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    Chez Orial

     

    Si vous le désirez mademoiselle…

    Non. Pas mademoiselle. Madame : je suis mariée.

    L’homme eut l’air surprit ; mais, néanmoins, il continua :

    Ah ! Bien. Je disais donc, madame, que si vous le désirez, vous pouvez commencer ce matin. Geneviève n’extériorisa pas son enthousiasme, mais elle accepta sans l’hombre d’une hésitation l’offre qui lui était faite par le directeur du salon Orial. Son calcul fût vite fait dans sa petite tête blonde : Sa journée se terminait à dix neuf heure. Son mari ne revenait pas avant vingt deux heure, le temps de faire son tour chez le bougnat, et de bien s’abreuver, cela lui laissait largement le temps de regagner son domicile, de se démaquiller, se déshabiller, de tout faire disparaître de des effets qui auraient pu la trahir, se mettre en robe de chambre, et préparer quelque chose à manger si monsieur avait faim en rentrant : s’il rentrait, car une fois complètement saoul, il lui arrivait souvent de dormir chez quelques les fille de joie de sa connaissance : ce qui arrangeait bien Geneviève.

    Le lendemain matin, n’ayant pas eu à se disputer pour la énième fois avec Robert puisqu’il n’était pas rentré de la nuit, Geneviève fit sa toilette, choisit une tenue adéquate pour travailler tout en étant présentable, prit soin de son maquillage, pour être encore plus avenante et plaire à la clientèle. Comme elle était en avance, elle décida de prendre son petit déjeuner prêt du salon. Elle se sentait tellement bien, détendue, libre, qu’elle profita de sa grande tasse de café crème et de deux gros croissants tout frais et encore chauds. Elle aperçu Juliette : une grande fille mince et brune, très sympathique, et lui fît signe de venir la rejoindre, ce que la jeune femme fît. Elle commanda la même chose que Geneviève, et elles discutèrent de tout et de rien jusqu’à l’ouverture du salon Orial. Après avoir souhaité le bonjour à son patron, elle reçu sa blouse rose afin de manucurer la clientèle sans se tacher. sans plus de préambules, Geneviève suivit Juliette qui, dans un premier temps, devait la former pour apprendre la manucure. En ce temps éloigné de plusieurs décennies, la plupart des métiers s’apprenaient, selon le terme employé : sur le tas. Le salon Orial dégageait une atmosphère presque irréelle avec une musique douce diffusée de l’arrière salle où l’on rangeait les produits de toutes sortes.

     

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    Chez Orial

     

    Un tourne disque était à l’œuvre. Les hauts parleurs savamment dissimulés à la clientèle, ne faisait que diffuser le son. L’ambiance était détendue et parfumée, ce qui contribuait au bien être des clients. Pour l’époque, le salon se distinguait déjà par sa grandeur, son élégance, et la mixité de la clientèle. Le salon se répartissait de telle manière, que l’on avait pas l’impression d’une séparation entre les deux vastes pièces meublées de façon à bien distinguer le salon pour dames et le salon pour homme ; mais sans séparation ainsi qu’un alcôve réservé à la manucure. C’est justement ce qui lui donnait tout son charme, et qui le désignait, dans tout Paris, comme le salon d’avant-garde. Toute cette agitation agissait sur la jeune femme comme un gaz euphorisant qui lui permettait, pour quelques heures, d’oublier le dureté de son existence. Et la journée s’envola sur les ailes du temps…

