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    Refus du passé

      

    Geneviève ressentait le besoin de se confier à son ami qui, en tant que médecin, saurait lui expliquer que ce qu'elle ressentait comme une réalité, alors qu'elle savait que son amour s'en était allé pour toujours, était juste le fruit de son imagination. Elle ne pouvait l'admettre, car si quelqu'un d'autre que lui, lui avait justement assuré ce qu'elle redoutait, elle lui en aurait voulu. Le fait de sentir celui que dans son rêve et surtout dans cette chambre d'hôtel ou ils s'étaient aimés passionnément ne pouvait pas être réel, n'était pas encore acceptable pour elle. Elle était aimée dans  son rêve ! L'explication venant d'un autre que Pierre, elle ne l'aurait pas cru car enfin, elle avait bien ressentit ses lèvres sur les siennes, ses mains la caresser son corps chaud sur le siens jusqu'à l’extrême jouissance au point de lui arracher un gémissement de plaisir. La nuit de cet adieux était bien réel ! Le fait que Bob lui explique que la mort n'était qu'un passage vers un monde meilleur et qu'ils se retrouveraient un jour était tout aussi réel que cette douleur et cette impression d'abandon qu'elle ressentait ! Et puis, il y avait tous les détails de leur accident survenu la nuit de cet orage dantesque. Bob lui avait expliqué qu'il s'était vu assis à côté d'elle, sentant bien que sa vie lui échappait et qu'il ne survivrait pas, sa blessure à la tête étant trop grave. Il savait qu'elle était en vie, ainsi que sa petite fille glissée à ses pieds et c'est ce qui importait le plus pour lui.

    Lorsqu'elle était sur son lit d'hôpital et lui dans un coma profond, il ne l'avait pas quitté même si elle ne le voyait pas. Il n'avait jamais quitté son chevet et il était jaloux du docteur qui prenait soin d'elle. Il voyait bien que celui-ci était en train de tomber amoureux de sa patiente. Il ne pouvait intervenir, et cela lui faisait très mal. Il y avait une autre vie après la mort et c'est tout ce qu'elle devait retenir de cette épreuve. La jeune femme était convaincu qu'il se trouvait bien aupré d'elle alors qu'elle ne pensait qu'à lui. Son eau de toilette l'accompagnait partout où elle se trouvait. Ce n'était pas une illusion. Geneviève était convaincu qu'il était bien là, prés d'elle, et qu'il la protégerait jusqu'à tant que la peine qu'elle ressentait dans son cœur diminue et ne devienne plus qu'un tendre souvenir. Elle se devait de reconstruire sa vie et ce docteur semblait être l'homme qui lui fallait pour qu'elle se sente protégée. Bob ne partirait pas tant qu'il la sentirait en danger aupré de son mari et des personnes de sa famille. Il lui avait aussi expliquer que l'on aimais jamais deux fois de la même manière. Elle se devait d'avancer et prendre ce que la vie lui offrait. A partir de cette nuit, elle ne reverrait plus son bien aimé, même s'il la protégeait sans qu'elle s'en rendre compte. Après qu'il l'ait raisonné, elle sombra dans la tristesse la plus complète et les larmes inondèrent de nouveau son visage. Elle ne voyait pas sa vie sans lui, mais elle sentait bien qu' il fallait qu'elle avance contre le vent...

    Vous quittez notre hôtel, madame ? Vous n'êtes pas de la région ?

    Geneviève répondit d'un ton indifférent à l'hôtelier :

    — Non. Au revoir, monsieur.

    — Au revoir Madame. Répondit l'hôtelier.

    Malgré la grisaille du jour, Geneviève se sentait assez forte pour aller chez ses parents, affronter sa mère et reprendre sa petite Elisabeth. Elle héla un taxi et lui indiqua le nom de sa rue !

    — Cinquante deux rue Mirabeau, s'il vous plaît.

    Le taxi s’exécuta poliment :

    — Bien, Madame.

    Elle se devait de mettre son plan à exécution le plus rapidement possible. Lorsqu'elle fut dans son quartier, elle ordonna au chauffeur :

    — Laissez-moi ici ! Voici pour vous. Gardez la monnaie.

