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    La mal aimée

     

    Émue plus qu'elle ne voulait le laisser paraître, elle se surprit quelque peu à la fustiger du regard et des paroles qu'elle ne voulait aucunement être empreintes de reproches, dépassèrent sa pensée :

    — Il me semble que vous n'avez pas l'air content ? Je suppose que vous n'êtes pas heureuse de cette naissance ?

    La phrase fusa à travers la pièce et s'abattit sur Geneviève comme un couperet. Cette fois, la jeune femme ne put retenir plus longtemps le flot de larmes qui roulaient maintenant sur ses joues. Son corps délivré du poids qui l’avait arrondi depuis tous ces longs mois de calvaire, semblait ne pas vouloir cesser ses soubresauts désordonnés. Des spasmes l’agitaient. La sage-femme excédée s'énerva :

    — Et bien ! Qu'avez-vous ? Ces larmes ne semblent pas être des larmes de joie ! Mais qu'est-ce qui m'a fichu une maman qui pleure ?

    Si c'est une crise de nerfs, essayez de vous ressaisir si vous ne voulez pas que je vous fasse administrer un calmant ! Geneviève ne comprenait pas la raison qui poussait cette femme d'allure masculine à la rabrouer de la sorte. D'ailleurs, elle s'en moquait. Qui aurait pu deviner ce qui l'agitait ainsi en ce moment même ?

    Madame « grognon » comme on la surnommait dans le service, cachait sous un faciès bourru qu’elle cultivait à plaisir, un cœur tendre, bon et généreux.

    — C’est une petite fille ! S’exclama la voix. Ça n’a pas été facile, mais nous y sommes arrivés. N’êtes vous pas heureuse ?

    Geneviève ne répondit pas. Inquiète de cette apparente indifférence concernant tout ce qui se passait autour d'elle, la femme reprit :

    — Votre bébé est en bonne mains. Pour le moment, nous la gardons sous surveillance : elle est faible et n'a pas le poids requit pour un bébé étant né à thermes. C’est vraiment très inquiétant. Je ne comprends pas. Vouliez-vous vraiment de cette grossesse ? Aviez vous conscience que vous étiez enceinte au début de votre grossesse ?

    Sa carapace n’était que la résultante de nombreuses années de présence, de dévouement, de pratique au sein du service de la maternité. Ce blindage acquis, somme toute, depuis de longues années, était nécessaire si l’on voulait tenir dans ce milieu professionnel. Dans les années cinquante, les abandons et la mort de nouveaux nés étaient monnaie courante bien qu’on s’évertua à prodiguer tous les soins nécessaires afin de préserver la vie dans la mesure où la nature voulait bien laisser le personnel médical exercer ce métier difficile. Le niveau des connaissances était beaucoup moins pointu  que aujourd’hui ! Il était très éprouvant de voir des mères accoucher de leur nouveaux-nés sans vie : la mal nutrition du temps de la grossesse y était pour beaucoup.

     

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    La mal aimée 

     

    Mme Grognon comme on la surnommait dans le service à cause de son air bourru, toujours en train de rouspéter sur un sujet ou une des infirmières qui ne faisaient pas attention à son travail, qui n’était pas assez précise dans ses gestes ou qui n’allait pas assez vite dans ce qu’elle avait à faire. Elle n’était pas facile dans ce qui lui était confié, mais il fallait bien s’en accommoder. Jusques en fin d'après-midi, Elle dû attendre que les accouchements prévus pour la journée lui laissent un long moment de répit, afin de lui permettre d’aller prendre des nouvelles de la jeune mère qui, lui semblait-il, ne voulait pas de son enfant. Elle avait un sixième sens pour ces choses-là. Sans pouvoir l’expliquer, la sage femme sentait le danger d’un abandon se profiler à l’horizon, et justement, Geneviève l’intriguait.

    Dans les années cinquante, les maternités n'étaient pas du tout conçu de la manière que celles que nous connaissons aujourd'hui. l'individualisme n'était pas encore dans les mentalités, et puis l’on sortait de la guerre ! Les maternités se résumait toujours à une grande salle où, de chaque côté de celle-ci, s'additionnait, une succession de lits. Seule une table de nuit toujours placée du côté droit, faisaient office de séparation. Les lits répartis dans un rectangle d’une longueur indéfinissable, étaient séparés par une allée centrale assez large en son milieu, de façon à laisser le personnel hospitalier aller et venir entre les lits des des accouchées afin de pratiquer les soins nécessaires, s’il y avait lieu. Pas de petits berceaux entre chaque lit. Les bébés étaient dans une nurserie, à l’écart des mères qui ne pouvaient voir leur enfant qu’à des heures bien précises si leur état le leur permettait. Chaque bébé avaient autour de leur petit poignet, un genre de petit ruban bleu ou rose, avec chaque noms de famille écrit dessus afin de ne pas les mélanger : ce qui arrivait quand même, quelques fois.

    La salle longitudinale par elle-même, permettait aux aux familles de rendre visite aux accouchées. Le lit de Geneviève se trouvait être au bout cette grande salle, face à une haute fenêtre dont les vitres poussiéreuses ne permettaient de voir que le plafond bas du ciel dans Cette fin d’après-midi qui se fondait lentement dans la nuit hivernale.

    — Il doit faire très froid dehors pensa Geneviève.

    La pluie, peu à peu, avait laissé place à la neige. Geneviève regardait les flocons virevolter en tous sens.

     

    A suivre...

     

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    La mal aimée 

     

    Perdue dans ses pensées, ailleurs, son esprit avait fait abstraction de tout ce qui l’environnait. Seuls les flocons de neige tourbillonnant en tous sens accaparaient son attention. Elle sentait son âme en symbiose avec la saison d'hiver. Son attitude détonnait auprès des autres mères toutes à leur nouveau bonheur d’être mère.

    A force de fixer la fenêtre et la valse des flocons, Geneviève, comme hypnotisée par ce spectacle, finit par s’endormir. Ce n’est qu’une heure plus tard, alors que les visites du soir commençaient, qu’elle émergea de sa léthargie, reprenant contact avec la réalité : sa réalité qui n’avait rien de commun avec celle des autres femmes de la maternité. Geneviève observait les visiteurs qui s’extasiaient devant leur femme respective. Toutes affichaient cette fierté qu'on les jeunes mère après avoir donné le jour à leur premier né.

    Pour d’autres femmes, ce n'était pas leur premières expériences. Geneviève remarquait tout de suite celles qui n’en étaient pas à leur premier enfant : elles n'avaient pas le même regard. Geneviève épiait l’expression des nouveaux pères qui, le visage reflétant une satisfaction toute intérieure souriaient, béats d'admiration, lorsque leur femme leur annonçait la venue d'un garçon. Les garçons étaient, de loin, la priorité pour les pères. Aux yeux de Geneviève, ils étaient tout à fait ridicules. Dans sa tête revenaient sans cesse les mêmes questions : pourquoi ? Quelles étaient les raisons pour lesquelles elle en était-elle arrivée là ? Que faisait-elle dans cet endroit réservé à la seule joie d’être parent ? Geneviève se sentait vide de toute émotion. Elle repensait aux atrocités qu’elle avait subies depuis son mariage imposée par sa mère et son rustre de beau-père. Ces cinq dernières longues, longues années. La fatigue physique et morale avait eu raison de sa ténacité. Trop de haine emplissait son cœur meurtri. Elle ne ressentait rien de ce sentiment maternel que l’on dit inné chez une femme. Son âme ressemblait à un désert aride où rien, pas même une mauvaise herbe, ne pouvait pousser et croître. Les autres femmes, tout à leur joie dans leur rôle de mères, avaient les yeux brillants d’amour pour leurs rejetons, et Geneviève détonnait dans cette grande salle d’accouchement. Les maris, surtout si le premier bébé était un petit garçon, éprouvaient une reconnaissance qu’ils ne pouvaient cacher. Toute cette agitation l’agaçait. Pas de fleurs pour elle ni de cadeau. Par ailleurs, cela lui importait peu. Toutes ces démonstrations d’affection l’écœuraient. Elle observait les familles, qui défilaient avec une singulière régularité. Les mères ne restaient pas souvent seules.