    L’horloge de l’église de son quartier venait de sonner 20 heure lorsque Geneviève introduisit la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle arrêta son geste et tendit l’oreille quelques instants, le cœur battant puis, elle tourna sa clef dans la serrure et poussa la porte qui s’ouvrit sur un couloir sombre et inhospitalier. Le silence régnait en maître dans ce taudis qui lui servait de logis. Par précaution et surtout pour se rassurer, elle inspecta chaque pièce en ayant soin de faire de la lumière au passage. Tout était normal. Rien n’indiquait que son mari soit passé dans la journée pour quelques raisons que ce soit. Soulagée de ne pas à avoir à rendre de compte, Geneviève s’affala sur le vieux fauteuil bridge qui se trouvait dans la sale à manger faisant office de salon en même temps, et retira, du bout de ses orteils, ses haut talons qu’elle avait supporté toute la journée. Elle s’étira de tout son long en baillant : la fatigue de son premier jour d’essai se faisant sentir, cependant, elle ne pouvait se cacher qu’elle que cet emploi lui plaisait. Pour la première fois de sa vie, elle était heureuse. Ce seul premier jour de travail venait de lui faire entrevoir la possibilité de devenir indépendante financièrement. Si elle savait manœuvrer adroitement, pour que son mari ne découvre rien de sa supercherie, elle comptait bien finir par se sortir de ce piège matrimoniale. Peu à peu, une douce et bienfaisante langueur l’envahit. Sans plus se poser de questions, elle résolue d’aller se coucher. Des flashs faisant revivre sa journée, accaparaient ses pensées. Machinalement, elle s’empressa de bloquer la porte comme à son habitude, éteignit les pièces inutilement éclairées et se dirigea vers la chambre à coucher dont elle avait changé la literie la veille, et qui, pour une fois, lui parut un havre de paix. Geneviève soupira d’aise, et entreprit de faire sa toilette.

     

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    Chez Orial

     

    Elle rêvassait tout en peignant ses beaux cheveux blonds, enfila une chemise de nuit puis, elle esquissa un léger pas danse, et se laissa choir dans ce grand lit tout propre en fredonnant un air qu’elle avait entendu dans l’après midi. Elle ne pouvait s’empêcher de se laisser aller à la rêverie, et se surprit à sourire puis, elle plongea progressivement dans un profond sommeil réparateur.

    Les journées lui paraissaient courtes pour Geneviève qui travaillait déjà chez Orial depuis plus d’un mois. Chaque jour qui s’écoulait était, pour elle, un enchantement. La clientèle masculine, toujours à l’affût de nouvelles têtes, l’avait tout de suite remarquée et adoptée. Certains hommes n’hésitaient pas à passer en douce devant d’autres pour être chouchoutés par ce beau brin de fille qui leurs mettait tous le cœur en capilotade. Geneviève se rendait compte de l’effet qu’elle leurs faisait, et les compliments dont, discrètement, ils la couvraient, la troublait au plus haut point. Elle se rendait compte qu’elle aimait les hommages de la gente masculine : cette sensation, nouvelle pour elle, la galvanisait, et son énergie s’en trouvait décuplée.

    Jusqu’ici, les jours s’écoulaient sans problème majeur, et Geneviève s’ingéniait à changer ses habitudes afin d’éviter toutes questions qui auraient immanquablement amené son mari à devenir curieux sur son emploi du temps. Quand il était là, et qu’il exigeait sexuellement son dû en tant que mari, elle cédait sans aucune complaisance. Sa froideur interpellait Robert qui ne comprenait pas les raisons pour lesquelles elle avait changé d’attitude envers lui. Elle ne participait nullement à son plaisir amoureux, et comme il s’y prenait mal, ne pensant qu’à lui, cela arrangeait bien la jeune femme qui ne supportait pas de le sentir en elle, et de le voir s’endormir, ronflant comme une locomotive et refoulant le vin à plein nez. Il lui arrivait aussi de se réveiller en pleine nuit après avoir cuvé une bonne partie de l’alcool consommé, pour prendre sa femme, sans même s’inquiéter si elle était consentante. Ces nuit-là étaient un supplice pour elle ; mais il fallait au moins ça pour endormir sa méfiance... En tenant compte de ses problèmes de couple, une trêve, malgré tout, très fragile, s’était établie entre eux. C’était la seule solution que Geneviève avait trouvé pour avoir la paix. Robert acceptait la situation sans trop chercher les raisons qui les avaient mené à cet armistice précaire ; mais qui avait l’air de fonctionner : la maison était mieux tenu, les repas préparés seulement quand il était là, étaient mangeables. Geneviève avait son petit secret pour que tout soit en ordre : Elle payait une femme de ménage qui s’occupait de l’entretient du deux pièces cuisine.