    Geneviève sortie promptement du véhicule et se dirigea vers le bazar de ses parents.

     

     A suivre...

     

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    Refus du passé

     

    Lorsque son père la vit entrer dans le magasin, il se précipita vers elle :

    — Ma fille ! Ma toute belle ! Tu es sauvée ? Cela fait tellement longtemps que je ne t'ai pas vu !

    — Il ne tenait qu'à vous, père de me visiter à l'hôpital. Je ne suis pas là pour que l'on me fasse des politesses ! Ou est ma mère ?

    — Euh ! Ta mère est au premier avec la petite. Elle s'occupe bien d'elle, tu sais ?

    — Peu importe ! Je dois lui parler seule à seule.

    — Comme tu veux ma fille. Je vais la chercher.

    Son père tourna les talons et disparu dans l'arrière boutique ou se trouvait les escaliers. Geneviève faillit attendre, mais après quelques minutes, sa mère apparut le visage défait par la colère et la peur que sa fille ne vienne reprendre la petite Elisabeth. Elle lui dit sèchement :

    — Que vient-tu faire ici  et que veux tu ?

    —  Ce que je veux ?  C'est mon enfant ! Je viens chercher ma fille ne t'en déplaise ! Dit Geneviève tout en guettant la réaction de sa mère.

    — Ta fille est très bien avec nous ! Tu n'est pas capable de l'élever ! 

    Et Geneviève de répondre :

    — Ah ! Parce que toi tu te sens capable de t'en occuper avec tes airs supérieurs et ta régence sur père et sur ceux qui ne veulent pas t'obéir ?! Regarde ce que tu as fais de ma vie ! Père est à l'état de larve, mais c'est son problème !  Il n'avait qu'à pas se laisser mener par toi pour avoir la paix ! Mes sœurs ? N'en parlons même pas ! Tu as gâché mon existence depuis ma petite enfance et jusqu'à ce que tu me maries à un rustre pour satisfaire tes idées de supériorité, tes idées de grandeur,  tes projets et ton ego ! Tu pus la méchanceté et la cruauté qui ressort par tous les pores de ta peau de maîtresse femme ! Tu comptes t'approprier l'amour de ma petite fille alors que tu ne sais même pas en donner toi-même  ?! Tu te mets le doigts dans l’œil et jusqu'au coude ! Ma fille ne sera jamais ta propriété ! Tiens-toi le pour dit ! Je sais ce que tu as en tête ! Mais tu n'y arriveras pas ! Je t'en empêcherais !

    — Comment comptes-tu t'y prendre avec tes antécédents ?  Fit sa mère narquoise?! 

    — Mes antécédents, comme tu dis ? Mais c'est moi qui détiens la grosse bombe qui va te péter à la face si tu ne me laisses pas tranquille ! Des non dis que tu t'es appliquée à dissimuler, du trafic pendant la guerre, ce que tu as fais de mes autres enfants en profitant de ma jeunesse et de mon inexpérience ! Descends moi tout de suite ma fille avec ses affaires. Si tu refuses, j'irais la chercher moi-même ! J'attends... 

    — Ou vas-tu vivre ?

    — Cela ne vous regarde pas ! Je me garderai bien de te donner des indications sur mon lieu de résidence. Tu ne me fais plus peur et je n'ai que du mépris pour toi ! Quant à mes sœurs, mon père décidément trop moue, mon frère, je ne les connais plus.

    — Mais je suis ta mère et tu me dois le respect ! Riposta madame De... Comment oses-tu me parler sur ce ton ?!

    — En voilà assez ! Je te parle sur le ton qui me plaît ! Je n'ai que faire de tes réflexions ! Madame Delaplace est vexée, et c'est bien dommage ?

     Hors d'elle, près du malaise, espérant amadouer sa fille qui ne s'en laissait plus compter, la mère Delaplace fit mine de se trouver mal.

