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    L'insoumise

     

    Elle n’avait jamais aucune envie de faire le ménage. Dans la chambre à coucher, comme un reproche muet de son laisser aller, le lit n'était pas fait, sauf quand l’envie lui prenait de changer la literie. Geneviève n’aimais pas dormir dans des draps qui sentait l’odeur de son mari. Quand il restait à dormir là, Elle ne faisait strictement rien. Robert avait beau lui faire des reproches, lui interdire de sortir, rien n'y faisait ! Vindicative par la force des choses, et contestataire par définition, refusant d’être pour la deuxième fois, sous la tutelle qui que ce soit concernant les deux familles chez qui elle ne se sentait pas à l’aise, Geneviève n'en faisait qu'à sa tête. Plus d'une fois Robert avait surprit sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses inconsidérées. Le couple s'affrontait ne laissant derrière eux qu'un champ de ruine où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfum cassés robes lacérées et la lingerie fine réduite en de simples petits bouts de dentelle de nylon qui n'avaient plus rien à voir, de prés ou de loin, avec des dessous féminins. Quand aux bleus que Geneviève récoltait au cours de ces confrontations orageuses, ils mettaient plusieurs jours à se résorber. La jeune femme en avait assez de se faire taper dessus. Insidieusement, l'idée d'un divorce occupait toutes ses pensées et faisait son chemin dans son esprit. Elle ne comptait pas s'éterniser dans le rôle qu'on voulait lui faire jouer. Il fallait qu’elle se consacre à l'élaboration d'un plan le plus vite possible, et faire avaler la pilule à son mari.

    Le soir même, lorsque Robert rentra de son travail, elle n'attendit pas longtemps pour l'informer de sa décision de retravailler et tant pis pour ce qui arriverait par la suite. Celui-ci inquiet demanda :

    Tu veux retravailler ?

    Et sans attendre la réponse, il lui proposa de reprendre son poste chez ses parents. Geneviève lui rétorqua :

    Tu n'as rien compris ! Je veux pouvoir travailler sans rendre de compte à personne et encore moins à ma mère ! Je veux disposer de mon propre argent, avoir mon indépendance financière. Je veux m'acheter tout ce dont j'ai envie sans que tu me reproches mes dépenses et que tu t'en prennes systématiquement à mes achats ! Tu as mains mise sur ma dote alors, il me faut travailler… mais pas au bazar !

     

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    L'insoumise

     

    Robert narquois et sûr de lui opposa un refus catégorique et sans appel au désir d'émancipation de Geneviève :

    C'est non. Si tu veux travailler, tu reprends dans le bazar.

    Geneviève sentait bien que la conversation allait tourner court. Elle s'énerva :

    Je ne t’aime pas ! Tu comprends ? Je ne t’aimerai jamais !

    Je veux ma liberté, tu entends ! Je veux divorcer ! Te voilà prévenu !

    Robert, un instant muet devant ce flot de paroles, se reprit, omettant volontairement de s'étendre sur la notion de divorce. Quant à l'idée même de sa femme désirant travailler ailleurs que chez sa mère, il l'ignora complètement. Avec malice, il insinua :

    Si tu t'ennuies, t'as qu'à faire le ménage ! C'est une vraie porcherie ici ! Et si ça suffit pas, j'irais chercher note fille ! Ça coûtera moins cher que de payer la nourrice ! T'as qu'à faire un effort ! C'est ton rôle que de t'occuper de note fille !

    Non !

    Quoi, non ?

    Tu m'énerves ! Tu n'es qu'un bouseux ! Je ne peux plus te supporter ! Tu me dégoûtes !

    Ah, oui ! Et bien tu vas me supporter quand même !

    NON ! ET NON ! Je ne veux pas te servir de bonne ! Je ne garderai pas ta fille ! J'ai bien dis ta fille ! Tu m'as violé ! As-tu oublié ?! Cette chose est le fruit de ton acte dégoûtant ! Je ne veux pas d'elle et de toi non plus ! Je ne serais jamais ta femme de mon plein grès ! Je veux divorcer ! Tu entends ? Si non, je te rendrais la vie impossible !

    Malgré la rage qui bouillait en lui, Robert fit son possible pour rester le plus calme possible car il se connaissait et il voyait bien que sa femme essayait de le pousser à bout. Il continua sur le même ton, conscient que ça risquait de finir très mal :

    Pas question qu’tu travailles et encore moins qu'on divorce ! T'as compris ?

    C'est ce que l'on verra ! La prochaine fois que tu me touches, je te réserve une surprise de taille ! Tu sens le cambouis même lavé ! Tes ongles sont noir, tu es toujours saoul quand tu rentres ! Tu croies que c’est plaisant pour moi ?! Je ne supporte pas que tu m’approches et je ne supporte pas de dormir à côté de toi ! Tu me répugnes !

     

      A suivre...

     

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    Robert ricana :

    Je sens mauvais… mes mains on du cambouis sous les ongles… Je suis toujours saoul… et à qui la faute si je bois… Et même si je pus ! Et si j'ai envie de toi, moi ! Qui m’empêchera d’recommencer ! Hein ? Allez ? Dis-moi ?! T'es qu'une folle ! Tu vois pas que tu peux rien contre moi ?! T’es ma femme et tu peux rien faire cont’e ça !

    Geneviève, ivre de rage, menaça :

    Tu t'attends à ce que je capitule ! Et bien, je vais te faire regretter de m'avoir épousé !

    Geneviève poussait Robert dans ses derniers retranchements, et tout volait dans la maison. Les voisins alertés par le tapage appelaient Police Secours et Robert devait finir la nuit au poste. Geneviève, dans ces moments-là, se sentait en position de force et savait mettre à profit les traces de coup qu'elle avait reçu en montrant aux policiers les marques de mauvais traitements infligés par son conjoint. Elle savait le provoqué pour en arriver à un point de non retour, mais les conséquences des coups reçus lui laissaient des marques, des rougeurs qui viraient au bleu jaune vert délavé, se diffusant dans un teint terreux peu de temps après les coups qu’elle s’était pris. Elle se plaignait, devant les agents, gémissait, pleurait, morte de peur, et il y avait de quoi ! Elle se l’était bien cherchée, même si elle désirait ses coups pour avoir une preuve de la maltraitance de son mari !

    Les policiers faisaient leur devoir en enjoignant Robert de se calmer, le menaçant de se retrouver au poste s'il n'obtempérait pas. En fait, Ils se contentaient de le conseiller en le sermonnant, le prévenant que s'il y avait encore des plaintes de la part des voisins pour tapage nocturne, il serait embarqué au poste de police pour la nuit. Ils lui conseillaient donc d'aller cuver son vin chez quelques connaissances. Cela avait pour effet de le rendre raisonnable pour un temps. Sans un mot, Robert prenait son blouson devant les agents, puis disparaissait en claquant la porte.

    Ne voulant pas en rester là, Geneviève désirait déposer plainte :

    Regardez monsieur le policier : il me frappe ! Regardez mes bleus !

