• Chez Orial page -6-

     

    Chez Orial  

     

    Surprise par sa présence plus qu’inhabituelle, elle se reprit vite afin de le contrer si nécessaire. Par une habile manœuvre elle le contourna afin de le dépasser et le laissa planté là. Robert la retînt par le bras, mais Geneviève se dégagea brusquement en lançant :

    Laisse-moi passer ! Fusa des lèvres de Geneviève, et sans plus se soucier de ce qu’il pouvait bien penser, Elle disparut dans la pénombre de l’appartement.

    Désarçonné par tant d’assurance et de désinvolture qui n’était, en vérité, qu’apparence, Robert suivait les allées et venues de sa femme, la pressant de questions :

    Où t’étais ? T’as vu l’heure ? J’voudrais bein savoir où t’as traîné si c’est pas trop te d’mander ?

    Ça ne te regarde pas. Est-ce que je te demande ou tu passes le plus claire de ton temps ?Geneviève appréhendait que la discussion ne prenne des proportions qu’elle ne souhaitait pas. Jusque maintenant, son métier qu’elle adorait n’était pas abordé dans les soupçons de son ivrogne de mari. Comme elle refusait toujours de répondre aux injonctions de Robert, il proférait des injures suivies de menaces qui, toujours en apparence, n’impressionnaient pas plus Geneviève, malgré tout, méfiante quand aux possibles revirements de sa brute de mari. Son importante stature de viking, Robert était un être sans envergure, sans personnalité, faible et il s’en rendait compte. Il ne sa trouvait de l’assurance que sous l’effet de l’alcool qui, à cause de l’accoutumance, prenait, peu à peu, possession de son corps, de son esprit et de son âme jusqu’à lui faire perdre toute notion du bien et du mal : il n’arrivait pas à prendre le dessus sur sa femme, et pour continuer d’exister, il fallait qu’il boivent. Lorsque l’orage atteignait son paroxysme à force de questions sans réponse, les coups commençaient à pleuvoir de tous côtés. Geneviève esquivait ou n’esquivait pas toujours, mais elle savait lui fausser compagnie, jusque dans le vestibule prendre son sac et son manteau au passage pour s’engouffrer vers la sortie et refermer la porte à double tour, derrière elle. De peur qu’il arrive à la suivre, elle courrait à en perdre haleine, tournait le coin de la rue Mirabeau, et ne s’arrêtait que pour reprendre son souffle. A ces heures tardives ou il lui arrivait souvent d’être dehors, elle poussait un peu plus sa marche et elle trouvait toujours son petit troquet qui était encore ouvert. Elle entrait prenait une chaise au fond de la salle vide, et commandait un grand café crème afin de se réchauffer. Les nuits d’automne étant froides surtout la nuit, elle restait jusqu’à la fermeture.

     

    A suivre...

     

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