    — Ne te fatigues pas ! Je connais toutes tes manigances pour les avoir largement subit lorsque j'étais sous ta coupe !  Quant à père, il est la cinquième roue du chariot depuis plus de trente ans et n'a pas droit au chapitre ! Il l'a fort bien comprit et te laisse faire avec ton despotisme ! Tu m'en a fais voir de toutes les couleurs ainsi que mes sœurs qui prenaient model sur toi ! Mais c'est bien finit ! C'est moi qui tiens les ficelles maintenant, et je n'ai pas finis de t'en faire baver si tu me cherches !

      

    A suivre...

     

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    Refus du passé 

     

    — Quai-je fais  pour mérité ton mépris ?

    — Tu oses me poser la question ! Tu aura beau nier tout le mal que tu m'as fais, rien ne s'effacera de ma mémoire ! Tu t'es largement fais les dents sur moi  et tu ne m'as jamais donné d'amour ! Tu n'a jamais voulu d'enfant et Dieu t'a punis en t'obligeant à en élever sept. J'était le souffre douleur de toute la fratrie ! Petite, je te craignais au point de uriner sur moi lorsque tu apparaissais ; mais plus maintenant !

    Jusqu'à mon mariage grotesque avec ce paysan dont tu mas affublé pour te débarrasser de moi, tu as exercé avec délectation ta tyrannie ! Tu m'as jeté, avec l'aide du père de Robert, dans les bras de son fils que je n'aimais pas, et qui ne m'aimait pas non plus ! Vous avez conspiré tous les deux afin d'associer vos deux famille dans le but d'agrandir vos patrimoines : pas pour nous, mais pour vous ! Tu me croyais docile, obéissante, sans cervelle, soumise et insignifiante, et bien c'est raté ! Je ne supporterai jamais plus d'avoir la bride sur le coup, et tu es comprise dedans ! Tu as exercé tes griffes sur moi parce que j'étais mineur et que je ne pouvais rien faire pour t'échapper ! Si j'ai accepter ce mariage ridicule, c'est parce que je voulais m'extirper de ton emprise ! Bien mal m'en a pris : c'était la pire chose qui devait m'arriver, et par ta faute ! Si tu pouvais comprendre ce que je peux te haïr !

    — Taie toi ! Je ne veux plus t'entendre ! Tu es une mauvaise femme !

    — Tu ne t'es jamais regardé dans ta glace le matin en voyant les traits de ton visage refléter ta cruauté, et demandé si ce n'était pas toi qui avait la méchanceté chevillée au corps... mère ? Tu devrais faire un peu ton examen de conscience. argumenta Geneviève tout en avançant vers sa mère qui se tenait campée sur ses deux jambes dans l'escalier qui menait à la chambre de la petite, l'empêchant ainsi de passer pour aller reprendre la petite Elisabeth. Mme "D" ne bougeait pas d'un pouce et toisait sa fille, espérant la faire renoncer à son projet ; mais Geneviève avança d'un pas assuré sur sa mère et lui lança :

    — Laisse-moi passer ! Pousse-toi !

    — Non. Tu ne la verras pas : tu va la perturber. Elle à besoin de calme et de stabilité. Ce n'est pas toi qui va la lui procurer !

    — Tu oses parler de stabilité alors que tu t'es complètement fichu de la mienne ?! J'avais besoin de l'amour de mes deux parents et pas de cette indifférence causée par la lâcheté de mon père pour te laisser mener toute la maison et ton couple comme tu l'entendais ! Je n'ai eu que des corrections de ta part, des maltraitances, des brimades, des insultes, des punitions et punissions injustifiées ! Tu croies devoir me donner des leçons ?! A présent, ton rôle de grand-mère est terminé ! Tu en as bien profité ; mais je ne peux, ni ne veux te laisser jouir de ma petite Elisabeth indéfiniment, alors que tu n'as pas su ou voulu me donner d'amour ! Mes sœurs étaient mieux traitées que moi ! Je vais m'occuper moi-même de ma petite fille afin de la soustraire à ta néfaste influence. Laisse-moi passer Geneviève poussa sa mère sans ménagement pour avoir le champ libre, mais une fois qu'elle eu dépasser sa mère, celle-ci attrapa sa fille par les cheveux pour la retenir, et la gifla. Geneviève stupéfaite par le culot de Mme "D" resta une fraction de seconde sans réaction puis, à son tour, lui administra une magistrale paire de gifles en lui annonçant le coup de grâce :

