• Mariage arrangé page -8-

     

    Mariage arrangé

     

    Les absences de son mari lui permettaient de souffler un peu. Geneviève en profitait pour sortir faire du lèche vitrine, et dépenser le peu d'argent du ménage qui était, le croyait-elle, de plein droit, aussi le sien puisque Robert avait prit possession de sa dot pour le garage.

    Je m’en suis servis pour mes petits plaisirs personnels puisque tu ne me donnes pas d’argent pour mes divertissements. Une femme, cela s’entretient ! Fit-elle ironiquement.

    Robert fulminait intérieurement et marmonnait :

    Quel besoin de t’entretenir comme tu dis ! Tu n’es pas du grand monde que je sache ! Je suis un simple mécanicien et tu as des gosses à t’occuper, entretenir la maison : tout ce que normalement une femme doit faire quand elle est mariée.

    Contre mon grès ! Ne l’oublies pas ! Et, tes rejetons, je ne m’en occuperais jamais !

    La tension montait, mais comme ni l'un, ni l'autre, ne voulait céder du terrain, cela finissait toujours par des seines de ménages : ce qui s’entendait dans tout le quartier et Police Secours finissait toujours par être appelée par les voisins. Geneviève, sachant très bien que Robert ne rentrait pas du garage sans avoir fait escale chez le bougnat, elle faisait remarquer aux policier qu’il rentrait toujours ivre, qu’il la molestait, et qu’elle en avait peur. Robert se faisait menotter et montait dans le le fourgon de police. En ce temps-là, les gens appelaient ce véhicule : le panier à salade. Robert passait la nuit au poste, le temps qu’il se se dégrise, puis il était relâcher. C’était l’unique solution qu’elle avait trouvé pour qu’il lui fiche la paix. De cette façon, elle passait une nuit tranquille.

    Au fond de lui Robert souffrait de voir que rien ne fonctionnait dans son mariage. Il ne voulait pas s'avouer qu'il avait peur de perdre cette femme qu'il considérait comme sa propriété. Paradoxalement, plus elle lui résistait, plus il la désirait. Ce sentiment, nouveau pour lui, le rendait un peu plus vulnérable chaque jour. Robert se prenait à rêver que sa femme lui pardonnait et qu'ils allaient ensemble chercher la dernière née : la petite Elizabeth. Il ne forcerait pas Geneviève à s'occuper de son fils Robert junior, car elle l'avait volontairement abandonné sous un pont exposé au bombardement. Son fils, lui, avait vu le jour le deux avril 1942. Il l'avait confié à ses parents car elle avait catégoriquement refusé de s'en occuper.

    Il ne demandait qu'à aimer ce bébé qu'elle lui avait donné bien malgré elle. Il était conscient de l'avoir obligé à se soumettre à lui. Il n'arrivais pas à considérer que sa fille soit le fruit du pêcher. Confusément, Robert sentait que la jeune femme était remontée contre lui et qu’elle lui tenait une rancune féroce alors qu'il refusait de l'admettre. L'acte d'amour d'une manière aussi brutale n'avait pas eu l'effet escompté que son père lui avait décrit comme étant la solution miracle à leur méconnaissance mutuelle. Pourtant, sa fierté d'homme lui interdisait de capituler devant les attaques répétées de la jeune femme. Malgré les tensions de tous les jours, il s'obstinait à ne pas envisager le divorce. Dans la famille Cadoret, cela ne se faisait pas. Oh, non !

     

     

    A suivre...

     

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