     

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     La mal aimée

     

    Et ce n’était qu’embrassades, compliments et cadeaux pour ces heureuses mères de tous âges et leur nouveau-nés. La layette était tricoté à la main par les femmes de chaque famille. A cette époque, tous les trousseau était confectionnés par les futures mamans et par les familles des deux époux. Pour ne pas contaminer les nouveaux-née, les pères ne pouvaient les apercevoir qu’à travers une grande baie vitrée. Seul un petit groupe de cinq était exceptionnellement permis, lorsque il y avait foule : quand ils se trouvaient être tous présents à la même heure, les belle-mères et les beaux-pères des époux se devaient de respecter le règlement.

    Au chevet des accouchées, les fleurs n’étaient pas permises : les bouquet apportés par les familles ornaient pratiquement toutes les tables de nuits, au point que les infirmières, par ordre des médecins, demandaient aux visiteurs de reprendre leur bouquet et de les porter dans la salle réservée à cet effet en précisant bien de ne pas oublier de mettre une carte mentionnant le prénom et le nom de la maman à qui elles appartenaient. Il était aisé de comprendre que le parfum entêtant de certaines fleurs incommodaient fortement les nouvelles accouchées, ce qui n’était pas du tout saint. Quant aux cadeaux et les layettes, les visiteurs devaient les laisser dans une autre pièce attenante à la salle de maternité où les sortantes pouvaient venir les reprendre à la sortie de la maternité. Geneviève regardait le ballet des visiteurs et cela lui faisait encore plus ressentir sa solitude. Au fur et à mesure que les heures s’égrainaient à la grosse horloge de la salle commune qui venait de sonner vingt heures, la salle s’était vidée de ses occupants. Un silence tout relatif remplaçait maintenant le brouhaha des visiteurs. Les garçons étaient, de loin, leur priorité pour les pères. Aux yeux de Geneviève, ils étaient tout à fait ridicules. Dans sa tête revenaient sans cesse les mêmes questions : pourquoi ? Quelles étaient les raisons pour lesquelles elle en était-elle arrivée là ? Que faisait-elle dans cet endroit réservé à la seule joie d’être parent ? Geneviève se sentait vide de toute émotion. Elle repensait aux atrocités qu’elle avait subies depuis son mariage imposée par sa mère et son rustre de beau-père. Ces cinq dernières longues, longues années. La fatigue physique et morale avait eu raison de sa ténacité. Trop de haine emplissait son cœur meurtri. Elle ne ressentait rien de ce sentiment maternel que l’on dit inné chez une femme. Son âme ressemblait à un désert aride où rien, pas même une mauvaise herbe, ne pouvait pousser et croître.

     

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     La mal aimée

     

    Les autres femmes, tout à leur joie dans leur rôle de mères, avaient les yeux brillants d’amour pour leurs rejetons, et Geneviève détonnait dans cette grande salle d’accouchement. Lemaris, surtout si le premier bébé était un petit garçon, éprouvaient une reconnaissance qu’ils ne pouvaient cacher. Toute cette agitation l’agaçait. Pas de fleurs pour elle ni de cadeau. D’ailleurs, cela lui importait peu.

    Toutes ces démonstrations d’affection l’écœuraient. Elle observait les familles, qui défilaient avec une singulière régularité. Les mères ne restaient pas souvent seules. Et ce n’était qu’embrassades, compliments et cadeaux pour ces heureuses mères de tous âges et leur nouveau-nés.

    Pour ne pas contaminer les nouveaux-née, les pères ne pouvaient les apercevoir qu’à travers une grande baie vitrée. Seul un petit groupe de cinq était exceptionnellement permis, lorsque il y avait foule : quand ils se trouvaient être tous présents à la même heure, les belle-mères et les beaux-pères des époux se devaient de respecter le règlement.

    Au chevet des accouchées, les fleurs n’étaient pas permises : les bouquet apportés par les familles ornaient pratiquement toutes les tables de nuits, au point que les infirmières, par ordre des médecins, demandaient aux visiteurs de reprendre leur bouquet et de les porter dans la salle réservée à cet effet en précisant bien de ne pas oublier de mettre une carte mentionnant le prénom et le nom de la maman à qui elles appartenaient. Il était aisé de comprendre que le parfum entêtant de certaines fleurs incommodaient fortement les nouvelles accouchées, ce qui n’était pas du tout saint. Quant aux cadeaux et les layettes, les visiteurs devaient les laisser dans une autre pièce attenante à la salle de maternité où les sortantes pouvaient venir les reprendre à la sortie de la maternité. Geneviève regardait le ballet des visiteurs et cela lui faisait encore plus ressentir sa solitude.

    Au fur et à mesure que les heures s’égrainaient à la grosse horloge de la salle commune qui venait de sonner vingt heures, la salle s’était vidée de ses occupants. Un silence tout relatif remplaçait maintenant le brouhaha des visiteurs. Laprès guerre ne se prêtait pas encore aux chambres individuelles, et en mille neuf cent quarante sept, elles en étaient encore très loin ! Comme le dit le vieil adage : Il faut laisser le temps au temps…

     

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     La mal aimée

     

    A vingt cinq ans, Geneviève avait un lourd vécu derrière elle. Éprouvée dans sa vie comme dans sa chaire, elle se sentait prise au piège dans une existence dont elle ne voulait pas. Elle refusait cet odieux mariage dont elle n'avait jamais voulu. Trop longtemps soumise à l'autorité de sa mère plus qu'à celle d’un père bien trop faible, ne cherchant même pas à contrecarrer tout ce que sa femme décidait. Geneviève n’acceptait plus d'être encore une fois dominée par qui que ce soit et encore moins par un mari qu’on lui imposerait. Ce qu’elle souhaitait, c’est être libre de ses choix et mener sa vie comme bon lui semblerait, sans que personne ne vienne y mettre son nez. Un long soupir souleva sa poitrine. Elle s'entendit, pour la première fois, prier à haute voix :

     Ô, mon Dieu ! Ayez pitié de moi ! Aidez-moi à voir plus clair dans cet avenir incertain qu'est le miens ! Que va être mon existence une fois sortie de cet hôpital ? Quelle décision dois-je prendre au sujet du bébé ?

    Toute la détresse du monde se résumait dans ces quelques mots prononcés dans un moment d’angoissante lucidité. C'était pour elle une incertitude insoutenable ! Elle était seule à mener son combat. Pas de parents aimants, compréhensifs auprès d'elle ? Personne à qui se confier, pas même une amie qui la soutiennent simplement en l'écoutant. L'amitié et le doux réconfort d'une oreille compatissante étaient inconnus d'elle. Elle était tout à fait consciente du vide qui l'entourait. D'ailleurs, qui aurait-elle bien pu intéresser ?

    — Qu'ils aillent tous au diable ! Se dit-elle.

    Geneviève ressassait ses tristes pensées lorsqu'elle aperçut la sage-femme qui, tout en adressant des compliments et des mots gentils ça et là, se dirigeait dans sa direction. Recroquevillée dans ses draps, elle la regardait s'approcher d'elle, un sourire attardé sur ses lèvres. Geneviève n'avait pas envie de la voir s'arrêter auprès de son lit, mais ne pouvait se soustraire à cette obligation du jeux des questions qu'elle sentait venir. Arrivée à sa hauteur, la sage-femme prit la chaise qui se trouvait au pied de sont lit et vînt prendre place tout à côté d'elle, près de la table de chevet. Sans attendre, elle commença :

    — Et bien, mon petit ? Comment allez-vous à présent ?

