• La rencontre page -4-

     

    La rencontre

     

    Je ne veux pas un mot sur ce qu'il vient de se passer !

    Aller… Dis-nous ! Supplièrent ses collègues de travail qui osaient,  maintenant, ouvrir leur bec de pipelettes.

    Vous avez toutes vu ce qui vous intéresse. Je n’ai rien à vous dire de plus. A bout de nerf, Geneviève pivota sur ses talons laissant en plan sa cliente, et pressa le pas en direction des vestiaires.

    Et bien ! Quelle mouche a piqué notre Geneviève ce soir ? S’étonna Juliette.

    Elle n’est pas très aimable ! Renchérie une arpette. Le temps est à l'orage et notre Geneviève aussi.

    Ce remue-ménage n’avait pas échappé à Patrick qui, du coin de l’œil, avait suivi sa jeune protégée. Une ombre fugace avait assombrit son visage. Il était inquiet, car il connaissait bien le jeune homme qui avait pratiqué le baise-mains dans les formes. Il était le neveux du grand patron. Lui n’était que le gérant… Entre temps, la clientèle avait complètement déserté le salon et la cliente que Geneviève n’avait pas terminé, s’apprêtait à régler la note, tout en rouspétant sur la façon dont celle-ci l’avait planté là, les cheveux en chignon bouclés non terminés, et son clip de cheveux non fixé. Patrick écoutait distraitement les doléances de la cliente. La scène dont il venait d’être témoins, nécessitant toute sa réflexion quant à la manière dont il devrait, à l’avenir, gérer ses apparitions dans le salon. Il en était sûr qu'il y en aurait d'autres, et comment les gérer ?

    Enfin dehors se dit Geneviève soulagée ! L’humidité du soir tombant sur ses épaules, et la pluie qui menaçait, la fît frissonner. Pour le compte, elle n’avait pas son parapluie et en plus, elle n'était pas chaussée pour la circonstance. Il fallait qu’elle ne loupe pas son bus pour être au plus vite chez elle. Ses chaussures de ville semblaient à peine effleurer le tapis de feuilles des platanes aux couleurs nuancées de rouge, de beige, et de marron Bordant les grands boulevards. Septembre les avait pratiquement mis à nus, et ils faisaient triste mine, ce qui se confondait bien avec le temps. Sur le tapis de feuilles, les pas feutrés des passants pressés, s’entendaient à peine, alors que les couleurs automnales que le trottoir avait emprunté aux végétaux agonisants, attiraient l’œil. C'était très beau et aussi très mélancolique pour qui aimait cette saison. Mais Geneviève ne prenait pas le temps d’en admirer la beauté. Comme un fait exprès, le vent s’était mis de la partie. Geneviève avait froid sous son léger manteau dont l’imperméabilité était contestable. Tout en allongeant le pas afin de ne pas rater le bus qui ne devait pas être loin derrière elle, l’image de son mari vint, de nouveau, la hanter. Qu’allait-elle pouvoir inventer, s’il lui prenait l’envie d’être là justement ce soir, alors que tous les éléments de la journée s’étaient ligués contre elle pour la mettre en situation d’échec.

     

    A suivre...

     

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