     

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    Chez Orial 

     

    En ce qui concernait le linge de maison, les grosses pièces comme les bleus de travail de Robert, les pantalons, les chemises et linges de corps : sous ses ordres, étaient mener à la blanchisserie. Son linge régulièrement nettoyé, repassé, plié, était bien rangé à leur place dans l’armoire. Lorsque Geneviève rentrait de son travail, tout était ordonné et propre. Il ne lui restait qu’à préparer le repas seulement quand il rentrait. Robert n’était pas souvent là, et l’on en connaît la raison ; mais quand il lui prenait l’envie de reparaître devant Geneviève, que, par oubli, Geneviève n’avait pas bloquée la porte, il n’était pas beau à voir : il sentait mauvais, et la crasse lui soulevait le cœur. Mais où avait t-il donc été traîner ?

    Les disputes recommençaient de plus belle pour les mêmes raisons : la garde des enfants dont elle ne voulait toujours pas en entendre parler et pour cause ! Ces soirs là, les affrontements étaient violents, et Robert finissait au poste de police. Dans ces moments-là, Geneviève était soulagée de se retrouver à nouveau seule, échappant ainsi à une nuit infernale...

    Le salon Orial dont la réputation n’était plus à faire, présentait des nouveauté dans les cosmétiques, les teintures capillaires, les permanentes, les crèmes pour décoloration, les brillantines pour ces messieurs dont je tairais le prestigieux nom qui existe toujours : aussi bien les shampoings, que des savonnettes et autres produits. Geneviève évoluait dans un monde perpétuellement en mouvement, Cet univers de la beauté dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence, la fascinait. Juliette avait immédiatement prit Geneviève sous son aile, et elle s’étaient toutes deux liées d’amitié. Geneviève s’entendait bien avec la plus part des employés. C’était une grande famille que la coiffure ! Jusqu’à Patrick, le directeur du salon qui, ne cachant plus l’intérêt que la jeune femme suscitait chez lui, cherchait n’importe quel prétexte pour la prendre en aparté afin de lui demander si tout se passait bien, si elle se plaisait à son poste, ou bien, si elle accepterait de prendre un café avec lui en dehors du salon, etc. Lorsque le client dont elle s’occupait, était bien de sa personne, elle ressentait un petit pincement au creux de l’estomac qui l’avertissait de se tenir sur ses gardes. Geneviève restait donc très professionnelle, s’efforçant de l’éconduire avec le sourire en lui confiant qu’elle était mariée. L’homme en prenait un coup à son amour propre d’avoir été proprement éconduit ; mais en générale, cela se passait pour le mieux. En plus d’un ans, bon gré mal gré, en ce qui concernait son couple, Geneviève avait fait d’immenses progrès dans le domaine de la coiffure.

     

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    Chez Orial 

     