    Les policiers compatissants lui expliquaient :

    Madame. Il ne faut pas que vous attendiez beaucoup de votre plainte. Pour que vraiment votre plainte aboutisse, il faut un premier sang : autrement dit, que vous soyez blessée assez sérieusement pour que nous puissions intervenir.

     

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    Geneviève poussait Robert dans ses derniers retranchements, et tout volait dans la maison. Les voisins alertés par le tapage appelaient Police Secours et Robert devait finir la nuit au poste. Geneviève, dans ces moments-là, se sentait en position de force et savait mettre à profit les traces de coup qu'elle avait reçu en montrant aux policiers les marques de mauvais traitements infligés par son conjoint. Elle savait le provoqué, mais les conséquences des coups reçus lui laissaient des marques, des rougeurs qui viraient au bleu vert délavé, au jaune atténué par un teint terreux peu de temps après les coups qu’elle s’était pris. Elle se plaignait, devant les agents, gémissait, pleurait, morte de peur, et il y avait de quoi, mais elle se l’était bien cherchée, même si elle désirait ses coups pour avoir une preuve de la maltraitance de son mari envers elle !

    Les policiers faisaient leur devoir en enjoignant le mari de se calmer, le menaçant de se retrouver au poste s'il n'obtempérait pas. En fait, Ils se contentaient de le conseiller en le sermonnant, le prévenant que s'il y avait encore des plaintes de la part des voisins pour tapage nocturne, il serait embarqué au poste de police pour la nuit. Ils lui conseillaient donc d'aller cuver son vin chez quelques connaissances. Cela avait pour effet de le rendre raisonnable pour un temps. Sans un mot, Robert prenait son blouson devant les agents, puis disparaissait en claquant la porte.

    Ne voulant pas en rester là, Geneviève désirait déposer plainte :

    Regardez monsieur le policier : il me frappe ! Regardez mes bleus !

    Les policiers compatissants lui expliquaient :

    Madame. Il ne faut pas que vous attendiez beaucoup de votre plainte. Pour que vraiment votre plainte aboutisse, il faut un premier sang : autrement dit, que vous soyez blessée assez sérieusement pour que nous puissions intervenir. C'est la loi. Pour l'heure, nous ne pouvons faire plus. Nous vous conseillons quand-même d'aller voir un médecin pour faire constater les ecchymoses sur votre corps. C’est tout ce que vous pouvez faire dans l’état actuel des choses. Geneviève, insoumise, et rebelle, avait vite compris qu'elle pouvait tirer partie des fuites désespérées de son mari lors des affrontements avec la police. Dormir seule ces nuits-là, était pour elle un indescriptible soulagement. Après le départ précipité de Robert, Geneviève savait qu'il ne rentrerait pas de la nuit. Elle prenait alors bien soin de bloquer la porte avec son double de clef qu'elle laissait dans la serrure après lui avoir fait faire un demi-tour, ce qui empêchait que l’on puisse l’éjecter de l’extérieur.

     

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    C'est la loi. Pour l'heure, nous ne pouvons faire plus. Nous vous conseillons quand-même d'aller voir un médecin pour faire constater les ecchymoses sur votre corps. C’est tout ce que vous pouvez faire dans l’état actuel des choses.

    Geneviève, insoumise, et rebelle, avait vite compris qu'elle pouvait tirer partie des fuites désespérées de son mari, lors des affrontements avec la police. Dormir seule ces nuits-là, était pour elle un indescriptible soulagement. Après le départ précipité de Robert, Geneviève savait qu'il ne rentrerait pas de la nuit. Elle prenait alors bien soin de bloquer la porte avec son double de clef qu'elle laissait dans la serrure après lui avoir fait faire un demi-tour, ce qui empêchait que l’on puisse l’éjecter de l’extérieur. Elle terminait le travail avec le dossier d'une chaise de cuisine en formicas qu’elle calait en dessous de cette même clef coincée dans son logement, ce qui terminait la barricade : les serrures d'avant permettaient ce stratagème car elles ne ressemblaient pas à celles d'aujourd'hui

    Les absences prolongées de son mari lui permettaient de souffler un peu. Geneviève en profitait pour sortir faire du lèche vitrine, et dépenser l'argent du ménage qui était, pensait-elle, son plein droit. C’était aussi le sien puisque Robert avait prit possession de sa dote. Et quand Robert faisait une réapparition sans prévenir, et qu’il demandait des comptes sur l’argent qui était dans une boîtes de fer bien cachée, Geneviève répondait non nonchalamment :

    Je ne sais pas puisqu’elle cette boîte est cachée ? Je ne puis m’en servir même si je le voulais.

    Mais mon argent à disparut ! Tu peux m’expliquer pourquoi ?

    Une femme, cela s’entretient ! Fit-elle ironiquement.

    Robert fulminait intérieurement et marmonnait :

    Alors, tu l’as trouvé ?! Quel besoin de t’entretenir comme tu dis ! Tu n’es pas du grand monde que je sache ! Je suis un simple mécanicien et tu as des gosses à t’occuper, T’entretiens pas la maison : tout ce que normalement une femme doit faire sans rechigner quand elle est mariée.

    Contre mon grès ! Ne l’oublies pas !

     

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    Robert  se prenait à rêver que sa femme lui pardonnait et qu'ils allaient ensemble chercher la dernière née. La petite Elizabeth. Il ne forcerait pas Geneviève à s'occuper de son fils Robert junior, car elle l'avait volontairement abandonné sous un pont exposé au bombardement. Son fils, avait vu le jour le deux avril 1942. Robert, un an de moins que Geneviève, l'avait confié à ses parents car sa femme avait catégoriquement refusé de s'en occuper. Robert ne demandait qu'à aimer cette petite fille qu'elle lui avait donné bien malgré elle. Il était conscient de l'avoir obligé à se soumettre à lui. Il n'arrivais pas à considérer que sa fille soit le fruit du pêcher. Confusément, Robert sentait que la jeune femme était remontée contre lui et qu’elle lui tenait une rancune féroce, alors qu'il refusait de l'admettre. L'acte d'amour d'une manière aussi brutale n'avait pas eu l'effet escompté que son père lui avait décrit comme étant la solution miracle à leur méconnaissance mutuelle de l’acte sexuel. Pourtant, sa fierté d'homme lui interdisait de capituler devant les attaques répétées de la jeune femme. Malgré les tensions de tous les jours, il s'obstinait à ne pas envisager le divorce. Dans la famille Cadoret, cela ne se faisait pas. Oh, non ! De religion catholique, il lui était interdit d'en arriver à ces extrémités et puis, maintenant qu’ils étaient mariés, il ne désirait pas divorcer. La jeune femme lui appartenait en tant qu’épouse légitime. Pourtant, il fallait bien qu’il se rende compte que dans la vie, Geneviève refusait d’être sa femme. Rien ne se passait comme lui avait dit son père qui se targuait de faire obéir les femmes :

    La fille Delaplace est un bon parti ! Elle te veut pas ; mais c'est pas elle qui va avoir l'dernier mot : c'est sa mère ! C'est pas son père qui va dire l'contraire ce nigaud ! C'est sa bonne femme qui porte la culotte chez eux !