    Aucune réponse ne fusa des lèvres de Geneviève.

     

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     La mal aimée

    La sache-femme revînt à la charge :  

    Qu’est ce qui vous rend si triste ? Quelle est cette peur que je lis dans vos yeux ?

    vous ne dites rien, je ne pourrai pas vous venir en aide !

    Geneviève murmura : 

    — Je ne veux pas de l’enfant.

    La sage-femme sentit son cœur battre plus vite. La phrase fatidique précédant presque toujours un abandon était lâchée. Elle resta interdite le temps de se reprendre puis, d’une voix qui se voulait douce et persuasive, elle osa la sermonner :

    — Je me doutais bien qu’il y avait quelque chose dans ce genre. Voyons, ma chère petite. Je ne connais pas les raisons qui vous poussent à cet acte désespéré, mais raisonnez-vous. Il ne faut pas agir comme vous avez l’intention de le faire. C’est grave ! Très grave ! Je soupçonne tout ce que vous avez dû endurer pour en arrivé à cette extrémité et je suis horrifiée par ce que vous venez de me confier, mais, pour l'heure, je pense que la solution d’abandonner votre petite fille n’est pas la bonne .

    C'est de votre bébé que l'on parle. De votre petite fille !

    — Je ne veux pas de cette chose malsaine !

    Ces mots jetés comme ça, froidement, firent frémir la sage-femme qui, chaque fois qu’elle était confrontée à pareille situation, essayait de dissuader les jeunes mères d’en arriver aux gestes inconsidérés et presque toujours irréversibles, une fois l’acte d’abandon signé ; mais bien souvent, par la suite, quelques unes des jeunes femmes ayant accouché dans cet hôpital sous X, revenaient la voir pour lui demander conseil. Elles regrettaient toutes leur geste irréfléchi. Elles voulaient reprendre leur enfant parce que leur situation s’était arrangée, modifiée. Malheureusement, dans les cas d’abandon définitifs, il est bien trop tard pour revenir en arrière. La sage-femme savait de quoi elle parlait. Des événements déchirants, horrifiants, à la limite du soutenable, avaient jalonné sa longue et difficile carrière. A chaque abandon, elle sentait monter en elle une révolte qu’elle avait bien du mal à refréner. Lorsque celui-ci devenait irrévocable, elle essayait, par tous les moyens, de faire prendre conscience à ces jeune mères de la gravité de leur acte. En ce qui concernait la jeune femme qui se trouvait devant elle, elle se devait de faire échouer le projet d’abandon de sa petite fille. Le bébé luttait en ce moment même pour sa survie : Sa venue au monde l’avait laissée sans force, incapable de lancer son premier cri. Il avait fallu tout son savoir-faire pour ramener le nouveau-né à la vie.

      

    A suivre...

     

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     La rencontre

     

    Au salon, ce samedi avait commencé sur des chapeaux de roues. La clientèle étant plus nombreuse qu'à l'accoutumée, pas une seconde de répit n'avait été accordée au personnel. Geneviève était au bord de la crise de nerf. L'heure passait et son service s'était prolongé de plus de vingt cinq bonnes minutes lorsqu'un homme d'une trentaine d'années entra dans le salon. C'était un très bel homme élancé. Sa stature d'athlète, ses yeux verts clair dans un visage régulier doté d'une abondante chevelure brune, sa prestance, en faisait un très beau spécimen de la gente masculine. Tous ces détails n'avaient pas échappé aux filles qui, d'un coup d’œil malicieux, avaient fait l'inventaire de sa personne tandis que, absorbée par son travail, Geneviève n’avait rien remarqué. Juliette risqua à son oreille :

    Tu as vu l’homme qui vient d’entrer ? Il est vraiment très beau !

    Qui ? On ne prend plus de client. C’est trop tard : le salon va fermer.

    Cet homme la-bas !

    Geneviève, toujours affairée sur la chevelure de sa cliente, ne répondit pas : elle se contenta de hausser les épaules. Juliette insista :

    Mais regardes au moins ! S'il me demandait un rendez-vous, je t'assure que je ne refuserais pas !

    Moi non plus! Chuchota une autre qui œuvrait non loin de Geneviève.

    Celle-ci répliqua, excédée :

    C'en est assez de vos bavardages! Je n’ai pas le temps pour les frivolités ! Ce que vous pouvez être idiotes avec vos réflexions lorsque vous vous y mettez ! Occupez-vous de votre cliente !

    Tu as vu ses yeux ? Risqua encore une autre qui se trouvait derrière Geneviève. Ils sont d'un vert ! Je me perdrais bien dedans pour voir ? Geneviève s'arrêta dans son geste et sans s'en rendre compte, elle avait haussé le ton :

    Petites péronnelles ! Vous ne pensez qu'à la bagatelle ! Il ne vous arrive jamais d'être sérieuses ?! Après la journée que j'ai dans les jambes, je vous assure que je n'ai pas la tête à ça et je n'ai pas envie d'un rendez-vous avec qui que ce soit, fût-il le plus bel homme de la terre !

     

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    La rencontre

     

    Je n'ai qu'un seul désir, c'est de finir ma journée, alors, arrêtez avec vos bêtises ! J'ai les pieds qui me brûlent et qui me font cruellement souffrir : ils sont gonflés ! Je ne supporte plus mes talons ! J'aimerai bien les enlever et m'asseoir ne serait-ce que cinq minutes pour mettre mes pieds sur le carrelage froid !

    Emportée dans sa tirade, Geneviève ne s'était pas aperçu que le jeune homme s'était approché un peu plus de ces demoiselles qui, la mine malicieuse et faussement timide, ne décrochait plus un mot. Une voix grave et chaude lui fît écho :

    Il me semble pas que vos jambes souffrent tellement et soient enflées? Je les trouve même très jolies! Vos pieds non plus n'ont pas l'ai si mal en point !

    Geneviève fît volte face et se retrouva nez à nez avec le bel inconnu :

    " Mon dieu ! Se dit-elle. Il a dû tout entendre ? Il a tout entendu ! J'en suis sûr ! D'après ce qu'il vient de me dire, il n'y a pas de doute possible ? Que je suis mal à l'aise ! La gêne avait rougit ses joues. C'en était touchant. Elle est très belle ! Se dit le visiteur. Oh! Ces pies ! Elles auraient pu me prévenir ou tout au moins se taire ! Qu'avaient-elles besoin de jacasser ?! Elles sont insupportables ! Elles auraient pu me faire un geste discret pour me signaler sa présence derrière moi ?! " Son mécontentement se lisait sur son visage courroucé, ce qui la fît fortement taper du pied sur le sol. Vexée elle se fit une remarque presque inaudible ; mais que le jeune homme perçu :

    C'est agaçant !

    Le jeune homme la regardait d'un air amusé, ce qui obligea la jeune femme à se composer une attitude, essayant de masquer sa gêne.