    Patrick avait repéré, chez la jeune femme, un talent qui promettait. La manière dont elle manipulait les cheveux ne le trompait pas et il l’avait tout de suite prit à part pour lui proposer d’apprendre le métier de la la coiffure. Aussitôt, il l’avait initié au à la façon dont on devait s'y prendre pour shampouiner les cheveux courts ou longs, comment savoir  réussir une coupe sur cheveux de n'importe quelle longueur, savoir monter une mise en plis, monter une permanente, teindre ou décolorer les cheveux, monter des chignons bouclés ou banane, et donner le dernier coup de peigne à une cliente. Ce grand garçon filiforme, aimable de sa personne, la trentaine environ, cheveux blonds, yeux bleus couleur menthe à l’eau, teint pâle, mains fines et longues intriguait beaucoup Geneviève. Malgré les question qu’elle se posait sur le jeune homme, elle était avide d’apprendre, et ne voulu pas s’embarrasser de préjugés. Elle su mettre de côté ce qui ne la regardait pas, ne se consacrant uniquement à son travail. Elle grimpa vite les échelons. Son savoir faire la fit apprécier des clientes les plus exigeantes. Les talent qu’elle déployait dans la manipulation de la chevelure, son inventivité capillaire la désigna bientôt comme première coiffeuse de l’établissement. Il y avait bien quelques jalousies au sein de ces collègues, mais Geneviève n’en avait que faire du moment que tout se déroulait comme elle le souhaitait, et c’était là son but principal pourtant, un soir du mois de novembre 1949, et pour situer les mois qui s’étaient écoulés depuis son accouchement, sa petite fille, toujours en nourrice, avait alors 22 mois. Je disais donc qu’un soir de novembre quarante neuf, un froid glacial avait envahi la capitale parisienne pour ne pas attendre le bus trop longtemps, Geneviève se faisait raccompagner par des collègues, pas toujours les mêmes, qui la déposaient devant chez elle. D’un caractère enjouée depuis qu’elle se sentait libre, elle acceptait de bon cœur les invitations à boire un thé ou un café avant de rentrer, ce qui la mettait dans des situations très inconfortables. De plus en plus longues, ses escapades bien innocentes, mais de plus en plus nombreuses, empiétaient sur le temps qu’elle réservait à la mise en place de son plan. L’imprudence se trouvait bien trop souvent sollicitée… Un de ces soirs de détente où elle n’avait pas prêté attention à l‘heure, elle se retrouva en présence de son mari qui était là depuis quelques minutes ; son regard interrogatif et courroucé fit le tour de la silhouette de Geneviève en un peu moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Elle comprenait très bien sa gestuelle et tel qu’il était là, on aurait dit un gros chat qui se délectait de la peur qu’il lisait dans ses yeux. En un revers de situation, Geneviève était devenue sa proie. Il ne décrocha pas un mot, laissant ainsi sa femme dans l’expectative.

     

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    Chez Orial  

     

    Surprise par sa présence plus qu’inhabituelle, elle se reprit vite afin de le contrer si nécessaire. Par une habile manœuvre elle le contourna afin de le dépasser et le laissa planté là. Robert la retînt par le bras, mais Geneviève se dégagea brusquement en lançant :

    Laisse-moi passer ! Fusa des lèvres de Geneviève, et sans plus se soucier de ce qu’il pouvait bien penser, Elle disparut dans la pénombre de l’appartement.

    Désarçonné par tant d’assurance et de désinvolture qui n’était, en vérité, qu’apparence, Robert suivait les allées et venues de sa femme, la pressant de questions :

    Où t’étais ? T’as vu l’heure ? J’voudrais bein savoir où t’as traîné si c’est pas trop te d’mander ?