    Les propos de son père cognaient encore à ses oreilles comme autant de coups de marteau sur une enclume :

    Tu t'rends fils ? J'te donne l'garage en dot p'isque j'peux pus travailler à cause d'ma jambe. Tu sais bein ? Moi et ta mère, on a pus vingt ans ! On a pus b'soin d'grand chose pour viv' ! Tu nous verses une tite pension pou nos vieux jours et ça ira bein comme ça ! Et pis c'mariage avec la p'tit' Delaplace, ça t'f'ras une belle dot en pus du garage que J'te laisse en gérance ! Pour l'moment, la mère Delaplace veut garder son bazar ; mais y'aura bein un jour ou elle en aura mare, et elle fera comme moê j'ai fais avec toê !

     

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    Y prendront un p'tit pourcentage au passage et l'rest' s'ra pour toê ! Les aut'es filles sont pas encor' une menace pou' l’héritage des Delaplace ! J'ai causé avec eux l'aut' jour : y veulent voyager qui z'ont dit ; prend' du bon temps. Y'a pas d'mal à ça ! Y Z’ont d’la fortune ! La dot, marmonnait son vieux en bourrant sa pipe de bruyère qu'il avait l'intention de fumer, vous f'ra un bon p'tit pécule pour voir v'nir ! La mère Delaplace ma promit qu'elle aurait sa dot comme ses aut'es filles et q'l'héritage s'rait bein partagé comme y faut, bein sûr ! Y’en aura ben assez pou' tout l'monde, allez donc !

    Pour le jeune homme, les fille de la campagne n’avaient pas peur des travaux difficiles. Elles ne s’occupaient que de besogner : elles aidaient leur mère aux tâches ménagères de la ferme et quotidiennement, elles se levaient tôt pour aider à traire les vaches, nettoyer la porcherie, donner la pâtée aux cochons, distribuer les graines aux poules, canards et autres dindes oies et dindons, ramasser les œufs frais du jour qui venaient d'être pondu, donner de l’herbe aux lapins et tout cela sans se poser de question. Les travaux des champs étant dur et nombreux, les hommes : enfin, ceux qui le pouvaient, s’en occupaient de nouveau ; mais tout ce qui était du domaine des femmes, c’était elles qui s’en chargeaient sans rechigner.

    Les journées de grande lessive étaient les plus pénibles, mais il y avait des compensations. Les préparatifs étaient pourtant assez fatigants par eux même. De grandes lessiveuses galvanisées étaient disposées dans la cour de la ferme, alimentés chacune par un constant feu de bois. L’eau à plus de quatre vingt degrés où trempaient les draps de métisse, laissait échapper une vapeur d’un blanc rendu laiteux par les copeaux de savons que l’on ajoutait au fur et à mesure qu’elle montait en température. Ça embaumait l’air. Mère et fille, ce jour là, faisaient équipe pour se répartir le travail et ainsi gagner du temps. La grande lessive se faisait une fois par mois et durait jusqu’à trois jours.

    Pendant ces grandes lessives, une fois le linge bouillit, les femmes le remuaient régulièrement, le sortaient à l’aide de grandes pinces en bois de hêtre pour éviter de s’ébouillanter puis, le retournait à nouveau de façon à ce que tous les côtés du linge se soient bien imprégnés de copeaux de savon, ce qui rendait les draps de métisse d'un blanc cassé très souples et d'un blanc immaculé une fois séché, en plein soleil, dans les prairies verdoyantes. Dans les grandes lessiveuses où bouillait le linge qu'elles seules connaissaient, après un temps réglementaire, elles passaient les draps et le linge de coton dans des baquets séparés, emplit d’eau claire que l’on changeait plusieurs fois pour qu’il refroidisse avant d’aller au lavoir pour le battre.

     

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    Le  reste du linge fait de coton plus fragile que le métis, ne bouillait pas. Les tissus grand teint comme les torchons, les serviettes de toilette, les nappes, les serviettes de table que l’on désignait comme grand teint : ce qui signifiait qu’elles ne déteignaient pas, avant de pouvoir sortir ce linge l’un après l’autre une fois qu’il était assez refroidi pour le manipuler, l’essorer puis, le charger dans des brouettes de bois où l’on avait disposé un vieux morceau de drap sec et propre qui devaient recevoir le linge car il fallait encore aller à la rivière où se trouvait le lavoir. C'est là que toutes les femmes jeunes ou plus âgées que l'on appelait les lavandières, venaient battre les draps et tout ce qui était en coton. Le battoir était de rigueur : outil indispensable pour pouvoir battre la lessive à la rivière en contrebas où coulait une eau limpide, douce et fraîche. Le travail le plus harassant était de battre, battre et rebattre les tissus afin d'évacuer tout le savon et la saleté. Tout ce labeur ne s'arrêtait pas là. Il fallait encore rincer abondamment le linge dans cette eau courante et chantante. Pour se donner du cœur à l'ouvrage, les lavandières chantaient, mais ne faisaient pas que fredonner des airs qu’elles avaient apprit de mères en filles ! Non ! C'était aussi des airs à la mode comme :

    Connaissez-vous les lavandières : Les lavandière du Portugal — ?

    Les plus jeunes chantaient à tue tête, ce qui énervait passablement les vieilles paysannes,Robert se souvînt du temps ou il était encore jeune homme. Il connaissait tellement bien les habitudes des filles du pays. Il aurait préféré se marier avec une fille de la campagne. Les souvenirs lui revenaient par bribes. Il se revoyait en train de les espionner caché derrière les buissons jouxtant les abords de ce ruban d’eau vive qui serpentait à travers collines, monts et vallées. En cachette de son père, bien sûr ! Il grignotait quelques minutes de son temps sur le travail des champs pour admirer les beautés du village. Ho ! Il ne faisait rien de mal ! Il aimait les voir laver le linge, et le taper avec leur battoir, bavarder, entonner le chants des lavandières, se trémousser en riant, un foulard retenant leurs cheveux dont on voyait, parfois, s’échapper une mèche rebelle. Elles relevaient un coin de leur jupe longue qu’elles coinçaient entre leur fine taille, et leur ceinture de jupe. Souvent robert les voyait s’activer au lavoir pieds nus.