    — Ecoute-moi bien parce que c'est la dernière fois que vous me voyez avec ma fille : aussi bien père que toi ! Tu en a bien profité en venant la chercher à l'Hôpital avant qu'on ne la mette à l'institue des enfants trouvés. Tu es venu  sans même avoir une onze de compassion pour ce qu'il venait de m'arriver, et si j'allais ou non, m'en sortir ? Je n’oublierais jamais le mal que tu m'as fais tout le long de ces années, tes préférences quant à mon frère le violeur et mes sœurs ! Ce que j'ai enduré à cause de ta cruauté ! C'est moi qui ait le dessus sur toi aujourd'hui, et n'oublie pas que je peux tout dévoiler au père Cadoret de tes combines afin que rien ne se sache dans le village avant de venir en banlieue Parisienne, et de ce que tu as fais de mes enfants. Je vomis sur le viol de ton fils adoré sur ma personne lorsque je n'avais que quinze ans ! Les rumeurs et les quand dira-t-on vont si vite ! Les gens que vous connaissez s'en feraient des gorge chaudes s'ils savaient les atrocités que tu m'as fais endurer, et tu ne pourrais supporter que le nom des Delaplace soit sali ! Tu te rends compte ? Une des filles de la famille Delaplace...  Tu n'a jamais pu accepter la véracité des faits concernant les vices ton fils aîné !  Si je suis devenue ce que je suis aujourd'hui, c'est bien par ta faute ! Violée par un mari chaque fois que cela lui chantait, molestée afin d'obtenir ce qu'il voulait, sans compter qu'il s'est accaparé ma dote que tu as bien été obligé de me donner en cadeau de noces afin que la famille Cadoret croient en ton honnêteté et accepte ce mariage ! Ça fait beaucoup toutes ces mesquineries ! Je ne te pardonnerais jamais la mort de ma petite Chantal sous l'explosion de munissions non désamorcées de la guerre de quatorze dans les caves de l’orphelinat ou tu l'as placé comme enfant née de père et de mère inconnus, loin de moi, pour que je ne puisse pas la retrouver ! Je n'étais pas vierge à cette mascarade de mariage, et tu le savais très bien! Tu es répugnantes et un monstre d'égoïsme ! Ne t'avise pas de m’empêcher de reprendre mon enfant ! Il pourrait t'en cuire ! Sur ses dernières paroles, Geneviève alla chercher sa petite fille et quitta le bazar sans un  regard  sur son passé.

     

    A suivre...

     

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    Refus du passé

     

    Geneviève, toute à sa nouvelle existence, ne se méfiait plus du tout de ce passé qui pouvais, encore une fois la rattraper. En effet, du côté de la famille Cadoret, le beau-père de Geneviève, sans qu'elle ne s'en doute, cherchait à lui faire payer ce qu'il considérait comme étant de sa faute si son fils était dans un état de désœuvrement indescriptible. Il fallait qui lui fasse payer sa désobéissance, son culot, cette insoumission à son mari. Si elle revenait chercher les affaires qu'elle avait laissé précipitamment en s'enfuyant l'autre jour, étant au courant de tout ce qu'il se passait dans la vie de son fils, se doutant bien qu'elle viendrait récupérer ce qu'il considérait comme des guenilles, il lui réserverait un mauvais coup à sa manière. Il ne ruminait que pour trouver un moyen suffisamment fort afin de la démolir.

