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    L'insoumise

     

    Elle n’avait jamais aucune envie de faire le ménage. Dans la chambre à coucher, comme un reproche muet de son laisser aller, le lit n'était pas fait, sauf quand l’envie lui prenait de changer la literie. Geneviève n’aimais pas dormir dans des draps qui sentait l’odeur de son mari. Quand il restait à dormir là, Elle ne faisait strictement rien. Robert avait beau lui faire des reproches, lui interdire de sortir, rien n'y faisait ! Vindicative par la force des choses, et contestataire par définition, refusant d’être pour la deuxième fois, sous la tutelle qui que ce soit concernant les deux familles chez qui elle ne se sentait pas à l’aise, Geneviève n'en faisait qu'à sa tête. Plus d'une fois Robert avait surprit sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses inconsidérées. Le couple s'affrontait ne laissant derrière eux qu'un champ de ruine où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfum cassés robes lacérées et la lingerie fine réduite en de simples petits bouts de dentelle de nylon qui n'avaient plus rien à voir, de prés ou de loin, avec des dessous féminins. Quand aux bleus que Geneviève récoltait au cours de ces confrontations orageuses, ils mettaient plusieurs jours à se résorber. La jeune femme en avait assez de se faire taper dessus. Insidieusement, l'idée d'un divorce occupait toutes ses pensées et faisait son chemin dans son esprit. Elle ne comptait pas s'éterniser dans le rôle qu'on voulait lui faire jouer. Il fallait qu’elle se consacre à l'élaboration d'un plan le plus vite possible, et faire avaler la pilule à son mari.

    Le soir même, lorsque Robert rentra de son travail, elle n'attendit pas longtemps pour l'informer de sa décision de retravailler et tant pis pour ce qui arriverait par la suite. Celui-ci inquiet demanda :

    Tu veux retravailler ?

    Et sans attendre la réponse, il lui proposa de reprendre son poste chez ses parents. Geneviève lui rétorqua :

    Tu n'as rien compris ! Je veux pouvoir travailler sans rendre de compte à personne et encore moins à ma mère ! Je veux disposer de mon propre argent, avoir mon indépendance financière. Je veux m'acheter tout ce dont j'ai envie sans que tu me reproches mes dépenses et que tu t'en prennes systématiquement à mes achats ! Tu as mains mise sur ma dote alors, il me faut travailler… mais pas au bazar !

     

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    Chez Orial

     

    Si vous le désirez mademoiselle…

    Non. Pas mademoiselle. Madame : je suis mariée.

    L’homme eut l’air surprit ; mais, néanmoins, il continua :

    Ah ! Bien. Je disais donc, madame, que si vous le désirez, vous pouvez commencer ce matin. Geneviève n’extériorisa pas son enthousiasme, mais elle accepta sans l’hombre d’une hésitation l’offre qui lui était faite par le directeur du salon Orial. Son calcul fût vite fait dans sa petite tête blonde : Sa journée se terminait à dix neuf heure. Son mari ne revenait pas avant vingt deux heure, le temps de faire son tour chez le bougnat, et de bien s’abreuver, cela lui laissait largement le temps de regagner son domicile, de se démaquiller, se déshabiller, de tout faire disparaître de des effets qui auraient pu la trahir, se mettre en robe de chambre, et préparer quelque chose à manger si monsieur avait faim en rentrant : s’il rentrait, car une fois complètement saoul, il lui arrivait souvent de dormir chez quelques les fille de joie de sa connaissance : ce qui arrangeait bien Geneviève.

    Le lendemain matin, n’ayant pas eu à se disputer pour la énième fois avec Robert puisqu’il n’était pas rentré de la nuit, Geneviève fit sa toilette, choisit une tenue adéquate pour travailler tout en étant présentable, prit soin de son maquillage, pour être encore plus avenante et plaire à la clientèle. Comme elle était en avance, elle décida de prendre son petit déjeuner prêt du salon. Elle se sentait tellement bien, détendue, libre, qu’elle profita de sa grande tasse de café crème et de deux gros croissants tout frais et encore chauds. Elle aperçu Juliette : une grande fille mince et brune, très sympathique, et lui fît signe de venir la rejoindre, ce que la jeune femme fît. Elle commanda la même chose que Geneviève, et elles discutèrent de tout et de rien jusqu’à l’ouverture du salon Orial. Après avoir souhaité le bonjour à son patron, elle reçu sa blouse rose afin de manucurer la clientèle sans se tacher. sans plus de préambules, Geneviève suivit Juliette qui, dans un premier temps, devait la former pour apprendre la manucure. En ce temps éloigné de plusieurs décennies, la plupart des métiers s’apprenaient, selon le terme employé : sur le tas. Le salon Orial dégageait une atmosphère presque irréelle avec une musique douce diffusée de l’arrière salle où l’on rangeait les produits de toutes sortes.