     

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    Elles avaient également une habitude qu’il aimait par dessus tout, c’était leur panier d’osier qu’elles calaient sur une de leurs hanches. Il sentait encore l’odeur des pains de savon dont elles se servaient, ce qui laissaient au linge une agréable odeur de fleurs des champs au pliage. Toute cette effervescence lui plaisait. Robert aimait aussi les voir se chamailler. Les vieilles étaient toujours en train de ronchonner : et ça rouspétait, rouspétait de plus belle, si bien qu'à la fin de la journée, au lavoir, entre les cancanières et les filles pleine de joie de vivre, tout le monde était épuisé. Lorsque les anciennes jugeaient que les draps et linge de maison étaient parfaitement propres, elles tordaient avec précaution chemises, robes, corsages, jupes et jupons, caleçon et pantalons en s'aidant mutuellement. Ensuite, elles allaient tout étendre dans les prés avoisinants leur domaine, ce qu'elles avaient si bien fait bouillir, rincé, lavé et tapé pendant les trois longs jours de grande lessive réglementaire. Rien ne valait les prés d’herbes tendres de leur champs où les vaches n’avaient pas accès à cause de leurs bouses. Il ne fallait pas tacher ce linge resplendissant de blancheur ! Par contre, les bouses étaient un excellent combustible que l’on ramassait une fois bien séchées au soleil, afin de servir, pareil au bois, pour se chauffer dans les grande cheminées murales des fermes : Tout était utilisé dans les fermes, et ce linge exposés aux chauds rayons du soleil, séchaient tranquillement profitant de cette chaleur bienfaisante venant du ciel. Les draps blanchis par la chlorophylle de l’herbe, et la réverbération des chauds rayons solaires, donnaient au linge un parfum fleurant bon la campagne. Ils étaient toujours ramassé et pliés en chantant. Les jeunes filles et femmes mariées caquetaient comme des poules les jours de grande lessive, et le lavoir était leur seule distraction. Les demoiselles de fermes avoisinantes se mêlaient toutes ensembles, autant à la rivière, que pour aider à collecter le linge par famille. Elles se rendaient la pareille mutuellement jusqu’à ce que tout soit ramassé et soigneusement plié dans de grands paniers d’osier. Le travail des maîtresses de maison était de ranger dans de grandes armoires de chêne. Ça embaumaient les petits sacs de lavande que les fermières avaient l’habitude de glisser entre les piles de draps qui s’entassaient, rangées par rangées, au millimètre prés. Les chemises et autres petits linges, se retrouvaient tout aussi minutieusement rangés à leur place habituelle. Après avoir compté les draps et tout ce qui devait se trouver au complet dans les armoires, les lourdes portes de chêne étaient refermées à clef, cachant souvent des trésors en argent et bijoux transmis par héritage. Robert le savait parce qu’il avait vu sa mère faire de même.

     

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    De plus, les rumeurs sur telle ou telle famille qui venaient d’hériter après le décès d’un proche allaient bon train, colportées de ferme en ferme, et de fermes en villages par des langues malveillantes et envieuses. Pas besoin se se fatiguer pour que les rumeurs fonctionnent bon train ! Le vent du nord se chargeait du reste... Robert savait prêter attention à tout ce qu’il se disait : A défaut de savoir parler aux filles il écoutait les quand qu’en-dira-t-on qui se propageaient à la vitesse grand V dans tous les cantons. Quant au trousseau de clefs de sa mère soumise à son époux, mais la matriarche de la maison, elle conservait toujours, pendant à sa taille, un lourd trousseau de clefs attaché solidement au bout d’un long cordon tressé et très solide. Robert avait toujours vu pendre ce trousseau à sa ceinture, ne quittant jamais le pan du tablier protégeant sa longue robe de drap épais pour ne pas la salir inutilement. Seuls les corsages étaient changés périodiquement : il fallait bien ça ! On ne lavait pas tous les jours dans les hameaux ! Ces clefs bien mystérieuses qui intriguaient beaucoup Robert, était une énigme pour lui. Il les entendait, rythmant les pas de sa mère où qu’elle soit dans la maison, pour ne s'arrêter que dans le trou d’une serrure à laquelle elle s'ajustait parfaitement. Toutes les armoires avaient leur propre clefs : une armoires s'ouvrait, le trousseau de clefs s'élevait jusqu'à la serrure puis, retombait lourdement le long du tablier et la robe dont je vous ai parlé plus haut. C'était sa mère qui s'occupait de la bonne tenue des comptes de la ferme, ce qui comprenait l’argenterie et tout ce qu’il pouvait y avoir de précieux à ses yeux était sous sa régence, en plus des terrains avoisinants qui rapportaient : blé qu’il fallait porter au meunier, avoine et seigle. La comptabilité lui incombait en son entière responsabilité. S'il y a bien une chose où sa mère régnait sur le foyer, c'était là où son père ne mettait jamais son nez. Il avait horreur de tenir les comptes à jours qui n'était pas son fort, et sa mère le faisait très bien. Là était son royaume et nul ne devait y mettre son grain de sel.

    Pour en revenir à sa propre femme Geneviève, elle avait vu le jour à Neuf-Marché, en haute Normandie. Ses parents, tous deux également natif de Normandie, avaient soudainement voulu, pour des raisons assez obscures, venir vivre définitivement en banlieue Parisienne. La guerre les ayant enrichie, eux aussi, un peu plus et d’une manière peu avouable, ils avaient jugé, préférable pour eux, de se faire oublier au pays.

    C’est à l’âge de cinquante cinq ans que Monsieur Delaplace avait décidé de s’installer définitivement à Paris pour encaisser un héritage bien dodu.

     

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    Ce n’était pas tout à fait la grande ville ; mais ce n’était pas très loin en train et puis, sa femme venait d’hériter d'un bien immobilier et d’une coquette somme d’argent, ce qui les avait appelé tout droit à Clichy La Garenne. En effet, Madame Delaplace avait un oncle Granchette du côté de sa mère qui devait rester vieux garçon et avait amassé, sa vie durant, une véritable petite fortune. L’une des filles : Lucienne, était déjà en âge de se marier. Ils avaient eu, comme on dit, le choix du roi, puisqu'un garçon répondant au prénom de André était venu au monde le premier. Geneviève était, dans la liste Chronologique des naissances, la troisième née. Elle se trouvait prise entre sa sœur aînée Lucienne et son frère André. Bernadette était la quatrième, Christiane la cinquième, Éliane la sixième et pierrette, la septième. Madame Delaplace avait des préférences pour ses enfants et tous n'étaient pas traité avec égalité : son fils déjà âgé, par rapport au reste de la fratrie, était sa joie et sa fierté. Ses cinq autres filles se calquaient sur leur mère : elles n'aimait pas non plus Geneviève, ce qui faisait d’elle la tête de turc de toute la fratrie. Allez savoir pourquoi ?

    Toujours est-il que, Monsieur et Madame Delaplace, une fois faite l’acquisition du bazar qui n’était qu’une petite partie de l’héritage en question, au lieu de vendre le commerce et les dépendances qui se trouvaient être au dessus puisque l'immeuble comprenait deux étages, avaient décider de le conserver pour l’exploiter. C’est de cette façon que les parents de sa femme se retrouvèrent citadins pour devenir commerçants.

    De ventes pour les uns en achats pour les autres, étant de la même région, les deux partis avaient familiarisé. Suite à un projet d’agrandissement des patrimoines, Ils s'étaient mis d'accords, en lieu et place de Geneviève, et de Robert, afin d’user d'autorité pour les marier. En ce temps-là, le droit de décision que les parents avaient sur leurs enfants en âge d'être mariés, tenait lieu de loi. Ils tenaient tellement à leur argent, qu'il fallait, à tout prix,  protéger et préserver les patrimoines respectifs de chaque familles. C’était ainsi anciennement chez les gens de la terre qui avaient du bien. Dans ces familles, les fiancés n’avaient rien d’autre à faire qu'à s’exécuter. C’était dans l’ordre des choses.