    Pour l'heure, à cause d'elle, le garage était fermé et mis en vente. Il ne récupérerait rien de ce patrimoine qu'il avait eu tant de plaisir à acquérir de sa ferme et de ses terrains qu'il avait très biens vendus, de façon à vivre largement, là ou il avait choisit de s'installer. Si cette fille avait, comme le certifiait sa mère, été docile, tout ce serait déroulé autrement, et le garage aurait prit de la valeur sans la déchéance de son fils. Les locaux se seraient agrandit et tout irait pour le mieux à l'heure actuelle. Depuis ce mariage avec cette saloperie de bonne femme, son fils n'était plus le même. il parlait tout seul et très fort dans les rues, s'en prenait aux passants et chez le bougnat, il était agressif avec ses copains. Il ne dormait presque plus chez lui et venait se réfugier chez son père. Ces nuits là, c'était dantesque. Il faisait des cauchemars, se levait en plein milieu de la nuit, l'empêchant, lui et sa femme de dormir, faisait les cent pas dans la cuisine pour se faire du café tout en marmonnant, essayait d'allumer la TSF et titillait les stations pour passer le temps jusqu'au petit matin ou son père le trouvait endormit, son bol de café renversé sur lui, la tête sur le rebord du meuble où se trouvait le poste. C'était pitoyable. Fernand, enrageait de ne rien pouvoir faire contre sa belle fille qui avait eu le culot de détruire son fils au point de le rendre alcoolique et quelque peu fou car il n'était jamais sobre. C'en était trop pour un père comme Monsieur Cadoret qui n'avait guère l'habitude que l'on discuta ses ordres :

    — Cette petite pute va pas faire la loi longtemps ! Dit t-il tout haut en patois Normand ? C'est moé qui vous l'dis ! Mais pou' qui qu'es prend cette grue ! J'vas lui montrer de quel boé je m'chauffe, moé !

    Le père Cadoret ne contrôlait plus sa colère de paysan. Pour la première fois de sa vie de femme soumise, sa femme osa lui donner son avis en essayant de calmer sa fureur. Celui-ci réagit violemment et lui hurla dessus :

    — De quoi tu t'emmêles, toé ?! J'tais d'mandé quéqu' chose ? Tu vas pâs t'y mette toé aussi ?! On aura tout vu dans c'te maison ! Non mais !  Ou qu'est-ce t'y qu'on a vu ça ?! C'est l'monde à l'envers, ma parole ! V'là maint'nant qu'les femmes veulent faire la loé ! R'tourne d'vant tes fourneaux ou va faire ta vaisselle ; mais fou-moé l'camp d'là, si non j'te fich' une baigne !

    — Ah ! maint'nant, ça suffit ! Éclatât Mme Cadoret ! J'tai laissé faire pendant tout c't'emps, mais j'peux pus ! Tu t'entêtes à faire les choses à ta manière et r'gardes ou on en est ?! Ça va ben ! Aller ! Et pis d'abord : j'me tairais quand ça m'plaira ! Y'en a marre de tes gueulades ! T'a compris ?! Essaie de m'baigner pou' voér ! Tu croies qu'tu m'fais peur ?!

    Mme Cadoret, partie sur sa lancée, ne compta pas s’arrêter, tellement elle avait  de reproches à faire à son mari depuis toutes ces années qu'elle supportait son sale caractère. Il était exécrable à vivre. 

    — Tu croies qu'tu m'fais peu' ?! C'est finit c'temps lâ ! J't'ai toujours laissé faire à ta guise sans rouspéter pacque t'es têtu comme not'e mule qu'ont avait avant ! T'es rancunier, coléreux, impossible ! Malgré tout, j't'aime gros nigaud, si non, Y'a bein des tours d'horloge que j't'aurais quitté ! T'es un homme dur et sans pitié  pour qui ne fait pas ce que tu veux ! T'aim' pâs qu'on t'résiste ! J'ai ben compris comme t'étais et si j'tai laissé faire tes excès : c'était pou'qu'tu m'foutes la paix ! Tu pouvais gueuler tout ton soûl toute la journée su' n'import' qui et pou' n'impo'te quoi, ça m'était bein égale !  Tu n'es qu'un gros ronchon !  Un gros lourdaud ! Arrêtes donc un peu ça ! Tout' façons, tu pourras rein changer à c't'histoire. Alors, à quoi bon ?