    Ça ne te regarde pas. Est-ce que je te demande ou tu passes le plus claire de ton temps ?Geneviève appréhendait que la discussion ne prenne des proportions qu’elle ne souhaitait pas. Jusque maintenant, son métier qu’elle adorait n’était pas abordé dans les soupçons de son ivrogne de mari. Comme elle refusait toujours de répondre aux injonctions de Robert, il proférait des injures suivies de menaces qui, toujours en apparence, n’impressionnaient pas plus Geneviève, malgré tout, méfiante quand aux possibles revirements de sa brute de mari. Son importante stature de viking, Robert était un être sans envergure, sans personnalité, faible et il s’en rendait compte. Il ne sa trouvait de l’assurance que sous l’effet de l’alcool qui, à cause de l’accoutumance, prenait, peu à peu, possession de son corps, de son esprit et de son âme jusqu’à lui faire perdre toute notion du bien et du mal : il n’arrivait pas à prendre le dessus sur sa femme, et pour continuer d’exister, il fallait qu’il boivent. Lorsque l’orage atteignait son paroxysme à force de questions sans réponse, les coups commençaient à pleuvoir de tous côtés. Geneviève esquivait ou n’esquivait pas toujours, mais elle savait lui fausser compagnie, jusque dans le vestibule prendre son sac et son manteau au passage pour s’engouffrer vers la sortie et refermer la porte à double tour, derrière elle. De peur qu’il arrive à la suivre, elle courrait à en perdre haleine, tournait le coin de la rue Mirabeau, et ne s’arrêtait que pour reprendre son souffle. A ces heures tardives ou il lui arrivait souvent d’être dehors, elle poussait un peu plus sa marche et elle trouvait toujours son petit troquet qui était encore ouvert. Elle entrait prenait une chaise au fond de la salle vide, et commandait un grand café crème afin de se réchauffer. Les nuits d’automne étant froides surtout la nuit, elle restait jusqu’à la fermeture.

     

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    Chez Orial   

     

    Lorsque le patron du café lui signifiait gentiment qu’il fermait, elle cherchait de la monnaie, payait et s’en allait en espérant retrouver le deux pièce vide. Après ces moments de colère extrême, Robert avait vidé les lieux, ce qui la soulageait. Elle barricadât la serrure et bloqua la poignée en porcelaine de la porte avec la chaise de cuisine habituelle pour être sûr de ne plus être importunée. En prévision de ces ouragans, Geneviève avait acheté un rasoir à mains qu’elle avait toujours dans on sac ou caché sous son traversin pour une raison bien précise. Moins innocente qu’aux jours de ses noces, elle apprit ainsi, mois après mois, à encaisser les brutalités de son mari, nourrissant à son égard, à mesure que le temps comptait les mois, puis les années, une haine sans borne. Pour se protéger le mieux possible, il lui fallut déniché diverses cachettes, dont celle de la cave très pratique pour y passer quelques heures avant que son mari, ne la trouvant pas, décide de s’en aller au bougnat se rincer le gosier. Chacun de son côté, s’arrangeait à sa sauce : Robert s’enfonçant dans sa dépravation buvant allègrement les revenus de garage qui diminuaient à vue d’œil, jusqu’à engloutir complètement la dot de sa femme. Toutes les putes qui l’adulaient étaient à ses pieds, tant et si bien qu’avec elles, il se sentait invincible. Ce qu’il n’avait pas comprit, c’est que tous ceux et celles qu’il croyait ses amis (es), le laisseraient dès qu’il n’aurait plus un sous en poche. Le garage n’ouvrait plus que très rarement. Les clients attendaient que leur voiture soit réparée et, au bout du compte, ils faisait remorquer leur véhicule ailleurs, en colère et déçu du manque de professionnalisme du fils du père Cadoret. Lui qui adorait son métier, n’était presque jamais plus dans son quartier et les rumeurs allaient bon train. Quant à la femme de celui-ci, on la voyait partir tous les matins de très bonne heure, toujours bien pomponnée, sa jolie tête blonde bien plantée entre ses deux épaules, absolument pas préoccupé du sort de son époux.

    Ces drôles de jeunes gens, quand même ! Ils ont une drôle de façon de concevoir leur couple ! Dit une cliente au boulanger du coin. Et la boulangère de renchérir :

    Moi, je vois Mme Cadoret tourner au coin de la rue Mirabeau, pour aller où ? Je ne saurais vous dire ; mais j’arriverais bien à glaner quelques renseignements par-ci, par-là ! On entend plus parler que de ça dans l’quartier ! Vous verrez ! Un jour ou l’autre, vu que le mari ne fait pas grand-chose de bon à part tenir le bar du bougnat de peur qu’il ne s’écroule ! Le garage va être mis en vente. Ça va pas traîner ! Le fils Cadoret est en train de tout dilapider le patrimoine de son père, avec les filles et la boisson. Si c'est pas malheureux de voire ça !