    Depuis son retour de l'hôpital et lasse de ses nombreux affrontements avec Robert, Geneviève avait décidé de ne rien faire pour entretenir l'appartement qu'elle considérait comme insalubre, mal orienté, mal achalandé, mal meublé et envahit par la vermine. N'ayant rien à faire de sa journée, elle se sentait désœuvrée. Elle errait d’une pièce à l’autre sans but précis. Chaque heure qui s’égrainait au carillon lui paraissait interminable. Geneviève s’ennuyait à mourir dans ce rez-de-chaussée humide de la rue Mirabeau.

     

     A suivre... 

     

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    L'insoumise

     

    Le matin, bien après que Robert, ait commencer sa journée de très bonne heure au garage familiale, elle se levait, se faisait du café, avalait précipitamment la première tasse brûlante et se resservait un plein bol fumant pour le déguster lentement avec deux tartines de pain. de campagne tout en écoutant le poste de TSF. Ça lui prenait bien une bonne partie de la matinée. Après le rituel du matin, elle commençait à tourner en rond devant la pile de vaisselle qui séjournait dans l’évier et la poussière qui envahissait les quelques meubles garnissant le logement. Pour oublier ces constants moments de déprime, elle se plongeait dans des magasines de mode prêtés par une voisine du rez de chaussée, avec qui elle avait sympathisé. Elle les feuilletait plusieurs fois de suite rêvant devant de somptueuses toilettes qu’elle ne porterait jamais. C’est dans ces moments là que, n’en pouvant plus d’être confinée dans cette odeur de moisissure et de renfermé, elle se lavait, se maquillait légèrement, s’habillait pour aller se promener et faire du lèche vitrine. A l’air libre, enfin elle respirait. Le long de ces grandes rues bruyantes de passants, agrémentées par la présence euphorisante des grands cafés qui bordaient les grands boulevards, Geneviève se sentait revivre. Devant les vitrines des magasins, son oppression disparaissait complètement. Elle ne se rendait pas compte qu’elle marchait depuis longtemps sans se soucier des heures qui défilaient. La plus part du temps, ses pas la conduisaient dans des grandes rues pleines de va et viens. Les passants qu'elle croisait la sortait de son cafard. En fin d'après midi, elle adorait observer les néons des magasins qui éclairaient leur devanture.

    Il n’était pas rare, la nuit tombée, d’apercevoir un taxi s’arrêter devant le quarante huit de la rue Mirabeau, et de voir en descendre une jeune femme élégamment vêtue, les bras chargés de parquets plus ou moins gros, et enrubannés, s’engouffrer en hâte dans la porte cochère de l’immeuble, puis dans ce couloir mal éclairé et mal odorant, jusqu’à la porte de l’appartement où elle habitait. La porte du deux pièces à peine ouverte, Geneviève retrouvait les mêmes murs du vestibule lézardés par où suintait une humidité latente, dégageant cet air malsain qu'elle redoutait, ce qui lui occasionnait des nausées et des difficultés à respirer. Le papier jaunit par endroits et délavé en d’autres coins de la salle à manger n'arrangeait pas les choses. Du linge sale traînait un peu partout sur les quelques meubles épars et disparates qui lui servaient de décor. Tout lui faisait horreur. Après avoir déposé tous ses achats un peu n’importe où, elle se laissait choir sur le vieux fauteuil de cuir craquelé, réservé à son mari qui, pour une fois qu’il n'était pas occupé.

     

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    Alors seulement elle entreprenait de regarder plus en détail ses folles dépenses faites sur un coup de tête. Ce n’est pas qu’elle avait peur de dépenser l’argent du ménage puisque ses parents l’avaient dotée pour avoir la paix, et parce que son beau-père ne l'aurait pas accepté sans une dote. Il fallait que madame Delaplace, radine comme pas deux, débourse la part qui revenait à Geneviève, une part qui lui revenait de droit. Pour ne plus la voir au magasin, sa mère devait faire une croix sur cette partie du capital dont elle ne verrait plus jamais la couleur. Cela lui avait été pénible, et Geneviève s’en réjouissait en y pensant. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était la réaction de Robert à la vue de tous les achats que, d’après lui, elle n’avait nul besoin. Il détestait au plus haut point les extravagances de sa femme car il avait conscience de sa beauté. Geneviève se savait jolie et les toilettes lui plaisaient tout autant que le maquillage et la lingerie féminine. Il fallait qu'elle dissimule toutes ses folies aux yeux de son mari, afin d'avoir l’opportunité de les ressortir lorsque l'occasion se présenterait, et qu'elle pensait n’être pas trop éloignées dans le temps. Elle entreprit de trouver une cachette où il n’aurait pas l’idée d’aller voir. Dans la chambre à coucher, le lit n’était pas fait. Geneviève n’en avait cure. Robert avait beau lui faire des reproches sur la mauvaise tenue du ménage et lui interdire ses débordements, vindicative et contestataire par principe, Geneviève n’en faisait qu’à sa tête. Plus d’une fois il avait surpris sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses qu’il jugeait inconsidérées. Cela finissait généralement très mal. Le couple s’affrontait, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfums de marques cassés, robes déchirées et lingerie fine réduite à de simples petits bouts de dentelle et de nylon qui n’avaient plus rien à voir, de près ou de loin, avec des dessous féminins. Les quelques meubles avaient aussi leur compte de coups, de trous, d'éraflures et de fêlures. Les chaises et le seul fauteuil bridge du logement se retrouvaient renversés, sans compter le carrelage qui avait des pets, les carreaux des fenêtres se retrouvaient fêlés ou cassés, et que sais-je encore. Quant aux bleus que la jeune femme récoltait au cours de ces confrontations orageuses : ils mettaient plusieurs jours à s’estomper et à disparaître complètement. Tout et n’importe quoi lui servait pour se défendre contre son mari. Bien souvent, le fer à repasser quand ce n’était pas le balai qu’elle tenait bien serré dans ses mains, lui était utiles de façon à intimider Robert. Elle se servait de n'importe quoi qui lui tombait sous la main ce qui lui permettait de ralentir son mari dans ses débordements de colère : Les projectiles volaient dans la pièce où le couple se trouvaient au moment de leur altercation. En même temps qu'elle lançais des objets, elle hurlait pour ameuter le quartier.

     

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     Pour ça, elle savait y faire ! L’issue de ces affrontements, comme à l’accoutumé, se terminait au poste de police pour Robert une fois que les coups avaient plu sur elle. Son but était de prouver la maltraitance conjugale dont elle était la victime. Il fallait prouver qu’elle était battu. Lorsque les agents pénétraient dans le deux pièces, qu’ils se rendaient compte des dégâts. Il fallait calmer le jeu entre les époux. Geneviève se justifiait en alléguant qu'elle était bien obligée de se défendre et qu’elle était en légitime défense. Robert se retrouvait toujours embarqué, menottes aux poignets, afin de se dégriser en cellule pour la nuit. Police secours n'en avait rien à faire des scènes de ménage parce que la loi, encore une fois, accordait au mari tous les droits sur son épouse qui était considérée comme sa propriété. 