    Fernand, pantois de la soudaine rébellion de sa femme qui ne ressentait plus la peur de lui dire ce qu'elle pensait, était resté sans voix, et s'en alla, penaud, tout en continuant maronner, montant lourdement les marches des escaliers menant aux chambres. Sur le palier, il continua de marmonner dans ses moustaches, en tapant du talon, alimenté par la rancœur qu'il nourrissait à l'encontre sa belle-fille. Sa femme l'entendait encore baragouiner, quand, soudain, un énorme claquage de porte la fit sursauter. Ce vacarme était reconnaissable au bruit de leur porte de chambre. Peu importe ! Ce n'était pas les chambres qui manquait. Elle s'en irait dormir  dans un autre lit. Malgré tout, elle était satisfaire d'avoir eu, en cette fin de soirée pluvieuse, le courage de lui déballer tout ce qu'elle avait à lui reprocher. En trente ans de mariage, elle avait su gardé pour elle tous ce que ce soir elle avait osé lui dire. Elle était, elle-même, stupéfaire de son agacement à l'encontre de son paysan de mari ? Hausser la voix plus haut que lui était impensable avant ! Elle préférait rester dans son coin afin d'avoir comme elle lui avait lancé à la figure, la paix. S'être permis de lui jeter en pleine face ses quatre vérités, lui donnait un sentiment de satisfaction indescriptible. Un sourire se dessina sur son visage, satisfaite de lui avoir cloué le bec pour un temps.

     

    A suivre...

     

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    Refus du passé

     

    Pour en revenir à Geneviève, la jeune femme avait réussit la phase première de son plan : reprendre sa fille et en finir avec sa mère, ses sœurs, et pour couper définitivement avec sa famille, son père.

    Presque qu'un bon mois s'écoula dans le nid douillet de la grande villa de son ami le chirurgien qui l'avait accueillit avec sa petite Elisabeth. Pierre respirait la générosité dont il savait faire preuve aupré de sa protégée. Geneviève avait une confiance inébranlable en lui. Depuis qu'elle habitait à demeure chez son protecteur, elle savourait sans aucune gêne les bienfaits dont elle profitait pour sa petite et pour elle-même. Elle était libre de ses allées et venues dans les parcs ou elle rencontrait d'autres mamans heureuses de montrer leur enfant. Geneviève avait reçu en cadeau un très beau landau. Pierre lui avait offert tout le nécessaire pour le bien être de sa petite fille. Ses cadeaux la rendaient fière. Ce n'était pas qu'elle aima l'argent à un point tel qu'elle s'enorgueillissait de tous ses présents, mais elle aimait que sa petite ait de jolies choses. Son enfance en avait été trop privé pour qu'elle n'apprécie pas ce que Pierre offrait à son bébé.

    Pour en revenir à ses désirs, Geneviève avait besoin de se créer son propre monde. Le parc Montsouris était un lieu propice à la méditation et aux rencontres. Lors de ses promenades, elle s' installait un peu à l'écart. Geneviève avait fait justement connaissance et sympathisé avec une jeune maman comme elle prénommée Martine. La jeune femme lui inspirait confiance. Geneviève avait tellement besoin de sociabiliser avec de jeunes femmes de son âge en dehors de ce cocon pourtant bien sécurisant qu'était l'entourage de la villa mit à sa disposition. Les employé à son service, tout dévoués à sa petite ou à elle-même, étaient trop à l'écoute de ses moindres  besoins, ce qui la gênait un peu.