     

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      Chez Orial

     

    Madame Poupin qui attendait son tour pour avoir son pain tout frais et craquelant, sortant à peine du four, se mêla, à son tour, de la conversation :

    Moi, je suis sûr qu’elle a un amant ! Étant donné que j’habite au rez de chaussée comme les Cadoret et que mes fenêtres sont juste en face les leurs, je vois tout ce qui se passe. Tiens : Pas plus tard que l’autre soir, vers vingt deux heure trente, Le clocher de l’église venait de sonner vingt deux heure, je les ai vu se battre comme des chiffonniers. Je peux vous dire qu’elle ne se laisse pas faire la belle Geneviève ! C’est souvent qu’on voit le panier à salade venir chercher le fils Cadoret pour passer sa nuit au poste pour se dégriser ! Ce qui est bizarre, C’est que pendant plusieurs jours, on ne le revoit pas ; mais madame Cadoret, elle, s’en va quand même tous les matins de très bonne heure, toute pomponnée, et habillée avec classe. Une très grande dame en apparence ! C’est comme j’vous l’dis ! Je ne dors guère, donc, je regarde tout ce qui se passe dans la rue…

     

    Depuis que Robert n’était pas revenu depuis au moins une quinzaine de jours, Geneviève avait l’impression d’être débarrassée de lui. Elle vivait à sa guise dans un deux pièce bien rangé : Ce qui l’ennuyait le plus, était l’odeur de moisissure et le suintement des murs du vestibule. Il fallait qu’elle est assez d’argent pour pouvoir s’enfuir de ce taudis qui lui servait d’abri pour ce moment. Son jour de congé était justement le mercredi : le lundi étant le jour de fermeture hebdomadaire. Geneviève ne comptait pas passer sa journée enfermée, maintenant qu’elle avait prit le goût de se préparer chaque matin. Et puis, elle avait rendez-vous avec Juliette, son amie pour se promener, et faire les magasins. Leur coin favoris étaient les bords de seine et les bouquinistes : une des multiples curiosité de Paris. Les deux jeunes femmes gagnant bien leur vie, s’offraient, pour se rendre au lieu dit, le taxi. Arrivées à leur destination, elle s’offraient, pour commencer la journée de détente, un grand café crème, et deux croissants au beurre, tout en discutant joyeusement de choses et d’autres. Après ce petit intermède, elle traversaient le boulevard et flânaient devant ces bouquinistes ou elle examinaient avec soins quelque livres ayant retenu leur attention. Il y avait beaucoup d’auteur qui n’étaient pas connus et qui auraient, d’après elles, mérités de l’être. Que de jolies choses écrites dans ces recueils de poésie. Geneviève aurait aimé vivre à cette époque, rien que pour qu’on lui parla de cette manière. Le côté romantique de ces écrits entrevus quelques instants, lui plaisaient infiniment et son émotion était palpable.

     

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    Chez Orial

     

    Les deux amies avaient des goûts similaires et ne repartaient jamais, non sans avoir acquit un de ces précieux ouvrages qui, en les feuilletant, arrivaient, un congé sur l’autre, à les subjuguer encore. Songeuse, Geneviève reprenait sa marche au bras de son amie qui ne l’était pas moins. Comme la journée était agréable, elles allèrent s’asseoir sur un des bancs du square du Vert-Galant : à l’île de la cité, pour y bouquiner une vingtaine de minutes leur trouvaille. La curiosité l’emportant sur la faim, jusqu'à ces instants de lecture, se faisait sentir ; L’âme touchée par tant de lyrisme, et malgré son envie de vivre pleinement cette belle journée d’automne ensoleillée, Geneviève entraîna son amie se restaurer. Intérieurement, elle se sentait un tantinet triste, désarmée par la puissance des mots choisit par l’auteur de certaines de ces poésies. Elle et son amie Juliette ne comptaient plus les fois ou elles n’avaient su résister à l’achat de un ou deux petits recueils de poésie. Geneviève, souvent seule dans son deux pièce, en profitait pour les lire et vibrer toute entière à la lecture de phrases si joliment exprimées. Les images qu’elle voyait défiler dans son esprit par la seule magie des écrits de ces poètes, la bouleversaient.