    Laissez-moi simplement ouvrir une parenthèse sur le dur combat qu’avaient à mener les femmes pour arriver à obtenir des droits sur leur propre vie.

    Les deux guerres mondiales n’avaient rien changées et cela depuis des décennies, sauf le droit de vote obtenue après maintes lutes acharnées, le six mars 1944. A part cela, les femmes n'avaient pas leurs mots à dire quant à l'autorité de leur seigneur et maître. Leurs maris avaient tous les droits sur elles au même titre qu'un meuble, qu'un chien ou un cheval ! Dès l'instant où ces jeunes femmes étaient mariées, elles perdaient leur autonomie et devenaient la propriété pleine et entière de leur époux. Elles devaient se plier corps et âme à leurs volontés, même sous contrat de mariage ! Si le conjoint était doux, agréable et amoureux, tout allait pour le mieux ; mais s'il s'avérait que l'homme fut une brute épaisse, alors là, les pauvresses subissaient les pires sévices, et les coups de fouet pleuvaient abondamment quand ce n'était pas des coups de poings en pleine figure, des coup de fouet et parfois, la mort. Pour les autres femmes piégées dans une union qu’elles regrettaient, les marmots naissaient les uns après les autres. Pas le temps de reprendre son souffle que déjà, dans certaines familles, une autre naissance non désirée s'annonçait. Pauvres ou riches, les femmes devaient contenter les exigences sexuelles de leur seigneur et maître ! Ce qui sous entendait tout ce que vous pouvez imaginer aujourd'hui. A peine les bambins savaient-ils marcher, que beaucoup de maris remettaient le couvert, bien souvent, sans attendre que leur conjointe encore grosse, ait accouché. Ces brutes les chevauchaient de jour comme de nuit, se soulageant en les prenant par devant ou par derrière, sans aucun respect pour leur conjointe.

     

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    L'insoumise

     

    Les femmes étaient épuisées et à leur merci. La marmaille finissait par constituer une équipe de foot, et ça couraient dans tous les sens. Pour surveiller tout ces bambins, les femmes se tuaient à la tâche sans broncher. Par contre, lorsque les allocations familiales furent inventées pour les couples les plus démunis, elles tombaient directement dans la poche du chef de famille qui allait le plus souvent les boire au café du coin. Ces femmes ne voulaient plus du joug de leur époux, et malgré le manque de considération de la part de l’état, malgré le peu de progrès accompli au niveau de leurs revendications légitimes. Il y avait encore de quoi faire pour qu'elle obtiennes complètement leur émancipation pleine et entière concernant leur corps qui ne leur appartenait  pas sur le plan juridique. Elles n’était toujours pas, reconnues comme étant un être humain à part entière ayant les mêmes droit que les hommes, vis à vis de la loi ! Grâce à Madame Simone veille qui se fit huer par les hommes,. Le combat fut long et difficile ; mais Mme veille à gagné. Les femme obtinrent le droit à l'avortement avec le slogan : Mon corps m'appartient !  Un enfant quand je veux, si je veux ! Ce qui fît du bruit quand des radicaux fanatiques condamnant l'avortement s'en mêlèrent...

    D'ailleurs, aujourd'hui, les discriminations existent toujours, ne serait-ce que pour les salaires qui sont bien moins importants : environs quarante pour cent, à travail égal, de moins que pour les hommes. Les harcèlements continuent de plus belle, les viols qui, dans la plus part du temps, ne sont pas assez condamnés ! Les violeurs revendiquant leur plein droit devant une femme soit disant, consentante, et c’est leurs paroles contre celles de ces femmes. En fait, les hommes s’octroient encore pas mal de droits sur les femme, et nous sommes en  2018...  J'ai la certitude que jamais rien ne changera cet état de fait… J’en ai pour preuve une femme qui a été jugée pour avoir encaissé 35 ans de brutalité sur elle-même et le viol de ses filles par leur monstre de père sans oser rien faire pour leurs venir en aide par peur pour leur vie... et la sienne. A bout de force, il fallait qu’elle ose le geste fatal qui la délivrerait de cet enfer : Elle a tirer un coup de fusil dans le dos de son tortionnaire afin qu’il ne puisse plus retourner la situation à son avantage et reprendre le contrôle sur elle en premier, car cette fois, il ne l’aurait pas loupé. Elle a été condamné pour préméditation puisque elle avait tiré dans son dos. La justice ne teint pas compte de ce qu’elle avait déjà endurer pendant toutes ces nombreuses années, ainsi que ses filles, et la condamna, sans circonstance atténuantes. Ça en dit long sur la justice qui ne sait pas faire la différence entre une femme en danger de mort, si elle ne fait rien pour protéger la vie de ses filles et la sienne, et une femme qui prémédite son crime pour d’autres raisons pas très avouables ? Cette femme plus toute jeune, n’avait-elle pas assez souffert de la monstruosité de son mari ?

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    L'insoumise 

     

    Il fallait encore qu’elle paie pour avoir eu le courage de se libérer et libérer ses filles de ce perverse qui méritait la mort ? Combien de d’années de prison à t-elle écopé avant qu’elle puisse espérer recouvrer sa liberté grâce à de nombreuses pétitions qui finir par être entendues ? Pendant ce temps, combien de violeurs s’en sont sortit sans même une seule année de prison grâce à leurs avocats que j’appellerais : les avocats du diable ? Et combien de violeur meurtriers son relâchés bien trop tôt parce que le viol d’une femme est un délit mineur pour la justice des hommes qui fait son travail comme ça l’arrange ! En somme, là ou rien ne se voit, c’est qu’il n’y a rien à voir de la part de l’exécutif inactif sur les sujets de viol. C’est ce que l’on appelle : la politique de l’autruche… une politique mensongère, une justice à plusieurs vitesses, une justice pour les privilégies que l’on connaît très bien ! Une justice pour les nantis : ces soit disant hommes de valeur qui ont eut la chance de faire de hautes études grâce aux parents riches comme crésus. Ces hommes qui réussissent dans la politique grâce encore à des connaissances bienveillantes gravissent les échelons du pouvoir. Sous le couvert de leurs hautes fonctions, ils ne sont que des harceleurs, des perverses, des violeurs, des voleurs en cols blancs. La justice n’est qu’une mascarade pour le citoyen lambda ! Je ne croie plus en la justice depuis longtemps pour l’avoir expérimenté dans ma jeune existence. Les viols que j’ai subit à l’âge de huit ans, et à mes quinze ans, en 1951 par des ripoux de flics, la justice ne s’est jamais bougée pour moi, pas plus qu’en 1962. Ces avocats d qui défendent le plus souvent les gens qui peuvent payer, ont un costume tout à fait approprié à leur métier ! Ah ! Leur robe noir et leur col blanc leurs vont bien ! Cela représente tout à fait la polyvalence et l’ambiguïté de leur fonctions ! Leur métiers n’est là que pour faire croire au peuple qu’il y en a une justice pour tous pour ceux qui veulent bien y croire, ou qui n’ont jamais eu à faire à elle... Encore aujourd’hui, le chemin sera long pour balayer les obstacles que les gouvernements, de par leur mauvaise volonté, posent en évidence sur la table des discutions, à chaque fois que l'émancipation des femmes est remise en question. On avance d’un demi-pas pour montrer que l’exécutif travaille sur la question, et c’est tout ! ( Liberté - égalité - Fraternité : Ce n’est que de la poudre de perlimpinpin ! C’est mon opinion et je n’en changerais pas !

