• Chez tante Odile page -7-

     

     

     

    Chez tante Odile

     

    En me privant de ma petite fille qui seule aurait pu me donner le sentiment de devenir femme et me sentir mère, la mienne de mère avait définitivement tué l'instinct maternel qui était comme emmuré au plus profond de mon être.

    Depuis le viol que mon frère André m’avait fait subir, je ne voulais plus d’enfant. Seul Warren avait su faire renaître en moi ce sentiment maternel grâce à ce petit être que nous avions conçu ensemble, avec amour. Cette petite fille qui était le fruit de l'amour que Warren et moi nous nous portions. Warren s’en était allé trop vite. Le héros qu'il était, avait offert sa vie, comme nombre de soldats, par devoir, afin de nous libérer de la oppression Allemande.

    J’en veux à ma mère à un point tel que je ne peux vous décrire. La haine que je ressens pour cette femme sans cœur est innommable. Elle m’a fait trop de mal. Le garçon qui est le seul enfant mâle que j’ai mis au monde, et qui est de mon mari, est élevé par mes beaux-parents : La fille aussi. Pour moi, il sont aussi bâtards que le bâtard que mon frère m’a fait, sauf qu’ils sont légitimés par ce mariage absurde à mes yeux. Je n’aie jamais su ce que ces deux enfants sont devenu, et c’est aussi bien ainsi. Je ne considère pas ma petite Chantal comme une bâtarde ; mais comme une pauvre petite victime de la méchanceté de ma mère. Si Warren avait vécu, nous serions mariés, je me serais appelée madame Geneviève Campbell et ma petite fille aurait grandit aupré de nous, en Angleterre. Mon mari actuel ne connaît pas le secret que m’a mère dissimule avec tant d’acharnement. Imaginez un seul instant qu’il ait été mis au courant par des personnes bien intentionnées qui sauraient ? Posez-vous la question. Un temps de silence s'établit entre les deux femmes puis, Geneviève reprit :

    Vous voyez ce que je veux dire ? Croyez moi ! Ma mère est assise sur sa propre poudrière et je viens tout juste de me rendre compte que c’est moi qui tiens le détonateur entre mes mains. J’ai enfin une arme redoutable pour qu’elle cesse ses manigances envers moi. Je ne suis plus sa chose et elle ne s’en doute même pas ! Je vais leur faire payer à tous le centuple de ce qu’ils m’ont fait subir ! Cette fois, c’est moi qui vais mener le jeu, à commencer par ce bébé dont je ne veux pas ! Oh ! N'ayez aucune crainte ! Je viens de changer d’avis et n'abandonnerai pas l'enfant. Vous venez de me donner une idée : je ne m’en chargerais pas non plus. Mais il sera élevé par une nourrice qui voudra bien s'en charger. Êtes-vous satisfaite ? Peut importe pour moi son devenir et qui l'élèvera ! Oui, grâce à ce bébé, je vais la faire danser sur ma musique et lui rendre au centuple ce qu'elle m'a fait endurer. Cette petite est le sang des Cadoret ! Pas question cette fois de consanguinité ou de bâtardise ! Je tiens là, ma revanche ! Gardez le bébé à la pouponnière : je ne veux pas le voir. Faites part à mon mari de ma décision afin qu’il cherche une nourrice. Je reconnais le bébé comme étant ma fille pour avoir des droits sur elle au même titre que mon mari à des droit sur moi, mais c'est tout !

    Vous lui ferez part également du prénom que j’ai choisi pour elle : Elizabeth, Guylaine, Monique.

    Peut-être qu’un jour je me déciderai à m’en occuper... un jour... peut-être...

     

      A suivre... 

     

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