    Après avoir bien papoté entre femmes, et respirer à plein poumons un bon bol d'air, les deux jeune mamans qui avaient sympathisé, rentraient tranquillement à pieds sans oublier de s'arrêter à la terrasse d'un café se trouvant sur leur trajet de retour afin de collationner. Puis elles prenaient congé l'une de l'autre et s'en allaient chacune de leur côté. Geneviève évitait de trop penser au décès qui l'avait ravagé et privé de ce bonheur qui lui avait été enlevé trop vite et trop tôt. Le décès de son amour la hantait toujours... Vivre tout le temps dans l'entourage de pierre l'étouffait. Elle avait trop envie de sortir de sa cage dorée. Il ne l'empêchait pas d'aller et de venir comme elle l'entendait, mais le fait qu'il se rende de plus en plus indispensable dans son existence, la rendait mal à l'aise. Pourtant, elle se sentait redevable vis à vis de son ami. La petite Elisabeth s'apprivoisait, heureuse de vivre et de se sentir aimée. Tout semblait se dérouler  pour le mieux, dans le meilleur des mondes, si ce n'était cette envie de liberté qui la tenaillait, tout en étant rongée par la peur que son mari ne la retrouve. L'angoisse refaisait surface à chaque fois que cette idée venait subrepticement torturer son esprit et lui gâcher sa tranquillité. Dans ces moments là, son ami Pierre était là pour l'aider à surmonter sa déprime surtout lorsque Bob se rappelait à sa mémoire et que son cœur souffrait de son absence au point qu'elle perdait tout contact avec la réalité. Ce sentiment de solitude se réveillait surtout lorsque le soir tombait. Qu'allait-il advenir d'elle si elle ne parvenait pas à l'oublier ? Elle avait en charge sa petite fille et tant qu'elle se sentirait à l'abri grâce à l'hospitalité de son ami Pierre qui, malheureusement, n'était pas toujours là, son métier y étant pour beaucoup, elle refuserait l'insécurité de son deux pièce médiocre. Ce chirurgien ne comptait pas ses heures lorsque son service se prolongeait tard dans la nuit, surtout si l'on avait un besoin extrême de ses services.

    Pour ce qui était de l'amour étant encore trop présent dans son cœur et qui accaparait toute ses pensées, nul autre homme ne saurait le remplacer. Elle était très reconnaissante envers Pierre pour sa bonté, mais elle ne l'aimais que d'une amitié sincère. Cela n'allait pas plus loin. Elle était consciente de tout ce qu'il faisait pour elle et son enfant, mais ça s'arrêtait là. Souvent Geneviève avait l'impression de sentir son cher amour que le destin lui avait enlevé une nuit d'orage, tout près d'elle. Certaines nuits, sa présence la troublait au point qu'elle se réveillait, sentant son odeur qui enveloppait tout son corps. Elle sentait la proximité de sa peau et ils lui arrivait même d'avoir l'impression qu'il lui parlait, l'embrassait, la caressait et qu'il lui faisait l'amour. Au petit matin, Geneviève était fatiguée, étourdie, mais heureuse. Cette nuit de douce tendresse avec celui dont elle ne pouvait oublier ses mains sur a peau, la troublait encore. Ces jours là, la tristesse mélangée à se bonheur entrevu pendant la nuit, la plongeait dans ses souvenirs et la bulle dans laquelle elle se réfugiait, et qui n'était là que pour l'isoler de l'extérieur afin de jouir égoïstement des caresses de Bob, de l'amour qui lui prodiguait et dont elle goûtait encore les bienfaits, l'apaisait. Au matin, elle se réveillait entièrement à lui. 

    Pierre s'évertuait à lui faire admettre que ce n'était que des rêves qu'elle entretenait elle-même pour se rassurer et ne pas oublier trop vite Bob. Son cerveau n'acceptant pas l'évidence de sa mort, reproduisait synthétiquement toutes les odeurs pouvant lui rappeler ce qu'il avait été pour elle et qu'il représentait encore à ses yeux. Pierre essayait de lui faire comprendre qu'elle mettrait du temps à oublier cette tragédie et ce qu'elle ressentait certaines nuits était normal puisque qu'elle nourrissait et chérissait son souvenir qu'elle voulait inaltérable pour le confort de son âme. Pierre essayait avec le plus de tacts possible, de lui faire réaliser que Beaucoup de personnes, après avoir perdu un être cher, vivaient des expériences similaires à la sienne. Il ne fallait pas qu'elle se complaise dans cette atmosphère surnaturelle qu'elle entretenait inconsciemment, et dans laquelle elle se plaisait afin d’échapper à une réalité qu'elle trouvait sans saveur et qu'elle rejetait en bloc. Tant qu'elle resterait agrippée à ses fantasmes, elle ne pourrait pas avancer dans sa vie. Elle devait affronter courageusement, avec son aide, le départ de son bien aimé. Elle ne devait pas chercher à  vivre à travers son amour décédé depuis quelques mois déjà. Elle se devait de puiser ses forces dans ce que la vie lui offrait, et construire son existence avec ce qui était réelle.

     

    A suivre...

     

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