     

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     L'insoumise

     

    Malgré toutes ses tentatives afin d'obtenir gain de cause auprès des autorités, la jeune femme voyait bien que rien n’avançait. Elle ne comptait pas lâcher prise aussi facilement. Il fallait d'abord qu'elle trouve un emploi. De cette manière, elle pourrait devenir plus indépendante et surtout, en s’impliquant dans un métier qui lui plairait. Une chose la tracassait encore. Elle devait se préparer au pire pour la demande de divorce. Car Robert ne changerait pas d’avis. Elle s’y attendait. Se soulevait aussi le problème du logement à trouver, et de son déménagement. Geneviève devait s’éloigner de ce quartier qu’elle exécrait. Cela allait lui prendre un peu de temps avant de tout planifier dans les moindres détails ; mais à la perspective de se créer une nouvelle vie, Geneviève sentait une exaltation l’envahir. Il est sûr qu’elle avait peur ce que qu’elle aurait encore à subir le temps que tout se mette en place ; mais elle s’en sentait le désir et ne pouvait plus reculer, même si la force lui manquait pour continuer cette vie minable qu’elle menait. Elle ne supportait plus les violentes colères de Robert lorsqu’il n’arrivait pas à ses fins. Elle ne serait pas une femme battue et violée toute son existence ! Ça, jamais ! Il lui fallait gagner juste un peu de temps pour s’organiser. Se soulevait aussi le problème du logement à trouver, et de son déménagement. Geneviève devait s’éloigner de ce quartier qu’elle exécrait. Cela allait lui prendre un peu de temps avant de tout planifier dans les moindres détails ; mais à la perspective de se créer une nouvelle vie, Geneviève sentait une exaltation l’envahir. Il est sûr qu’elle avait peur ce que qu’elle aurait encore à subir le temps que tout se mette en place ; mais elle s’en sentait le courage et ne pouvait plus reculer. La force lui manquait pour continuer. Si il lui fallait affronter le pire. Le soir même, Geneviève ferait part à Robert de ses exigences. Elle en était là de ses pensées lorsqu’elle entendit la clef tourner dans la serrure. Robert fît son apparition dans l’embrasure de la porte de la cuisine qui se trouvait être en enfilade avec le vestibule. S’apercevant que la table n’était pas mise, il lui lança un bonsoir laconique que Geneviève ne releva même pas. Elle faisait semblant de s’affairer à la cuisine dans quelques rangements dont elle se fichait comme de sa première chemise, et elle avait laissé brûler exprès ce qu’elle venait de préparé pour le dîner, ce qui lui arrivait souvent. Il est facile d’en deviner quelle en était la raison. Et bien vous ne vous trompez pas ; mais cette fois, Geneviève ne l’avait pas fait exprès. Absorbée par ses réflexions toutes intérieures, elle avait complètement oublié ce quelle avait mit à cuire sur la cuisinière à charbon.

     

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    L'insoumise

     

     Zut de zut ! Justement ce soir où elle devait lui parler ! Il fallait qu’elle trouve quelque stratagème pour éviter tout problème. Quoi faire ? Prier pour qu’il décide de repartir manger chez le bougnat. A ce moment précis, Robert lui lança :

    J’ai faim.

    Elle lui répondit laconiquement :

    Débrouilles-toi : j'ai fait brûler le repas. Tu ne sens pas ?

    Comment ? Y’a rien de prêt ?

    Non.

    Mais qu’est ce que tu fou de ton temps ?

    D’habitude, rien. Dit-elle ironiquement. Mais ce soir je t'avais préparé quelque chose de bon et, quel dommage ! Je l’ai complètement oublié sur le feu. Désolée !

    Geneviève refusait les tâches ménagères : surtout le servir et manger en face de lui. Tout ce qui regroupait les obligations d’une femme au foyer étaient la troisième raison de son refus : les deux autres raisons, vous les connaissez. Sans broncher, Robert reprit son blouson qu’il avait accroché au porte manteaux du couloir et lui lança en claquant la porte :

    Garce !

    Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C’était bien joué. Il ne rentrerait pas de si tôt. Ce ne serait pas ce soir qu’elle le lui parlerait de ses projets. Son cœur battait à tout rompre. Ce n’était quand même pas une mince affaire que de lui faire face et de lui faire comprendre son point de vue, d’autant plus qu’elle savait pertinemment qu'il refuserait en bloc ce dont elle allait lui faire part ! En l’entendant arriver, surprise dans l’intimité secrète de ses pensées, elle s’était sentie prise au dépourvu. Elle n’était pas prête pour la confrontation. Elle sentait ses jambes se dérober sous elle. Mieux valait ajourner la discussion qui ne manquerait pas d’être houleuse. Elle le savait et comme tous les jours se ressemblaient... Geneviève attendit trois longues journées avant d'amorcer la fameuse discussion. Il y avait un autre facteur à considérer : celui de ne plus avoir le courage de mettre son plan à exécution, et de ranger ses exigences aux oubliettes, ce qui revenait au même. Cette fois, rien ne la ferait reculer.

     

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    Pour se faire, elle avait préparé un repas simple, mais qu’elle voulait mangeable, dressé la table et guetter le moment propice pour passer à l’offensive. Sans se douter un instant que son mari l’attendait au tournant, Geneviève, conduisit la conversation pour l’amener tout doucement à ce qui lui tenait le plus à cœur. Circonspecte, Robert, tout en continuant à ce poser des questions sur cette soudaine amabilité, gardait en mangeant, le nez dans son assiette, puis relevait la tête de temps à autre pour observer sa femme qui n’en pouvait plus de le regarder :

    Il mange comme un cochon. Pensa la jeune femme. Il me dégoûte. Je ne le supporte plus. Il faut que j’arrive à mes fins ! Sans perdre de son apparente assurance et sans plus réfléchir, Geneviève aborda ce pourquoi elle avait monté cette mise en scène. Ce qui pouvait se produire ensuite, elle se devait de l’affronter. De toutes façons, que ce soit maintenant ou à la saint-glinglin, le résultat serait le même. Robert, inquiet de ce que sa femme avait encore bien pu trouver pour le mettre hors de lui, réalisa soudainement qu’au beau milieu du bavardage incessant de Geneviève il venait de capter un mot qui le fît bondir de sa chaise :

    Quoi ? Tu veux toujours travailler !

    Et sans attendre sa réponse, encore une fois, il lui balança :

    Tu peux toujours travailler chez ta mère : Ta place est toujours libre ! Je te l’ai déjà dis !

