•   

    Refus du passé

     

    Une fois son ami partit, Geneviève fit le tour de toutes les pièces, afin de s'imprégner une nouvelle fois de la puanteur des pièces due aux moisissures qui s'étaient étendues. Elle n'ut pas le temps de reprendre possession des lieux, que déjà Robert faisait son apparition dans le hall d'entrée tel un fou furieux :

    — Je viens de voir ton amant partir en belle bagnole ! Tu te refuses rien ! Tu croyais t'en tirer encore longtemps comme ça ?! Et ben, c'est raté ! Je suis là ce soir ! Ouais, c'est raté ! Et j'vais t'corriger comme on doit l'faire avec une putain !

     En s'avançant vers elle tout en dégrafant sa ceinture, il marmonna :

    — En plus, ça s'fait ram'ner en voiture de luxe ! J't'en foutrais, moi, des voitures de luxes ! Qui c'était ce salopard qui t'a raccompagner ?!

    Geneviève ne perdit pas son sang froid et lui lança au visage que cela ne le regardait pas. Ne contrôlant plus ses pulsions, Robert la gifla à toute volées. Geneviève chancela et perdit l'équilibre, mais la peur de ce qui pouvait se produire par la suite, lui donna l'énergie suffisante pour se relever et foncer vers ce qui servait de salle à manger puisque Robert barrait le passa entre lui et elle. Et comme pour le braver, elle se mit a à hurler: 

    — Oui, j'ai un amant et je travaille depuis plus d'un an dans un grand salon de coiffure en plein cœur de Paris pendant que toi tu te saoules et que tu te fais toutes les femmes de mauvaise vie du quartier pendant que le garage fait faillite ! Et pourquoi, moi, je n'aurais pas le droit d'avoir un amant ?! Il doit être content ton père?! Qu'est-ce que tu dis de ça ?!

    Tous deux tournaient autour de la table de la salle à manger, se mesurant l'un l'autre, pendant que Geneviève cherchait le moyen de s'esquiver dans le couloir menant à une fuite salutaire si elle ne voulait pas subir plus dure châtiment. La peur qu'éprouvait la jeune femme lui donnait des ailes. Dans un mouvement de rage, elle lui jeta son cocufiage en plein face :

    — J'ai un amant et depuis des mois ! Oui, je l'aime et il m'aime ! Et oui, tu es cocu !  Tu entends bien ! TU-ES-CO-CU !

    Robert se rua sur le plateau de la table, presque allongé dessus afin de l'attraper. C'était sans compter sur la rapidité de réflexion de Geneviève. Avisant une ouverture côté couloir, elle se déroba prestement à sa prise alors qu'il essayait de l'agripper par la manche de son manteau qu'elle n'avait encore pas eu le temps d'enlever. Une fois dans le vestibule, Geneviève attrapa son sac à main accroché au porte manteau et prit la porte sans demander son reste. Une fois dans la rue, elle se mit à courir comme une dératée.

    Pour une raison qui n'appartenait qu'à lui, le docteur Grangier ne s'était pas trop éloigné de la rue Mirabeau. Une prémonition lui interdisait de laisser sa protégée sans secours s'il devait arriver un imprévu. Si le contact avec le mari rentrant à l'improviste se passait très mal, il se devait de la secourir. Garé deux rues derrière, il n'avait pas tord. S'attendant à un drame, sa prémonition se trouvait être juste car, en effet, il aperçu sa protégée tournant le coin de la rue. Elle courait, affolée, se retournant sans arrêt de peur d'être rattrapée. Geneviève ne sentait plus ses pieds. Ses larmes inondaient son visage, l'empêchant de voir devant elle. Elle l'avait échappée belle ! Deux rues plus loin, elle ralentit l'allure. elle n'osait plus se retourner, ni s'arrêter, redoutant de voir son mari sur ses talons. Elle avait tourné le coin de la rue Mirabeau donnant sur deux rues plus loin. Avec la nuit, l'asphalte était humide et glissant. Mais sans pouvoir se raisonner, Geneviève continuait d'avancer, ne sachant où aller par cette heure tardive. Un petit gravillon la déstabilisa, ce qui la fit se tordre la cheville et chuter de tout son long dans le caniveau. Un cri de douleur se fit entendre, et ses sanglots redoublèrent de plus belle. Complètement désemparée, sa rage mêlée à sa révolte ajoutant à son désarroi, elle se retrouva assise sur le bord du trottoir, se frottant les genoux qui étaient en sang. Le corps douloureusement meurtrit par cette chute imprévu, elle ne savait que faire.

     

     A suivre...

     

    Ce roman est sous la protection d'un copyright 

          

    sceau copyright 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique