elle s'en rendre compte. Après qu'il l'ait raisonné, elle sombra dans la tristesse la plus complète et les larmes inondèrent de nouveau son visage. Elle ne voyait pas sa vie sans lui, mais elle sentait bien qu' il fallait qu'elle avance contre le vent...

    Vous quittez notre hôtel, madame ? Vous n'êtes pas de la région ?

    Geneviève répondit d'un ton indifférent à l'hôtelier :

    — Non. Au revoir, monsieur.

    — Au revoir Madame. Répondit l'hôtelier.

    Malgré la grisaille du jour, Geneviève se sentait assez forte pour aller chez ses parents, affronter sa mère et reprendre sa petite Elisabeth. Elle héla un taxi et lui indiqua le nom de sa rue !

    — Cinquante deux rue Mirabeau, s'il vous plaît.

    Le taxi s’exécuta poliment :

    — Bien, Madame.

    Elle se devait de mettre son plan à exécution le plus rapidement possible. Lorsqu'elle fut dans son quartier, elle ordonna au chauffeur :

    — Laissez-moi ici ! Voici pour vous. Gardez la monnaie.

    Geneviève sortie promptement du véhicule et se dirigea vers le bazar de ses parents.

     

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    Refus du passé

     

    Lorsque son père la vit entrer dans le magasin, il se précipita vers elle :

    — Ma fille ! Ma toute belle ! Tu es sauvée ? Cela fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu !

    — Il ne tenait qu'à vous, père de me visiter à l'hôpital. Je ne suis pas là pour que l'on me fasse des politesses ! Ou est ma mère ?

    — Euh ! Ta mère est au premier avec la petite. Elle s'occupe bien d'elle, tu sais ?

    — Peu importe ! Je dois lui parler seule à seule.

    — Comme tu veux ma fille. Je vais la chercher.

    Son père tourna les talons et disparu dans l'arrière boutique ou se trouvait les escaliers. Geneviève faillit attendre, mais après quelques minutes, sa mère apparut le visage défait par la colère et la peur que sa fille ne vienne reprendre la petite Elisabeth. Elle lui dit sèchement :

    — Que vient-tu faire ici  et que veux tu ?

    —  Ce que je veux ?  C'est mon enfant ! Je viens chercher ma fille ne t'en déplaise ! Dit Geneviève tout en guettant la réaction de sa mère.

    — Ta fille est très bien avec nous ! Tu n'est pas capable de l'élever ! 

    Et Geneviève de répondre :

    — Ah ! Parce que toi tu te sens capable de t'en occuper avec tes airs supérieurs et ta régence sur père et sur ceux qui ne veulent pas t'obéir ?! Regarde ce que tu as fais de ma vie ! Père est à l'état de larve, mais c'est son problème !  Il n'avait qu'à pas se laisser mener par toi pour avoir la paix ! Mes sœurs ? N'en parlons même pas ! Tu as gâché mon existence depuis ma petite enfance et jusqu'à ce que tu me maries à un rustre pour satisfaire tes idées de supériorité, tes idées de grandeur,  tes projets et ton ego ! Tu pus la méchanceté et la cruauté qui ressort par tous les pores de ta peau de maîtresse femme ! Tu comptes t'approprier l'amour de ma petite fille alors que tu ne sais même pas en donner toi-même  ?! Tu te mets le doigts dans l’œil et jusqu'au coude ! Ma fille ne sera jamais ta propriété ! Tiens-toi le pour dit ! Je sais ce que tu as en tête ! Mais tu n'y arriveras pas ! Je t'en empêcherais !

    — Comment comptes-tu t'y prendre avec tes antécédents ?  Fit sa mère narquoise?! 

    — Mes antécédents, comme tu dis ? Mais c'est moi qui détiens la grosse bombe qui va te péter à la face si tu ne me laisses pas tranquille ! Des non dis que tu t'es appliquée à dissimuler, du trafic pendant la guerre, ce que tu as fais de mes autres enfants en profitant de ma jeunesse et de mon inexpérience ! Descends moi tout de suite ma fille avec ses affaires. Si tu refuses, j'irais la chercher moi-même ! J'attends... 