     

    Depuis le début de la matinée de ce mercredi de septembre, Geneviève savourait chaque minute de liberté qui lui était accordée par la providence. Ses jours de congé étaient un cadeau inestimable pour elle, et les déjeuners en terrasse avec Juliette étaient euphorisant. Elles riaient de leurs plaisanteries tout en dégustant, chacune, leur menu préféré. Ces deux Jolies jeunes femmes respiraient la joie de vivre et les passants qui se promenaient devant les terrasses, souriaient en les admirant. Ces journées de détente si précieuses aux yeux de Geneviève, lui laissaient toujours un arrière-goût d’amertume, et de regret lorsqu’il fallait songer à rentrer. Pour les deux jeunes femmes, les distractions se terminaient dans un salon de thé où l’on servait de délicieuses pâtisseries qu’elles dégustaient accompagnées d’une avec son amie dans Paris, et à s’émerveiller devant les vitrines qui présentaient à leur regard envieux et passionné, les merveilles de la mode, à manger dans de petits restaurants sympathiques pas trop chers, à l’ambiance familiale, à fouiner dans les étales des bouquinistes, à se promener en bord de seine en fin d’après-midi où, Geneviève avait remarqué qu'il se déclenchait une inexplicable nostalgie poussant les promeneuses à regarder le soleil de l’arrière saison qui ne devenait plus qu’un pâle reflet de sa splendeur passée. C’était le signe ou elles devaient rentrer.

     

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    Chez Orial

     

    Chaque mercredi, accompagnée de Juliette, ces simples petites joies étaient devenus son univers, son bonheur à chaque fois renouvelé par les mêmes émotions, les mêmes sensations, le même plaisir de se retrouver dans Paris, sans personne pour lui dicter sa conduite. Le soir descend lentement sur la ville. Geneviève consulte sa montre : rien ne presse. Encore une heure ou deux à traînasser sans rendre de compte à qui que ce soit. Elle et son amie Juliette, adoraient la ville se parée de ses lumières au fur et à mesure que la nuit tombait. Paris se transformait et sa féerie les subjuguait. Un dernier petit extra dans un de ces cafés accueillants et le taxi était là pour les ramener à leur domicile. Geneviève ne se doutait pas un seul instant de ce qui l’attendait à son retour. Ses préoccupations du moment étaient à l’opposé des craintes qui, à l’ordinaire, torturaient son estomac…

    Dix neuf heure trente sonnait au clocher de l’église, lorsque Geneviève ouvrit la porte sur une clarté qui n’était pas de bonne augure. Aussitôt la peur s’empara de tout son être devant le visage fermé de Robert qu’elle n’attendait pas après plus de quinze jours d’absence. Ses poings serrés brandissaient des bouts de chiffons provenant de ses vêtements lacérés, tels des trophées de guerre. Devant l’évidence de la situation, Geneviève un moment d’hésitation. Robert ne lui laissa pas le temps de se composer une attitude. Ce qu’il venait de découvrir l’avait passablement dégrisé pour ce qu’il projetait d’infliger à sa femme.

    D’où tu viens ?

    Pour donner le change, la réplique de Geneviève fut détachée, mais en même temps, provocante.