     

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    Chez Orial

     

    Chaque mercredi, accompagnée de Juliette, ces simples petites joies étaient devenus son univers, son bonheur à chaque fois renouvelé par les mêmes émotions, les mêmes sensations, le même plaisir de se retrouver dans Paris, sans personne pour lui dicter sa conduite. Le soir descend lentement sur la ville. Geneviève consulte sa montre : rien ne presse. Encore une heure ou deux à traînasser sans rendre de compte à qui que ce soit. Elle et son amie Juliette, adoraient la ville se parée de ses lumières au fur et à mesure que la nuit tombait. Paris se transformait et sa féerie les subjuguait. Un dernier petit extra dans un de ces cafés accueillants et le taxi était là pour les ramener à leur domicile. Geneviève ne se doutait pas un seul instant de ce qui l’attendait à son retour. Ses préoccupations du moment étaient à l’opposé des craintes qui, à l’ordinaire, torturaient son estomac…

    Dix neuf heure trente sonnait au clocher de l’église, lorsque Geneviève ouvrit la porte sur une clarté qui n’était pas de bonne augure. Aussitôt la peur s’empara de tout son être devant le visage fermé de Robert qu’elle n’attendait pas après plus de quinze jours d’absence. Ses poings serrés brandissaient des bouts de chiffons provenant de ses vêtements lacérés, tels des trophées de guerre. Devant l’évidence de la situation, Geneviève un moment d’hésitation. Robert ne lui laissa pas le temps de se composer une attitude. Ce qu’il venait de découvrir l’avait passablement dégrisé pour ce qu’il projetait d’infliger à sa femme.

    D’où tu viens ?

    Pour donner le change, la réplique de Geneviève fut détachée, mais en même temps, provocante.

    Ça te regarde ? Est-ce que je te demande d’où est ce que tu viens et ce que tu as fais pendant ces quinze jours ? D’ailleurs, en te regardant, sale, débraillé, sentant la vinasse, je n’ai pas besoin de plus de détails pour m’en faire une idée. Il faut dire que je m’en fiche complètement.

    Tu crois pas qu’tu vas t’en tirer comme ça ! Gronda Robert, J'suis ton mari devant la loi ! J’fais c’que veux, pas toi.

    Et bien, celle-là, c’est la meilleur ! Tu t’en vas on ne sais où, et tu reviens on ne sais quand, et je dois rester à la maison en attendant que mon seigneur et maître passe de nouveau la porte sans même rendre de comptes ? J’ai le droit de vivre moi aussi ! De toutes façons, je ne te dirais rien ! C’est ma vie et je fais ce que je veux ! Je n’ai aucun compte à te rendre !

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     Chez Orial

     

    Ta vie ? Hurla son tortionnaire. Tu me dois obéissance et tu n’a aucun droit, juste celui de t’taire ! Que ça t’plaise ou pas !

    Tu ne sera jamais mon maître ! Quant à me soumettre ? Tu rêves ! Je ne me suis pas libérée des griffes de ma mère pour tomber dans les tiennes !

    Robert écumait de rage devant la résistance de sa femme. Ayant dégrafé sa ceinture tout en vociférant des mots d’ivrogne, Robert s’apprêtait à flageller Geneviève avec force, sans s’apercevoir que la porte d’entrée était restée largement ouverte, et que les voisins commençaient à se manifester. Tout en essayant de se protéger des coups de ceinture, Geneviève saisit la balle au bon. Elle fit volte face en retournant sur ses pas, et prit la porte avec précipitation, tout en la claquant derrière elle, puis elle disparut dans le couloir de l’immeuble, omettant sciemment d’appuyer sur la minuterie, de façon à disparaître le plus vite possible, afin qu’il ne la rattrape. Tout en courant, elle avait l’impression que ses talons raisonnaient si fort, qu’il n’aurait pas de mal à la rattraper. Heureusement, elle avait de l’argent sur elle, et elle chercha un hôtel assez proche pour y passer a nuit. Elle se fit inscrire en expliquant le motif de sa venue. Maligne, Montrant ses marques sur ses bras, elle demanda un reçu afin de conserver une preuve de son abandon de domicile, Pour coups porté par son mari, et le cas échéant, déposer plante à la police, bien que cela ne servait pas à grand-chose. Quant à la suite des événements, elle verrait le lendemain matin ce qu’elle devait faire. Fatiguée, elle se coucha et s’endormit.

