• L'insoumise page -6-

     

    L'insoumise 

     

    Robert  se prenait à rêver que sa femme lui pardonnait et qu'ils allaient ensemble chercher la dernière née. La petite Elizabeth. Il ne forcerait pas Geneviève à s'occuper de son fils Robert junior, car elle l'avait volontairement abandonné sous un pont exposé au bombardement. Son fils, avait vu le jour le deux avril 1942. Robert, un an de moins que Geneviève, l'avait confié à ses parents car sa femme avait catégoriquement refusé de s'en occuper. Robert ne demandait qu'à aimer cette petite fille qu'elle lui avait donné bien malgré elle. Il était conscient de l'avoir obligé à se soumettre à lui. Il n'arrivais pas à considérer que sa fille soit le fruit du pêcher. Confusément, Robert sentait que la jeune femme était remontée contre lui et qu’elle lui tenait une rancune féroce, alors qu'il refusait de l'admettre. L'acte d'amour d'une manière aussi brutale n'avait pas eu l'effet escompté que son père lui avait décrit comme étant la solution miracle à leur méconnaissance mutuelle de l’acte sexuel. Pourtant, sa fierté d'homme lui interdisait de capituler devant les attaques répétées de la jeune femme. Malgré les tensions de tous les jours, il s'obstinait à ne pas envisager le divorce. Dans la famille Cadoret, cela ne se faisait pas. Oh, non ! De religion catholique, il lui était interdit d'en arriver à ces extrémités et puis, maintenant qu’ils étaient mariés, il ne désirait pas divorcer. La jeune femme lui appartenait en tant qu’épouse légitime. Pourtant, il fallait bien qu’il se rende compte que dans la vie, Geneviève refusait d’être sa femme. Rien ne se passait comme lui avait dit son père qui se targuait de faire obéir les femmes :

    La fille Delaplace est un bon parti ! Elle te veut pas ; mais c'est pas elle qui va avoir l'dernier mot : c'est sa mère ! C'est pas son père qui va dire l'contraire ce nigaud ! C'est sa bonne femme qui porte la culotte chez eux !

    Les propos de son père cognaient encore à ses oreilles comme autant de coups de marteau sur une enclume :

    Tu t'rends fils ? J'te donne l'garage en dot p'isque j'peux pus travailler à cause d'ma jambe. Tu sais bein ? Moi et ta mère, on a pus vingt ans ! On a pus b'soin d'grand chose pour viv' ! Tu nous verses une tite pension pou nos vieux jours et ça ira bein comme ça ! Et pis c'mariage avec la p'tit' Delaplace, ça t'f'ras une belle dot en pus du garage que J'te laisse en gérance ! Pour l'moment, la mère Delaplace veut garder son bazar ; mais y'aura bein un jour ou elle en aura mare, et elle fera comme moê j'ai fais avec toê !

     

     A suivre... 

     

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