    " C'est trop bête ! Se dit-elle. Qu'as-tu fais de ton assurance, ma grande ? Elle ne savait vraiment plus quelle contenance prendre, pourtant il fallait bien mettre fin à ce calvaire ? Il devenait nécessaire de montrer à cet homme une attitude posée, commerciale et responsable sinon, qu'allait-il penser d’elle ? Allez ma grande ! Un peu de courage ! Lève la tête ! Ce qu'elle fît. Qu'elle ne fut pas sa surprise de remarquer qu'il avait une irrésistible envie d'éclater de rire : non seulement il avait tout entendu ; mais il s'amusait à lire le cheminement de ses pensées, et la voir s'empêtrer dans son embarra. Pourtant, il demeura stoïque, comptant bien augmenter l'effet produit sur la jeune femme, et s'amuser encore un peu à ses dépends. Sa conscience lui en fît bien le reproche, que cela n'était pas très gentil pour cette jeune personne, mais c'était plus fort que lui. Elle lui plaisait. Geneviève cru devoir s'excuser pour ses collègues trop bavardes à son goût.

    Vous êtes toute excusée mademoiselle ! fit Bob avec un petit air faussement sérieux. Je suis désolé, mais je ne tenais pas à vous mettre en difficulté !

    Oh ! Le menteur ! Pensa Geneviève. Il a ne manque pas d’air !

    — Je ne suis nullement en cause, Monsieur. Ce sont mes collègues qui ont la langue trop bien pendue. Que puis je y faire si elles ne savent pas être discrètes ! Quant à vous, vous ne manquez pas de culot pour vous immiscer parmi ces demoiselles et au plus prés de moi. Vous me voyez très courroucée par votre comportement. De quel  droit vous être imposé dans ce salon, alors que c'est bientôt l'heure de la fermeture ?

     

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    La rencontre

     

    Elle était vraiment très jolie ses joues toutes roses de confusion et de colère avec son beau visage encadré par une magnifique chevelure blonde. Bob cherchait, tout en n’arrêtant pas de la regarder, un adjectif plus adéquat à ce genre de beauté nordique. La jeune femme n’était pas seulement jolie ! Elle était Belle ! Elle était même très belle ! Bob ne pouvait détacher ses yeux de Geneviève qui, de son côté, commençait à se rendre compte que ses collègues n’avaient pas exagéré leur description plus qu’admirative concernant le jeune homme. Tout en répondant aux questions qu’il lui posait, le plus discrètement possible, Geneviève attachait son regard au sien. Le jeune homme non plus n’arrivait pas à détacher son regard de cette magnifique jeune femme : il la dévorait litéralement des yeux. Dans son esprit toujours en éveil, une idée germa : et si, malgré sa fatigue, à la sortie du salon, la jeune femme acceptait de prendre quelque chose de chaud avec lui ? Que risquait-il ? Un refus poli… tout au plus… Dans un coin du salon, il remarqua trois filles qui pouffaient en les regardant. Pour Geneviève, c’était une situation très gênante. Bob ne voulait pas exposer la jeune femme à des moqueries de la part de ces oiselles écervelées. Ce n’était pas le bon moment pour l’inviter. Il était certain d’essuyer un refus catégorique du genre du genre : Non monsieur. Excusez-moi, mais je dois rentrer le plus tôt possible. Je suis déjà en retard par votre faute et je vais rater mon bus. Discrètement Bob observa sa main gauche et il y vit une alliance. Elle est mariée… elle ne peut donc pas invoquer ses parents pour refuser; mais ce ne sera sans doute pas plus facile pour la convaincre ?

    Geneviève, le patron te demande.

    Bonne Juliette ! Elle avait tout comprit.

    Excusez-moi monsieur, mais on m’appelle.

    Mais je vous en prie, faites, je ne voudrais pas être la cause d’une réprimande quelconque à votre endroit ! Nous nous reverrons peut-être une prochaine fois. Le hasard fait souvent bien les choses. Sur ce, il la salua :

    — Mademoiselle !

    —  Madame. Ne voyez-vous pas que je suis mariée ?

    —Et bien si : je viens juste de m'en apercevoir  !

    — Alors n'insistez pas s'il vous plaît.

    Les mots de Geneviève, lui donnèrent encore plus envie de lui prendre la main gauche sans que celle-ci puisse prévoir son geste, et la porter à ses lèvres avec une infinie délicatesse, puis, il s’en alla comme il était venu, sans lui laisser le temps de réaliser ce qu'il venait de faire. 

    Bob n’aimant guère se prendre un refus. A plus forte raison, devant témoins. Il s'était éclipsé, ayant l'idée de la guetter à l’extérieur du salon : de cette façon, il verrait si quelqu’un l’attendait... Les babillages de ces demoiselles allaient reprendre de plus belle, quand Geneviève les stoppa net :

     

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    La rencontre

     

    Je ne veux pas un mot sur ce qu'il vient de se passer !

    Aller… Dis-nous ! Supplièrent ses collègues de travail qui osaient,  maintenant, ouvrir leur bec de pipelettes.

    Vous avez toutes vu ce qui vous intéresse. Je n’ai rien à vous dire de plus. A bout de nerf, Geneviève pivota sur ses talons laissant en plan sa cliente, et pressa le pas en direction des vestiaires.

    Et bien ! Quelle mouche a piqué notre Geneviève ce soir ? S’étonna Juliette.

    Elle n’est pas très aimable ! Renchérie une arpette. Le temps est à l'orage et notre Geneviève aussi.

    Ce remue-ménage n’avait pas échappé à Patrick qui, du coin de l’œil, avait suivi sa jeune protégée. Une ombre fugace avait assombrit son visage. Il était inquiet, car il connaissait bien le jeune homme qui avait pratiqué le baise-mains dans les formes. Il était le neveux du grand patron. Lui n’était que le gérant… Entre temps, la clientèle avait complètement déserté le salon et la cliente que Geneviève n’avait pas terminé, s’apprêtait à régler la note, tout en rouspétant sur la façon dont celle-ci l’avait planté là, les cheveux en chignon bouclés non terminés, et son clip de cheveux non fixé. Patrick écoutait distraitement les doléances de la cliente. La scène dont il venait d’être témoins, nécessitant toute sa réflexion quant à la manière dont il devrait, à l’avenir, gérer ses apparitions dans le salon. Il en était sûr qu'il y en aurait d'autres, et comment les gérer ?

    Enfin dehors se dit Geneviève soulagée ! L’humidité du soir tombant sur ses épaules, et la pluie qui menaçait, la fît frissonner. Pour le compte, elle n’avait pas son parapluie et en plus, elle n'était pas chaussée pour la circonstance. Il fallait qu’elle ne loupe pas son bus pour être au plus vite chez elle. Ses chaussures de ville semblaient à peine effleurer le tapis de feuilles des platanes aux couleurs nuancées de rouge, de beige, et de marron Bordant les grands boulevards. Septembre les avait pratiquement mis à nus, et ils faisaient triste mine, ce qui se confondait bien avec le temps. Sur le tapis de feuilles, les pas feutrés des passants pressés, s’entendaient à peine, alors que les couleurs automnales que le trottoir avait emprunté aux végétaux agonisants, attiraient l’œil. C'était très beau et aussi très mélancolique pour qui aimait cette saison. Mais Geneviève ne prenait pas le temps d’en admirer la beauté. Comme un fait exprès, le vent s’était mis de la partie. Geneviève avait froid sous son léger manteau dont l’imperméabilité était contestable. Tout en allongeant le pas afin de ne pas rater le bus qui ne devait pas être loin derrière elle, l’image de son mari vint, de nouveau, la hanter. Qu’allait-elle pouvoir inventer, s’il lui prenait l’envie d’être là justement ce soir, alors que tous les éléments de la journée s’étaient ligués contre elle pour la mettre en situation d’échec.

     

    A suivre...