    Malgré la joie d’exercer le métier qu’elle aimait, elle vivait des jours d’angoisse difficile à supporter. La peur d’être découverte l’angoissait. Il suffisait d'un tout petit grain de sable pour enrayer les rouages de son plan si bien rodé. Elle le savait ! Sa vie se déroulait entre deux pôles carrément opposés : son métier qu’elle adorait et ce mariage absurde qu'elle ne supportait plus. Les disputes continuelles d’où fusaient, de part et d’autre, des insultes qui, de fil en aiguille, aiguisaient la colère de Robert parce que Geneviève ne cédait pas un pouce de terrain. Cela la fatiguaient. Les menaces qu'il proférait à son encontre, Geneviève n'en n’avait que faire. Lorsque l’atmosphère devenait plus qu'orageuse, qu’elle atteignait son paroxysme, et que les coups redoublaient sur la jeune femme, elle n’était pas en reste pour les rendre avec tout ce qui lui tombait sous les mains. Geneviève savait esquiver le mieux possible, les projectiles qui lui arrivaient dessus, et d’une manière ou d’une autre, elle arrivait toujours à lui fausser compagnie comme les soirs ou elle se réfugiait dans une chambre l’hôtel afin d’être à l’abri de sa violence.

     

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    Chez Orial

     

    Un tourne disque était à l’œuvre. Les hauts parleurs savamment dissimulés à la clientèle, ne faisait que diffuser le son. L’ambiance était détendue et parfumée, ce qui contribuait au bien être des clients. Pour l’époque, le salon se distinguait déjà par sa grandeur, son élégance, et la mixité de la clientèle. Le salon se répartissait de telle manière, que l’on avait pas l’impression d’une séparation entre les deux vastes pièces meublées de façon à bien distinguer le salon pour dames et le salon pour homme ; mais sans séparation ainsi qu’un alcôve réservé à la manucure. C’est justement ce qui lui donnait tout son charme, et qui le désignait, dans tout Paris, comme le salon d’avant-garde. Toute cette agitation agissait sur la jeune femme comme un gaz euphorisant qui lui permettait, pour quelques heures, d’oublier le dureté de son existence. Et la journée s’envola sur les ailes du temps…

    L’horloge de l’église de son quartier venait de sonner 20 heure lorsque Geneviève introduisit la clef dans la serrure de la porte d’entrée. Elle arrêta son geste et tendit l’oreille quelques instants, le cœur battant puis, elle tourna sa clef dans la serrure et poussa la porte qui s’ouvrit sur un couloir sombre et inhospitalier. Le silence régnait en maître dans ce taudis qui lui servait de logis. Par précaution et surtout pour se rassurer, elle inspecta chaque pièce en ayant soin de faire de la lumière au passage. Tout était normal. Rien n’indiquait que son mari soit passé dans la journée pour quelques raisons que ce soit. Soulagée de ne pas à avoir à rendre de compte, Geneviève s’affala sur le vieux fauteuil bridge qui se trouvait dans la sale à manger faisant office de salon en même temps, et retira, du bout de ses orteils, ses haut talons qu’elle avait supporté toute la journée. Elle s’étira de tout son long en baillant : la fatigue de son premier jour d’essai se faisant sentir, cependant, elle ne pouvait se cacher qu’elle que cet emploi lui plaisait. Pour la première fois de sa vie, elle était heureuse. Ce seul premier jour de travail venait de lui faire entrevoir la possibilité de devenir indépendante financièrement. Si elle savait manœuvrer adroitement, pour que son mari ne découvre rien de sa supercherie, elle comptait bien finir par se sortir de ce piège matrimoniale. Peu à peu, une douce et bienfaisante langueur l’envahit. Sans plus se poser de questions, elle résolue d’aller se coucher. Des flashs faisant revivre sa journée, accaparaient ses pensées. Machinalement, elle s’empressa de bloquer la porte comme à son habitude, éteignit les pièces inutilement éclairées et se dirigea vers la chambre à coucher dont elle avait changé la literie la veille, et qui, pour une fois, lui parut un havre de paix. Geneviève soupira d’aise, et entreprit de faire sa toilette.

     

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    Chez Orial

     

    Elle rêvassait tout en peignant ses beaux cheveux blonds, enfila une chemise de nuit puis, elle esquissa un léger pas danse, et se laissa choir dans ce grand lit tout propre en fredonnant un air qu’elle avait entendu dans l’après midi. Elle ne pouvait s’empêcher de se laisser aller à la rêverie, et se surprit à sourire puis, elle plongea progressivement dans un profond sommeil réparateur.