    Ça te regarde ? Est-ce que je te demande d’où est ce que tu viens et ce que tu as fais pendant ces quinze jours ? D’ailleurs, en te regardant, sale, débraillé, sentant la vinasse, je n’ai pas besoin de plus de détails pour m’en faire une idée. Il faut dire que je m’en fiche complètement.

    Tu crois pas qu’tu vas t’en tirer comme ça ! Gronda Robert, J'suis ton mari devant la loi ! J’fais c’que veux, pas toi.

    Et bien, celle-là, c’est la meilleur ! Tu t’en vas on ne sais où, et tu reviens on ne sais quand, et je dois rester à la maison en attendant que mon seigneur et maître passe de nouveau la porte sans même rendre de comptes ? J’ai le droit de vivre moi aussi ! De toutes façons, je ne te dirais rien ! C’est ma vie et je fais ce que je veux ! Je n’ai aucun compte à te rendre !

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     Chez Orial

     

    Ta vie ? Hurla son tortionnaire. Tu me dois obéissance et tu n’a aucun droit, juste celui de t’taire ! Que ça t’plaise ou pas !

    Tu ne sera jamais mon maître ! Quant à me soumettre ? Tu rêves ! Je ne me suis pas libérée des griffes de ma mère pour tomber dans les tiennes !

    Robert écumait de rage devant la résistance de sa femme. Ayant dégrafé sa ceinture tout en vociférant des mots d’ivrogne, Robert s’apprêtait à flageller Geneviève avec force, sans s’apercevoir que la porte d’entrée était restée largement ouverte, et que les voisins commençaient à se manifester. Tout en essayant de se protéger des coups de ceinture, Geneviève saisit la balle au bon. Elle fit volte face en retournant sur ses pas, et prit la porte avec précipitation, tout en la claquant derrière elle, puis elle disparut dans le couloir de l’immeuble, omettant sciemment d’appuyer sur la minuterie, de façon à disparaître le plus vite possible, afin qu’il ne la rattrape. Tout en courant, elle avait l’impression que ses talons raisonnaient si fort, qu’il n’aurait pas de mal à la rattraper. Heureusement, elle avait de l’argent sur elle, et elle chercha un hôtel assez proche pour y passer a nuit. Elle se fit inscrire en expliquant le motif de sa venue. Maligne, Montrant ses marques sur ses bras, elle demanda un reçu afin de conserver une preuve de son abandon de domicile, Pour coups porté par son mari, et le cas échéant, déposer plante à la police, bien que cela ne servait pas à grand-chose. Quant à la suite des événements, elle verrait le lendemain matin ce qu’elle devait faire. Fatiguée, elle se coucha et s’endormit.

    Malgré la joie d’exercer le métier qu’elle aimait, elle vivait des jours d’angoisse difficile à supporter. La peur d’être découverte l’angoissait. Il suffisait d'un tout petit grain de sable pour enrayer les rouages de son plan si bien rodé. Elle le savait ! Sa vie se déroulait entre deux pôles carrément opposés : son métier qu’elle adorait et ce mariage absurde qu'elle ne supportait plus. Les disputes continuelles d’où fusaient, de part et d’autre, des insultes qui, de fil en aiguille, aiguisaient la colère de Robert parce que Geneviève ne cédait pas un pouce de terrain. Cela la fatiguaient. Les menaces qu'il proférait à son encontre, Geneviève n'en n’avait que faire. Lorsque l’atmosphère devenait plus qu'orageuse, qu’elle atteignait son paroxysme, et que les coups redoublaient sur la jeune femme, elle n’était pas en reste pour les rendre avec tout ce qui lui tombait sous les mains. Geneviève savait esquiver le mieux possible, les projectiles qui lui arrivaient dessus, et d’une manière ou d’une autre, elle arrivait toujours à lui fausser compagnie comme les soirs ou elle se réfugiait dans une chambre l’hôtel afin d’être à l’abri de sa violence.

     

    A suivre...

     

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