     

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    La rencontre 

     

    La rencontre fortuite au salon avec cet homme, avait révolutionné ses sens, et bien qu’elle ne s’en défende, au fond d’elle-même, elle savait quelle n’oublierait jamais plus son visage. Le fait d’y repenser avait, tout à coup, affolé son cœur. Si elle avait pu éviter d’échanger ces quelques mots avec le jeune homme qui lui avait fait si grande impression ? Si on ne lui avait pas refilé cette cliente au dernier moment. si... si… En somme, c’était ces deux facteurs déclenchant qui fatalement devaient, avec cet infernal samedi, la mettre dans l’embarras et, pour le compte, la déstabiliser. A présent, ses craintes étaient là, et bien là : fondées ou non… Depuis des mois, Geneviève, consciente du danger en provoquant Robert, continuaient son travail de sape moralement et psychologiquement. La jeune femme n’en pouvait plus de vivre ainsi. Tel un automate, elle avançait sur le trottoir humide, insensible à la vie qui grouillait autour d’elle. Seules, ses idées sombres lui servant d’escorte, et puis cette douleur au creux de l’estomac, la préoccupaient. Cela faisait plus de dix moi que son mari n’était pas reparut au domicile conjugale. Geneviève avait signalé sa disparition au poste de police sans grand résultat. L’appréhension : sa vieille copine de route, la rongeait tel un mal incurable qui, chaque soir, à la sortie du salon, et jusque chez elle, la rendait malade. Certains jours, et c’était le cas ce soir, les forces lui manquaient pour affronter cette porte d’entrée dissimulant ce qui pouvait se cacher derrière. Le trajet qui la séparait de son domicile, devenait le parcourt du combattant. Geneviève ressentait des vertiges, des nausées à la seule pensée de ce qui pouvait bien l’entendre au-delà de cette maudite porte d’entrée. Intérieurement, elle suppliait Dieu de le retenir loin d’elle encore un peu. Hâtant le pas vers cette station de bus, Geneviève qui marchait depuis dix bonnes minutes, ne s’était pas aperçu que quelqu’un marchait discrètement deux mètres derrière elle. De voir la jeune femme absorbée dans ses pensées, déconnectée du monde extérieur, Bob n’osait l’aborder. Il se contentait de mettre ses pas dans les siens, juste pour être presque à sa hauteur s’il s’avérait qu’il doive lui porter secours. Au bout d’un certain nombre de minutes, Geneviève se rendit compte d’une présence qui la suivait. Elle s’arrêta net, se retourna, non surprise de reconnaître le jeune homme du salon. Prête à vilipender l’importun, elle lui lança au visage :

    — Encore vous ?

    La mine faussement timide, Bob risqua quelques mots :

    Oui. C’est moi. Pardonnez mon insistence, mais… autant que je vous dise, fit-il faussement embarrassé : Je m’étais fait à l’idée que peut-être… Enfin, que vous accepteriez de prendre quelque chose de chaud en ma compagnie, en souvenir du salon.

      

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    La rencontre  

     

    Il pleut et vous n’avez pas de quoi vous abriter. Quelque chose de chaud vous ferait du bien, et à moi aussi d’ailleurs ! Dit-il en se frottant les mains. Il ne fait vraiment pas très chaud ce soir.

    Geneviève ne répondit pas, et reprit sa marche presque en courant. C’était le bouquet ! Elle qui était vraiment très pressée, enrageait ne ne pas aller plus vite afin de le semer ; mais Bob qui avait tout naturellement activé le pas pour être, cette fois, juste à ses côtés, fit une nouvelle tentative pour l’obliger à s’arrêter et reconsidérer son offre :

    Mlle grincheuse ! Tiens ? C’est un surnom qui vous va très bien ! Mlle grincheuse.

    Cette fois, Geneviève craqua. Ses jambes ne la portaient plus. Elle leva son regard éperdu vers le jeune homme qui en perdit toute son assurance en contemplant la détresse qu’il lisait sur sa figure trempée de pluie… et de larmes. Bob comprit qu’il se passait quelque chose de grave qu’il ne pouvait saisir sur le moment, mais qu’il présentait. Dans le comportement de la jeune femme, il y avait de la peur : une peur panique qui empêchait l’empêchait de se reprendre. Il ne pouvait la laisser là, perdue, prête à s’évanouir. Dans son fort intérieur, Geneviève écumait de rage au fur et à mesure que les minutes s’envolaient. Au paroxysme de la fureur, elle éconduit Bob avec vigueur :

    Vous ne voyez pas que vous dépassez les bornes ? Vous êtes stupide ou vous le faite exprès ! Je suis très énervée et je n’ai pas de temps à vous accorder ! Laissez-moi tranquille !

    Bob, surpris par cette brutale répartie, ne pipa mot. Des personnes pressées, mais curieuses en même temps, se retournaient sur eux. Deux messieurs tentèrent d’intervenir en demandant à Geneviève si elle voulait de l’aide. Cela eut pour effet de la ramener quelque peu à la réalité. Elle prit conscience du lieu où ils se donnaient en spectacle. Gênée, elle baissa le ton, et dit au jeune homme :

    Écoutez, Monsieur ! Il est tard. Je suis mariée, et je travaille en cachette. Vous comprenez ? Je sens que je vais avoir de gros ennuis ! Vous comprenez ? Très gros ennuis ! Il faut que je prenne ce dernier bus avant l’autre qui ne passera pas avant une heure ! N’insistez pas s’il vous plaît, et cherchez d'autres amusements pour votre soirée !

     

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    La rencontre  

     

    Sur ces mots, Geneviève entreprit de traverser le boulevard sans se soucier des passages cloutés, sans même prendre garde aux voitures qui circulaient dans les deux sens. Un coup de frein retentit sur la chaussée glissante. D’un geste prompte Bob saisit le bras de Geneviève qui tentait de lui échapper, l’attirant à lui sans ménagement, lui évitant d’être renversée. L’homme qui conduisait le taxi avait freiné à temps, mais, invectiva les deux jeunes gens :

    Alors! Ça va pas, non ! Vous pouvez pas faire attention et traverser aux clous, comme tout le monde ! On n'a pas idée, quand même ! Ça s’fait compter fleurette par son jules, et pa’ce que madame est en colère, ça traverse n’importe où ! Où va l’monde alors ! Mais qui qu’sait qui ma fichu des imprudents pareils ! Pacque madame est en colère, ça traverse n’importe où ! Où va l’monde, alors, j’vous jure ! J’vous jure ! Vous, là ! Vous pouvez pas la t’nir vot’ moitié ! Mais qui qu’sait qui commande chez vous ?!

    Sans s’occuper davantage de la mauvaise humeur du chauffeur de taxi qui continuait à vociférer dans le vide, Bob entreprit de calmer et de raisonner la jeune femme qui en était quitte pour une grosse frayeur. Elle murmura :

    Merci, mais vous auriez tout aussi bien fais de me laisser passer sous les roues. Geneviève était en état de choc. Bob ne pouvait ni ne voulait la laisser sans secours, à la merci de gigolos sans scrupule qui passeraient dans les environs, car il était évident qu’elle devenait une proie facile, et qu’elle était toute désorientée. Pour couronner le tout, l’autobus passa devant eux. Atterrée par la malchance qui s’acharnait sur elle, Geneviève suivait des yeux le bus en criant désespérément :

    Mon bus ! Elle était là, les bras ballants, ne sachant plus que faire pour rattraper la situation.

    Affolée, elle se mit courir en tous sens, près de la crise de nerf, tout en rendant le jeune homme responsable du malheur qui lui tombait dessus. En pleine crise d’Hystérie, Geneviève s’en prit à Bob en lui tambourinant la poitrine avec ses points, tout en hurlant :

    C’est votre faute ! Tout ce qui m’arrive est de votre faute !