    Les journées lui paraissaient courtes pour Geneviève qui travaillait déjà chez Orial depuis plus d’un mois. Chaque jour qui s’écoulait était, pour elle, un enchantement. La clientèle masculine, toujours à l’affût de nouvelles têtes, l’avait tout de suite remarquée et adoptée. Certains hommes n’hésitaient pas à passer en douce devant d’autres pour être chouchoutés par ce beau brin de fille qui leurs mettait tous le cœur en capilotade. Geneviève se rendait compte de l’effet qu’elle leurs faisait, et les compliments dont, discrètement, ils la couvraient, la troublait au plus haut point. Elle se rendait compte qu’elle aimait les hommages de la gente masculine : cette sensation, nouvelle pour elle, la galvanisait, et son énergie s’en trouvait décuplée.

    Jusqu’ici, les jours s’écoulaient sans problème majeur, et Geneviève s’ingéniait à changer ses habitudes afin d’éviter toutes questions qui auraient immanquablement amené son mari à devenir curieux sur son emploi du temps. Quand il était là, et qu’il exigeait sexuellement son dû en tant que mari, elle cédait sans aucune complaisance. Sa froideur interpellait Robert qui ne comprenait pas les raisons pour lesquelles elle avait changé d’attitude envers lui. Elle ne participait nullement à son plaisir amoureux, et comme il s’y prenait mal, ne pensant qu’à lui, cela arrangeait bien la jeune femme qui ne supportait pas de le sentir en elle, et de le voir s’endormir, ronflant comme une locomotive et refoulant le vin à plein nez. Il lui arrivait aussi de se réveiller en pleine nuit après avoir cuvé une bonne partie de l’alcool consommé, pour prendre sa femme, sans même s’inquiéter si elle était consentante. Ces nuit-là étaient un supplice pour elle ; mais il fallait au moins ça pour endormir sa méfiance... En tenant compte de ses problèmes de couple, une trêve, malgré tout, très fragile, s’était établie entre eux. C’était la seule solution que Geneviève avait trouvé pour avoir la paix. Robert acceptait la situation sans trop chercher les raisons qui les avaient mené à cet armistice précaire ; mais qui avait l’air de fonctionner : la maison était mieux tenu, les repas préparés seulement quand il était là, étaient mangeables. Geneviève avait son petit secret pour que tout soit en ordre : Elle payait une femme de ménage qui s’occupait de l’entretient du deux pièces cuisine.

     

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    Chez Orial 

     

    En ce qui concernait le linge de maison, les grosses pièces comme les bleus de travail de Robert, les pantalons, les chemises et linges de corps : sous ses ordres, étaient mener à la blanchisserie. Son linge régulièrement nettoyé, repassé, plié, était bien rangé à leur place dans l’armoire. Lorsque Geneviève rentrait de son travail, tout était ordonné et propre. Il ne lui restait qu’à préparer le repas seulement quand il rentrait. Robert n’était pas souvent là, et l’on en connaît la raison ; mais quand il lui prenait l’envie de reparaître devant Geneviève, que, par oubli, Geneviève n’avait pas bloquée la porte, il n’était pas beau à voir : il sentait mauvais, et la crasse lui soulevait le cœur. Mais où avait t-il donc été traîner ?

    Les disputes recommençaient de plus belle pour les mêmes raisons : la garde des enfants dont elle ne voulait toujours pas en entendre parler et pour cause ! Ces soirs là, les affrontements étaient violents, et Robert finissait au poste de police. Dans ces moments-là, Geneviève était soulagée de se retrouver à nouveau seule, échappant ainsi à une nuit infernale...