    Geneviève insista, sachant très bien ce qu'elle risquait si elle ne se pliait pas aux décisions de son mari. Néanmoins, elle continua sa phrase :

    Tu ne veux pas comprendre. Je veux pouvoir choisir ce que je veux faire sans en rendre compte à qui que ce soit et surtout pas à ma mère ! Toi, c’est une chose ; mais elle, non ! J’ai envie de sortir de la maison, apprendre un métier qui m’intéresse et gagner mon argent puisque tu me reproches de dépenser l’argent de ma dot, dit-elle en appuyant sur le sujet épineux qu'était justement sa dot.

    Robert, un rictus aux lèvres, narquois et sûr de lui, opposa un refus catégorique et sans appel :

     

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    Je veux pas qu'tu travailles ailleurs que chez tes parents. Je veux que tu te soumettes à mes décisions Tu me dois obéissance !

    Geneviève sentit que la conversation allait tourner court ; mais elle voulait arriver à ses fins, et tant qu'à faire, autant percer l’abcès maintenant.

    Mais tu rêves ! Tu ne comprends donc pas ? Je veux ma liberté, trouver ma voix, faire un métier qui me plaise, et je veux divorcer ! Te voilà prévenu !

    Devenu blême et muet de stupeur devant ce flot de paroles, Robert se reprit, omettant volontairement de s’étendre sur la notion de divorce. Quant à l’idée même que Geneviève lui faisait part du désir qu'elle ressentait de travailler, il lui rétorqua sachant très bien qu’elle ne céderait pas :

    Si tu t’ennuies, t’as qu’à fair’ l’ménage! C’t’une vraie porcherie ici ! Et si ça t'suffit pas ! T’as qu’à t’occuper d’note fille ! Ça coût’ra moins cher que d’la laisser chez la nourrice ! T’as qu’à faire un effort ! C’est ton rôle de mère d’t’occuper not’e fille ! T'as déjà rej’té les aut’es ! Ça va bien ! Ça suffit !

    Oh ! Ce mauvais Français ! Cette vulgarité dans ses propos ! Vraiment, elle ne supportait plus de l'entendre s'exprimer. Ce n’était pas l’homme qu’elle aurait désirer avoir pour mari. Elle rétorqua tout de go :

    Non !

    Quoi, non ?! Dit-il en haussant la voix.

    Non ! Je ne veux pas te servir de bonne et élever tes gosses toute ma vie ! Et non, je ne veux pas m’occuper de ta fille ! J’ai bien dis : ta fille ! Est-ce que tu as oublié que tu m’as prise de force ?! Cette chose, comme tous les gosses que tu m’as fais, est le fruit de ton acte dégoûtant ! Je ne veux pas d’elle et de toi non plus ! Je ne serai jamais ta femme de mon plein gré ! Je veux divorcer ! Tu entends ? Si tu n’acceptes pas le divorce, je te rendrais la vie impossible ! De par mon mariage, je suis émancipée et je ne veux pas passer ma vie avec toi et en plus, sous le joug de ton misogyne et phallocrate de père qui te commande, à ton âge, ainsi que ma garce de mère qui veut toujours être au courant de ce qui ne la regarde pas ! Malgré la rage qui bouillait en lui, Robert s’efforça de garder son calme. Il sentait que sa femme cherchait l’affrontement. Il repris la parole et sur un ton monocorde il appuya bien distinctement sur ses mots :

      

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     L'insoumise  

     

    Tu travailleras pas et t’es à moi pou’ la vie. T’as compris ? Y’a pas à y rev’nir !

    C’est ce que l’on verra ! Hurla Geneviève. La prochaine fois que tu me touches, je te réserves une surprise dont tu te souviendras toute ta vie ! 

    Robert ricana :

    T’es ma femme. Qu’est ce que tu pourrais bein fair cont’ ça ? Et pis, qu’est ce que tu vas bein pouvoir prouver ? Et si j’ai envie de t'prendre ? T'est à moi ! Hein ! Allez ! Dis-moi ! T’es qu’une folle ma pauv’e fille ! Tu vois qu’tu peux rein fair' conte moi !

    Cette façon qu’avait Robert de manger la moitié les mots l’horripilait. Seul son visage trahissait son exaspération. Elle ne répliqua pas, se contentant de hausser les épaules, mais n'en pensa pas moins. Elle l'aurait au tournant d'une façon ou d'une autre, et, insidieusement dans son esprit, l’idée d’un emploi doublé d’un divorce, par la suite ne la lâchait pas. Elle se voyait bien installée dans sa nouvelle vie : ce qui était en train de devenir une obsession pour elle. Son projet occupait toutes ses pensées. Elle ne se voyait pas passer sa vie auprès de cet homme qui ne lui convenait pas du tout et qu’on lui avait imposé de force. Il n’arrivait pas à conclure les phrases qu’ils commençait, et ne répondait à ses provocations que par des grognements, des insultes et des coups. Elle voulait faire de sa vie une réussite. Quelque chose de bien devait lui arriver. Il n’était pas possible que la malchance s’acharne sur elle tout au long de son existence  Elle voulait être libre. Vivre quelque chose qui lui donnerait le sentiment de ne pas être un pion que l’on déplace sur un échiquier. Sa vie, elle ne la voulait pas échec et mat.

    Ce soir-là, Geneviève décida qu’elle ne voulait pas subir les harcèlements de son mari. Il fallait l’empêcher de rentrer.  Elle savait très bien que Robert allait faire un vacarme assourdissant. Que les voisin allaient s’en mêler, et qu’il finirait pas abandonner sachant ce qui lui en coûterait s'il continuait. Il n'était pas question non plus qu'elle lui ouvre si non, s'en était fichu de sa tranquillité. Elle ne voulait surtout pas ça, et l'on en comprend bien la raison ! Geneviève se doutait qu'il n'irait pas jusque là : une portes que l'on défonce, ça s'entend dans tout l'immeuble et au bout du compte, ça lui coûterait une nuit au poste si police secours se déplaçait encore une fois. Dans son ébriété, Robert en était conscient, mais malgré tout, il appelait sa femme, baragouinait des mots incompréhensibles. Ce qui qu’elle savait qui allait inévitablement se produire, se concrétisa par les portes des voisins en colère qui claquaient. Ce n'était que des ouvriers qui logeaient là, et ils se levaient tous vers les quatre heures du matin. Les dernières minutes de sommeil étaient, pour eux, précieuses, et de se faire réveiller de cette manière, ne leurs plaisait guère ! Le bruit s'arrêta soudain et la nuit se termina sans autres incident. L'ancien hôtel particulier redevînt calme et Pendant plusieurs jours, on ne revit plus Robert. Geneviève avait réussit son coup : Où était t-il ? Que faisait t-il ? Au fond, peut lui importait ce qu'il devenait, dès l'instant où elle pouvait faire ce qu'elle voulait de ses journées. l'ancien hôtel particulier redevînt calme et pendant plusieurs jours, on ne revit plus Robert. Geneviève avait réussit son coup.

     

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