    Une gifle magistrale atterrit sur la joue de Bob qui, surprit, la gifla à son tour, afin de lui remettre les idées en place : ce qui la calma immédiatement. Abasourdie par tant de hardiesse alors qu'il ne la connaissait pas, la main sur sa joue, Geneviève, outrée, protesta :

    — Mais de quel droit m'avez-vous giflée ? Vous avez du culot ! Vous ne me connaissez pas et vous vous permettez ce geste ?

    Allons mademoiselle heureusement que je suis là pour vous venir en aide ! Reprenez-vous ! Vous êtes en pleine crise de nerf et vous m'avez giflé vous aussi, et la première par dessus le marché ! Il fallait bien que vous repreniez vos esprits, et c’était la seule façon que j’avais à ma disposition pour vous calmer !

     

     

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     La rencontre 

     

     Soyez raisonnable et venez prendre quelque chose de chaud avec moi dans le  grand café d’en face. Vous n'avez pas à avoir peur ! Je me présente : Bob Orial pour vous servir. Je suis le neveu du grand patron ou vous êtes employée. Vous n'avez rien à craindre, et dans l'état où vous êtes, je ne donne pas cher de votre peau seule dans la rue en attendant le prochain bus !

    —  Je ne vous ai rien demandé ! Pourquoi vous soucier de moi ? Vous ne me connaissez pas. Vous n’avez pas autre chose à faire ? Je ne suis rien pour vous, alors pourquoi ? Geneviève, trempée et grelottante, ses larmes se mêlant à la pluie qui redoublait d'intensité, ne pouvait plus s'arrêter,  ne distinguant plus rien du boulevard, des passants, et du jeune homme. Bob de son sourire rassurant réussit à la calmer et la convaincre de le suivre en lui parlant doucement pour la calmer :

    — Je ne peux vous laisser ainsi ! Ce serait incorrecte de ma part ! Comprenez-vous ?

     La pluie était si dru, que pour la protéger, Bob défit son pardessus, et lui posa sur les épaules. Il accélérèrent le pas sous les trombes d'eau qui emplissaient les boulevards au point que l'on n'apercevait plus du tout les pavés de Paris. Geneviève, telle une somnambule, se laissa guider sans résistance. Plus que quelques mètres jusqu’au grand café de la place qui brillait de toutes ses lumières. Elle pourrait enfin s’asseoir et boire une boisson chaude. Geneviève pensa : de toutes façons, c’est fichu, et perdu pour perdu...

    Pour tous ceux qui n’avaient pas pris de quoi s'abriter, le grand café était une halte providentielle qui leurs permettrait de prendre une boisson revigorante, et se réchauffer. Pour les habitués, le café se trouvait être le point de rencontre de tous les copains de beuverie qui, une fois bien éméchés, s’appliquaient, en parlant fort, à refaire le monde à leur manière. Ce lieu de convivialité réunissait les joueurs de belote qui ne dédaignaient pas leur petit verre de calvas pendant les parties du matin commençant à neuf heure après leur café/calvas, puis ils passaient allègrement au Pernot en fin de matinée, pour terminer, l’après-midi, sur plusieurs choppes de bières blondes ou brune, puis ils " re-pernotaient " le soir avant de rentrer chez eux. Ceux-là étaient, En quelque sorte, vulgairement appeler des piliers de bar. On se plaisait à dire qu' ils soutenaient le comptoir, de peur qu’il ne s’effondre. 

     

     

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    Amour naissant page -1-  

     

    Je ne puis vous situer de temps qui s'écoula avant que Geneviève ne se retrouve de nouveau obligée d'habiter dans son ancien logement avec Robert. Réintégrer cet endroit qu'elle détestait au plus haut point la révulsait, mais elle ne pouvait faire autrement. La petite Élisabeth avait à présent cinq ans. Toujours pas divorcée, et être obligée de vivre avec sa petite fille dans ce lieu sordide après avoir connu une autre vie plus à même de la rendre heureuse, la perturbait.

    Depuis qu'elle s'était éloignée de Pierre ne pouvant continuer à abuser de sa gentillesse et de toutes les commodités dont elle pouvait profiter sur tous les points cruciaux indispensables à son bien être, et celui de sa petite, tout ceci la mettait mal à l'aise même si lui en était heureux car son amour pour elle ne se cachait plus, et c'était bien là le problème. Geneviève avait une reconnaissance indéfectible envers lui, mais elle ne l'aimait pas : son coeur appartenait à Bob, son amour disparut si tragiquement. Sans emploi, et ne pouvant plus profiter des largesses du docteur Pierre Grangier, elle s'était résolu à retourner dans cet appartement d'ou elle était partie quelques années plus tôt ; mais elle n'était plus seule. Consciente de ce qu'elle risquait en réintégrant le domicile conjugale avec sa petite fille, elle n'en menait pas large.

    De son côté, Robert s'était repris en mains et s'était arrêté de boire. Il avait également retrouvé un emploi  en tant que mécanicien spécialisé P3 chez Panhard, cette marque automobile aujourd'hui disparue. Le travail était bien payé, valorisant et bien différent du garage de son père ou il réparait les moteurs de voitures vieillissantes. Robert s'était habitué à vivre seul, et sa vie était plus calme ; mais de se retrouver face à sa femme le déstabilisait. Ses vieux démons n'étaient pas si loin de le posséder à nouveau, et il aurait fallu peu de chose pour les faire ressurgir : ce qui, avec Geneviève, ne manqua pas d'arriver. 

    La vie aupré de son mari n'était pas au beau-fixe, et l'enfant en subissait les conséquences.

     

     

     

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    L’ultimatum de l'oncle

     

    — Geneviève... Je...

    — Laisse-moi parler ou je n'en trouverai plus jamais le courage. Depuis que nous nous sommes rencontrés, et que tu as su me montrer que je pouvais te faire confiance, j'aurais tout voulu quitter pour toi. Je me voyais vivre avec toi pour toujours, me réveiller le matin avec ton regard posé sur moi, sentir le contact de ta peau, ton parfum, le contact de tes lèvres, me blottir au creux de tes bras au lieu de me retrouver auprès de cet homme que je hais. Bob ne disais mot, les yeux fixés sur le volant de la voiture, une blonde entre ses doigts. Il fumait nerveusement. Geneviève le regardait conduire, ne sachant plus comment s'y prendre pour expliquer le point de vue que Mr Orial voulait leur faire admettre. Néanmoins, elle se força de lui faire entendre raison :

    — Bob, essais de comprendre ! Ton oncle, d'après ses dires, ne veux pas nous séparer vraiment, mais simplement nous mettre à l'épreuve afin que nous soyons  sur de nos sentiments. Il m'a parlé de l'importance de la religion pour toi, si un jour nous devions nous marier. Tu devra renoncer à la cérémonie de l'église, je ne pourrais pas, comme il me l'a fait comprendre, faire un grand mariage. Nous nous marierons en secret car je serai une divorcée. Il est normal que ton oncle rêve d'un autre parti pour son neveu. N'oublie pas tous les sacrifices qu'il a dû faire pour t'élever, te donner une éducation, paie tes études d'ingénieur chimiste. Tu es comme son fils et il veut le mieux pour toi. Pour une homme de cet âge, je trouve qu'il est large d'esprit ! Il ne m'a pas exposé un refus catégorique à notre liaison ! Simplement il nous impose le temps de la réflexion, car il trouve que notre idylle est trop récente pour déjà penser au mariage qui est ton désir avant d'être le miens : je suis mariée et le divorce est primordial avant de penser à notre union. Sur cette question, je trouve, malheureusement, qu'il a entièrement raison. Il serait préférable de nous rendre à son opinion qui est judicieuse, même si cela ne nous convient pas. Sur son visage, la contrariété se lisait :

    — Mon héritage m'importe peu si je dois me séparer de toi. Fît Bob. Je suis en possession de ce que m'ont laissé mes parents. Mon oncle en a été le tuteur jusqu'à mes vingt et un ans, et il est toujours placé puisque je travaille dans l'entreprise familiale. Mon héritage est d'importance, mais mon oncle ne peut me le refuser si je désire faire ma vie avec toi. Je suis maître de mes décisions.