    — Ou vas-tu vivre ?

    — Cela ne vous regarde pas ! Je me garderai bien de te donner des indications sur mon lieu de résidence. Tu ne me fais plus peur et je n'ai que du mépris pour toi ! Quant à mes sœurs, mon père décidément trop moue, mon frère, je ne les connais plus.

    — Mais je suis ta mère et tu me dois le respect ! Riposta madame De... Comment oses-tu me parler sur ce ton ?!

    — En voilà assez ! Je te parle sur le ton qui me plaît ! Je n'ai que faire de tes réflexions ! Madame Delaplace est vexée, et c'est bien dommage ?

     Hors d'elle, près du malaise, espérant amadouer sa fille qui ne s'en laissait plus compter, la mère Delaplace fit mine de se trouver mal.

    — Ne te fatigues pas ! Je connais toutes tes manigances pour les avoir largement subit lorsque j'étais sous ta coupe !  Quant à père, il est la cinquième roue du chariot depuis plus de trente ans et n'a pas droit au chapitre ! Il l'a fort bien comprit et te laisse faire avec ton despotisme ! Tu m'en a fais voir de toutes les couleurs ainsi que mes sœurs qui prenaient model sur toi ! Mais c'est bien finit ! C'est moi qui tiens les ficelles maintenant, et je n'ai pas finis de t'en faire baver si tu me cherches !

      

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    Refus du passé 

     

    — Quai-je fais  pour mérité ton mépris ?

    — Tu oses me poser la question ! Tu aura beau nier tout le mal que tu m'as fais, rien ne s'effacera de ma mémoire ! Tu t'es largement fais les dents sur moi  et tu ne m'as jamais donné d'amour ! Tu n'a jamais voulu d'enfant et Dieu t'a punis en t'obligeant à en élever sept. J'était le souffre douleur de toute la fratrie ! Petite, je te craignais au point de uriner sur moi lorsque tu apparaissais ; mais plus maintenant !

    Jusqu'à mon mariage grotesque avec ce paysan dont tu mas affublé pour te débarrasser de moi, tu as exercé avec délectation ta tyrannie ! Tu m'as jeté, avec l'aide du père de Robert, dans les bras de son fils que je n'aimais pas, et qui ne m'aimait pas non plus ! Vous avez conspiré tous les deux afin d'associer vos deux famille dans le but d'agrandir vos patrimoines : pas pour nous, mais pour vous ! Tu me croyais docile, obéissante, sans cervelle, soumise et insignifiante, et bien c'est raté ! Je ne supporterai jamais plus d'avoir la bride sur le coup, et tu es comprise dedans ! Tu as exercé tes griffes sur moi parce que j'étais mineur et que je ne pouvais rien faire pour t'échapper ! Si j'ai accepter ce mariage ridicule, c'est parce que je voulais m'extirper de ton emprise ! Bien mal m'en a pris : c'était la pire chose qui devait m'arriver, et par ta faute ! Si tu pouvais comprendre ce que je peux te haïr !

    — Taie toi ! Je ne veux plus t'entendre ! Tu es une mauvaise femme !

    — Tu ne t'es jamais regardé dans ta glace le matin en voyant les traits de ton visage refléter ta cruauté, et demandé si ce n'était pas toi qui avait la méchanceté chevillée au corps... mère ? Tu devrais faire un peu ton examen de conscience. argumenta Geneviève tout en avançant vers sa mère qui se tenait campée sur ses deux jambes dans l'escalier qui menait à la chambre de la petite, l'empêchant ainsi de passer pour aller reprendre la petite Elisabeth. Mme "D" ne bougeait pas d'un pouce et toisait sa fille, espérant la faire renoncer à son projet ; mais Geneviève avança d'un pas assuré sur sa mère et lui lança :

    — Laisse-moi passer ! Pousse-toi !