    — Mon amour, il vaut mieux que nous essayons de ne plus nous voir pour un certain temps. Pour le moment, je ne suis pas prête à aller retrouver mon mari. Je ne serai plus capable de vivre avec lui, subir son alcoolisme, sa violence et continuer la supercherie que je lui joue depuis un bout de temps quant à mon travail : ce serait trop dur, sans compter que s'il découvrait ce que je lui cache depuis longtemps, il me ferait... Non ! Je ne veux plus le voir ! Je resterais à l'hôtel, là où nous sommes aimés. Nous tiendrons le plus longtemps que nous en serons capable. Si nous lui démontrons qu'entre nous, c'est très sérieux, que nous avons écouté ses conseils,  il ne se mettras plus en travers de notre chemin. Il me l'a assuré. Nous pourrons toujours nous téléphoner. Promets-moi que tu sauras être sage, mon tendre amour !

    Bob, sans un mot, gara la Mercedes le long du boulevard Jean-Jaurès, et malgré le levier de vitesse qui le gênait, il se pencha vers elle, la prit dans ses bras et la serra contre lui, éperdu d'amour devant le sacrifice qu'elle consentait à faire pour  garder celui qu'elle aimait. Leurs lèvres se joignirent dans un baiser passionné auquel elle répondit avec autant d'ardeur. A regret, il se détacha d'elle, mit le contact et toujours sans dire une seule parole,  il démarra brusquement. Tout le trajet fut silencieux. Geneviève, les larmes aux yeux, perdue dans ses pensées, revivait tous les événements qui s'étaient succédés dans la journée depuis le moment ou Geneviève avait été convoquée par l'oncle de Bob, et jusqu'à cet instant de choix douloureux que devait être leur séparation. Bob, le pied sur l’accélérateur, bouillait intérieurement devant l'ultimatum de son oncle qui n'était pas en accord avec ses idées.

    Arrivés devant le grand hôtel ou ils avaient pris leurs habitudes, Bob sortit de la Mercedes, ouvrit la portière à Geneviève pour l'aider à descendre, et donna les clef au chauffeur de l'établissement préposé à ce travail qui prit soins d'aller la garer à sa place habituelle. Ils salua le portier, s'empressa de demander au réceptionniste la clef de leur suite, et sans attendre, prirent l'ascenseur. Arrivés au troisième étage, toujours silencieusement, ils empruntèrent le couloir menant à leur nid d'amour ou Bob ouvrit l'une des portes et une fois à l'intérieur, retourna l'accroche-porte du côté : " Ne pas déranger ", puis referma la porte.

     

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    Mariage arrangé

     

    Puisqu’il faut bien parler du mari de Geneviève, de son côté, Robert se rendait bien compte que rien n’allait dans son couple. Rien n’aurait pu laisser présager, avant le mariage, un début d’idylle entre sa femme et lui. Quant à leurs fiançailles, Robert s’était soumit à la volonté de son père et de sa belle-mère sans chercher à comprendre plus avant ou le menait cette futur union. Dans ce mariage arrangé, quelque chose manquait dès le départ : l’amour. De par la volonté de son père, il n’avait pas tenu compte qu’il avait son libre arbitre pour décidé de son avenir. De ce fait, Robert s’y était mal pris avec sa future femme et il s’en voulait. A présent que le mal était fait, comment aurait-elle pu lui pardonner ? Il se rendait compte qu’il ne savait pas s’y prendre avec la gente féminine. Il ne savait pas faire de belles phrases, n'avait jamais su aborder les jeune filles de sont village pour aller dans les foins séchés y faire des galipettes. La jeune fille qu’il allait épouser, était d’une beauté intimidante, et il ne savait pas faire le joli cœur. Ce n’était pas pour lui tout ça. Le jour de la cérémonie, il s’étaient retrouvés, selon la formule consacrée, unis par les liens du mariage, pour le meilleurs et pour le pire. Robert se souvint de l’air fermé de sa promise au moment du oui fatidique et incontournable qu’elle avait eu du mal à prononcer. Il avait fallu à Geneviève, quelques secondes pour s’exécuter. Lui, en fils obéissant qu’il était, n'avait même pas cherché à comprendre la réticence de sa femme. Il avait suivit les désirs de son père sans plus se poser de questions. Son paternel avait décidé pour lui et c’était très bien comme ça. Il était clair que les jeunes gens ne s’aimaient pas. Robert s’apprêtait à vivre un mariage comme celui de ses parents. Rien ne s’était déroulé de leur propre volonté car si cela avait été le cas, il n’y aurait jamais eu de mariage. La fameuse nuit de noces qui suivait la cérémonie, et la fête, les mariés étaient restés chacun dans leur coin. Les réjouissances terminées, Robert s'était enfin décidé à exercer ses droits d’époux sur celle qui était devenu sa femme, la forçant à monter les escaliers jusque dans leur chambre. A ce moment précis de la fête, sachant ce qui l'attendait,  Geneviève ne voulu pas le suivre.

     

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     Mariage arrangé 

     

    Après un temps réglementaire dans les grandes lessiveuses à bouillir qu'elles seules connaissaient, elles passaient les draps et le linge dans des baquets d’eau claire non chauffés, les draps séparés du reste du linge de coton pour ne pas les mélanger. Elles tournaient et retournaient encore les divers tissus et vêtements avant de pouvoir les sortir les un après les autres une fois qu’ils étaient assez refroidi pour les manipuler, les essorer puis, les charger dans une brouette de bois où l’on avait disposé un vieux morceau de drap sec et propre qui devaient recevoir le linge car il fallait encore aller à la rivière où se trouvait le lavoir. C'est là que toutes les femmes jeunes ou plus âgées que l'on appelait les lavandières, venaient taper les draps et tout ce qui était en coton. Le battoir était de rigueur : outil indispensable pour pouvoir battre la lessive à la rivière en contrebas où coulait une eau limpide, douce et fraîche. Le travail le plus harassant était de battre, battre et rebattre les tissus afin d'évacuer tout le savon. Tout ce labeur ne s'arrêtait pas là. Il fallait encore rincer abondamment le linge dans cette eau courante et chantante. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, les lavandières chantaient mais ce n’était pas que fredonner des airs qu’elles avaient apprit de mères en filles ! Non ! C'était aussi des airs à la mode que les plus jeunes chantaient à tue tête, ce qui énervait passablement les vieilles paysannes. Robert se souvînt du temps ou il était encore jeune homme. Il connaissait tellement bien les habitudes des filles du pays. Il aurait préféré se marier avec une fille de la campagne. Les souvenirs lui revenaient par bribes. Il se revoyait en train de les espionner caché derrière les buissons jouxtant les abords de ce ruban d’eau vive qui serpentait à travers collines, monts et vallées. En cachette de son père, bien sûr ! Il grignotait quelques minutes de son temps sur le travail des champs pour admirer les beautés du village. Ho ! Il ne faisait rien de mal ! 