    — Non. Tu ne la verras pas : tu va la perturber. Elle à besoin de calme et de stabilité. Ce n'est pas toi qui va la lui procurer !

    — Tu oses parler de stabilité alors que tu t'es complètement fichu de la mienne ?! J'avais besoin de l'amour de mes deux parents et pas de cette indifférence causée par la lâcheté de mon père pour te laisser mener toute la maison et ton couple comme tu l'entendais ! Je n'ai eu que des corrections de ta part, des maltraitances, des brimades, des insultes, des punitions et punissions injustifiées ! Tu croies devoir me donner des leçons ?! A présent, ton rôle de grand-mère est terminé ! Tu en as bien profité ; mais je ne peux, ni ne veux te laisser jouir de ma petite Elisabeth indéfiniment, alors que tu n'as pas su ou voulu me donner d'amour ! Mes sœurs étaient mieux traitées que moi ! Je vais m'occuper moi-même de ma petite fille afin de la soustraire à ta néfaste influence. Laisse-moi passer Geneviève poussa sa mère sans ménagement pour avoir le champ libre, mais une fois qu'elle eu dépasser sa mère, celle-ci attrapa sa fille par les cheveux pour la retenir, et la gifla. Geneviève stupéfaite par le culot de Mme "D" resta une fraction de seconde sans réaction puis, à son tour, lui administra une magistrale paire de gifles en lui annonçant le coup de grâce :

    — Ecoute-moi bien parce que c'est la dernière fois que vous me voyez avec ma fille : aussi bien père que toi ! Tu en a bien profité en venant la chercher à l'Hôpital avant qu'on ne la mette à l'institue des enfants trouvés. Tu es venu  sans même avoir une onze de compassion pour ce qu'il venait de m'arriver, et si j'allais ou non, m'en sortir ? Je n’oublierais jamais le mal que tu m'as fais tout le long de ces années, tes préférences quant à mon frère le violeur et mes sœurs ! Ce que j'ai enduré à cause de ta cruauté ! C'est moi qui ait le dessus sur toi aujourd'hui, et n'oublie pas que je peux tout dévoiler au père Cadoret de tes combines afin que rien ne se sache dans le village avant de venir en banlieue Parisienne, et de ce que tu as fais de mes enfants. Je vomis sur le viol de ton fils adoré sur ma personne lorsque je n'avais que quinze ans ! Les rumeurs et les quand dira-t-on vont si vite ! Les gens que vous connaissez s'en feraient des gorge chaudes s'ils savaient les atrocités que tu m'as fais endurer, et tu ne pourrais supporter que le nom des Delaplace soit sali ! Tu te rends compte ? Une des filles de la famille Delaplace...  Tu n'a jamais pu accepter la véracité des faits concernant les vices ton fils aîné !  Si je suis devenue ce que je suis aujourd'hui, c'est bien par ta faute ! Violée par un mari chaque fois que cela lui chantait, molestée afin d'obtenir ce qu'il voulait, sans compter qu'il s'est accaparé ma dote que tu as bien été obligé de me donner en cadeau de noces afin que la famille Cadoret croient en ton honnêteté et accepte ce mariage ! Ça fait beaucoup toutes ces mesquineries ! Je ne te pardonnerais jamais la mort de ma petite Chantal sous l'explosion de munissions non désamorcées de la guerre de quatorze dans les caves de l’orphelinat ou tu l'as placé comme enfant née de père et de mère inconnus, loin de moi, pour que je ne puisse pas la retrouver ! Je n'étais pas vierge à cette mascarade de mariage, et tu le savais très bien! Tu es répugnantes et un monstre d'égoïsme ! Ne t'avise pas de m’empêcher de reprendre mon enfant ! Il pourrait t'en cuire ! Sur ses dernières paroles, Geneviève alla chercher sa petite fille et quitta le bazar sans un  regard  sur son passé.

     

    A suivre...

     

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