    Il aimait les voir laver le linge, et le taper avec leur battoir, bavarder, entonner les chants des lavandières, se trémousser en riant, un foulard retenant leurs cheveux d’on, parfois, s’échappait une mèche rebelle. Elles relevaient un coin de leur jupe longue qu’elles coinçaient entre leur fine taille, et leur ceinture de jupe. Elles avaient également une habitude qu’il aimait par dessus tout, c’était leur panier d’osier qu’elles calaient sur une de leurs hanches. Il sentait encore l’odeur des pains de savon dont elles se servaient, ce qui laissaient au linge une agréable odeur de fleurs des champs au pliage. Toute cette effervescence lui plaisait. Robert aimait aussi les voir se chamailler. Les vieilles étaient toujours en train de ronchonner : et ça rouspétait, rouspétait de plus belle, si bien qu'à la fin de la journée, au lavoir, entre les cancanières et les filles pleine de joie de vivre, tout le monde était épuisé. Lorsque les anciennes jugeaient que les draps et linge de maison étaient parfaitement propres, elles tordaient avec précaution chemises, robes, corsages, jupes et jupons, caleçon et pantalons en s'aidant mutuellement. Ensuite, elles allaient toutes ensembles étendre les draps en premier, dans les prés avoisinants faisant partie de leur domaine, ce qu'elles avaient si bien fait bouillir, rincé, lavé et tapé pendant les trois longs jours de grande lessive réglementaire. Rien ne valait les prés d’herbes tendres de leur champs ou les vaches n’avaient pas accès à cause de leurs bouses, pour avoir du linge resplendissant de blancheur.

     

     A suivre...

     

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    Mariage arrangé 

     

    Les bouses étaient un excellent combustible que l’on ramassait une fois bien séchées au soleil, afin de servir, pareil au bois, de combustible dans les grande cheminées murales ! Tout était utilisé dans les fermes, et ce linge exposés aux chauds rayons du soleil, séchaient tranquillement profitant de cette chaleur bienfaisante venant du ciel. Les draps blanchis par la chlorophylle de l’herbe, et la réverbération des chauds rayons solaires, donnaient au linge un parfum fleurant bon la campagne. Ils étaient toujours ramassés, en chantant. Les jeunes filles et femmes mariées caquetaient comme des poules. Les jours de grandes lessive, et le lavoir était ses seules distraction. Les demoiselles de fermes avoisinantes se mêlaient toutes ensembles, autant à la rivière, que pour aider à collecter le linge par famille. Elles se rendaient la pareille mutuellement jusqu’à ce que tout soit ramassé et soigneusement plié dans de grands paniers d’osier. Le travail des maîtresses de maison était de ranger dans de grandes armoires de chêne. Ça embaumaient la lavande. Les piles de draps venaient s’entasser, rangées au millimètre prés. Les chemises et autres petits linges, se retrouvaient tout aussi minutieusement rangés à leur place habituelle. Après avoir compté les draps et tout ce qui devait se trouver au complet dans les armoires, les lourdes portes de chêne étaient refermées à clef, cachant souvent des trésors en argent et bijoux transmis par héritage. Robert le savait parce qu’il avait vu sa mère faire de même. De plus, les rumeurs sur telle ou telle famille qui venaient d’hériter après le décès d’un proche allaient bon train, colportées de ferme en ferme, et de fermes en villages par des langues malveillantes et envieuses. Pas besoin se se fatiguer pour que les rumeurs fonctionnent bon train ! Le vent du nord se chargeait du reste... Robert savait prêter attention à tout ce qu’il se disait : A défaut de savoir parler aux filles il écoutait les quand qu’en-dira-t-on qui se propageaient à la vitesse grand V dans tous les cantons.

    Quant au trousseau de clefs de sa mère soumise à son époux, mais la matriarche de la maison, elle conservait toujours, pendant à sa taille, un lourd trousseau de clefs attaché solidement au bout d’un long cordon tressé et très solide. Robert avait toujours vu pendre ce trousseau à sa ceinture, ne quittant jamais le pan du tablier protégeant sa longue robe de drap épais pour ne pas la salir inutilement. Seuls les corsages étaient changés périodiquement : il fallait bien ça ! On ne lavait pas tous les jours dans les hameaux ! Ces clefs bien mystérieuses qui intriguaient beaucoup Robert, était une énigme pour lui. Il les entendait, rythmant les pas de sa mère où qu’elle soit dans la maison, pour ne s'arrêter que dans le trou d’une serrure à laquelle elle s'ajustait parfaitement. Toutes les armoires avaient leur propre clefs : une armoires s'ouvrait, le trousseau de clefs s'élevait jusqu'à la serrure puis, retombait lourdement le long du tablier et la robe dont je vous ai parlé plus haut. C'était sa mère qui s'occupait de la bonne tenue des comptes de la ferme, ce qui comprenait l’argenterie et tout ce qu’il pouvait y avoir de précieux à ses yeux était sous sa régence, en plus des terrains avoisinants qui rapportaient : blé qu’il fallait porter au meunier, avoine et seigle. La comptabilité lui incombait en son entière responsabilité. S'il y a bien une chose où sa mère régnait sur le foyer, c'était là où son père ne mettait jamais son nez. Il avait horreur de tenir les comptes à jours qui n'était pas son fort, et sa mère le faisait très bien. Là était son royaume et nul ne devait y mettre son grain de sel.

     

     A suivre...

     

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    Mariage arrangé

     

    Pour en revenir à sa propre femme Geneviève, elle avait vu le jour à Neuf-Marché, en haute Normandie. Ses parents, tous deux également natif de Normandie, avaient soudainement voulu, pour des raisons assez obscures, venir vivre définitivement en banlieue Parisienne. La guerre les ayant enrichie, eux aussi, un peu plus et d’une manière peu avouable, ils avaient jugé, préférable pour eux, de se faire oublier au pays.

    C’est à l’âge de cinquante cinq ans que Monsieur Delaplace avait décidé de s’installer définitivement à Paris. Ce n’était pas tout à fait la grande ville ; mais ce n’était pas très loin en train et puis, sa femme venait d’hériter d'un bien immobilier et d’une assez coquette somme d’argent, ce qui les avait appelé tout droit à Clichy La Garenne. En effet, Madame Delaplace avait un oncle Granchette du côté de sa mère qui devait rester vieux garçon et avait amassé, sa vie durant, une véritable petite fortune. L’une des filles : Lucienne, était déjà en âge de se marier. Ils avaient eu, comme on dit, le choix du Roi puisqu'un garçon répondant au prénom de André était venu au monde le premier. Geneviève était, dans la liste Chronologique des naissances, la troisième née. Elle se trouvait prise entre sa sœur aînée Lucienne et son frère André. Bernadette était la quatrième, Christiane la cinquième, Éliane la sixième et pierrette, la septième. Madame Delaplace avait des préférences pour ses enfants et tous n'étaient pas traité avec égalité : son fils était sa joie et sa fierté, et ses cinq autres filles : Lucienne, Bernadette, Christiane, Éliane et Pierrette, se calquaient sur leur mère, et n'aimait pas non plus Geneviève : ce qui faisait d’elle la tête de turc de toute la fratrie. Allez savoir pourquoi ?

    Toujours est-il que, Monsieur et Madame Delaplace, à l’acquisition du bazar qui faisait partie de l’héritage en question, au lieu de vendre le commerce et les dépendances qui se trouvaient être au dessus puisque l'immeuble comprenait deux étages, avaient décider de le conserver pour l’exploiter. C’est de cette façon que les parents de sa femme se retrouvèrent citadins pour devenir commerçants.

    De ventes pour les uns en achats pour les autres, étant de la même région, les deux partis avaient familiarisé. Suite à un projet d’agrandissement des patrimoines, Ils s'étaient mis d'accords, en lieu et place de Geneviève, et de Robert, afin d’user d'autorité pour les marier.

    En ce temps-là, le droit de décision que les parents avaient sur leurs enfants en âge d'être mariés, tenait lieu de loi afin de réunir, protéger et préserver les patrimoines respectifs de chaque familles.

     

     A suivre...

     

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