    Le salon Orial dont la réputation n’était plus à faire, présentait des nouveauté dans les cosmétiques, les teintures capillaires, les permanentes, les crèmes pour décoloration, les brillantines pour ces messieurs dont je tairais le prestigieux nom qui existe toujours : aussi bien les shampoings, que des savonnettes et autres produits. Geneviève évoluait dans un monde perpétuellement en mouvement, Cet univers de la beauté dont elle n’avait jamais soupçonné l’existence, la fascinait. Juliette avait immédiatement prit Geneviève sous son aile, et elle s’étaient toutes deux liées d’amitié. Geneviève s’entendait bien avec la plus part des employés. C’était une grande famille que la coiffure ! Jusqu’à Patrick, le directeur du salon qui, ne cachant plus l’intérêt que la jeune femme suscitait chez lui, cherchait n’importe quel prétexte pour la prendre en aparté afin de lui demander si tout se passait bien, si elle se plaisait à son poste, ou bien, si elle accepterait de prendre un café avec lui en dehors du salon, etc. Lorsque le client dont elle s’occupait, était bien de sa personne, elle ressentait un petit pincement au creux de l’estomac qui l’avertissait de se tenir sur ses gardes. Geneviève restait donc très professionnelle, s’efforçant de l’éconduire avec le sourire en lui confiant qu’elle était mariée. L’homme en prenait un coup à son amour propre d’avoir été proprement éconduit ; mais en générale, cela se passait pour le mieux. En plus d’un ans, bon gré mal gré, en ce qui concernait son couple, Geneviève avait fait d’immenses progrès dans le domaine de la coiffure.

     

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    Chez Orial 

     

    Patrick avait repéré, chez la jeune femme, un talent qui promettait. La manière dont elle manipulait les cheveux ne le trompait pas et il l’avait tout de suite prit à part pour lui proposer d’apprendre le métier de la la coiffure. Aussitôt, il l’avait initié au à la façon dont on devait s'y prendre pour shampouiner les cheveux courts ou longs, comment savoir  réussir une coupe sur cheveux de n'importe quelle longueur, savoir monter une mise en plis, monter une permanente, teindre ou décolorer les cheveux, monter des chignons bouclés ou banane, et donner le dernier coup de peigne à une cliente. Ce grand garçon filiforme, aimable de sa personne, la trentaine environ, cheveux blonds, yeux bleus couleur menthe à l’eau, teint pâle, mains fines et longues intriguait beaucoup Geneviève. Malgré les question qu’elle se posait sur le jeune homme, elle était avide d’apprendre, et ne voulu pas s’embarrasser de préjugés. Elle su mettre de côté ce qui ne la regardait pas, ne se consacrant uniquement à son travail. Elle grimpa vite les échelons. Son savoir faire la fit apprécier des clientes les plus exigeantes. Les talent qu’elle déployait dans la manipulation de la chevelure, son inventivité capillaire la désigna bientôt comme première coiffeuse de l’établissement. Il y avait bien quelques jalousies au sein de ces collègues, mais Geneviève n’en avait que faire du moment que tout se déroulait comme elle le souhaitait, et c’était là son but principal pourtant, un soir du mois de novembre 1949, et pour situer les mois qui s’étaient écoulés depuis son accouchement, sa petite fille, toujours en nourrice, avait alors 22 mois. Je disais donc qu’un soir de novembre quarante neuf, un froid glacial avait envahi la capitale parisienne pour ne pas attendre le bus trop longtemps, Geneviève se faisait raccompagner par des collègues, pas toujours les mêmes, qui la déposaient devant chez elle. D’un caractère enjouée depuis qu’elle se sentait libre, elle acceptait de bon cœur les invitations à boire un thé ou un café avant de rentrer, ce qui la mettait dans des situations très inconfortables. De plus en plus longues, ses escapades bien innocentes, mais de plus en plus nombreuses, empiétaient sur le temps qu’elle réservait à la mise en place de son plan. L’imprudence se trouvait bien trop souvent sollicitée… Un de ces soirs de détente où elle n’avait pas prêté attention à l‘heure, elle se retrouva en présence de son mari qui était là depuis quelques minutes ; son regard interrogatif et courroucé fit le tour de la silhouette de Geneviève en un peu moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Elle comprenait très bien sa gestuelle et tel qu’il était là, on aurait dit un gros chat qui se délectait de la peur qu’il lisait dans ses yeux. En un revers de situation, Geneviève était devenue sa proie. Il ne décrocha pas un mot, laissant ainsi sa femme dans l’expectative.

     

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    Chez Orial  

     

    Surprise par sa présence plus qu’inhabituelle, elle se reprit vite afin de le contrer si nécessaire. Par une habile manœuvre elle le contourna afin de le dépasser et le laissa planté là. Robert la retînt par le bras, mais Geneviève se dégagea brusquement en lançant :

    Laisse-moi passer ! Fusa des lèvres de Geneviève, et sans plus se soucier de ce qu’il pouvait bien penser, Elle disparut dans la pénombre de l’appartement.

    Désarçonné par tant d’assurance et de désinvolture qui n’était, en vérité, qu’apparence, Robert suivait les allées et venues de sa femme, la pressant de questions :

    Où t’étais ? T’as vu l’heure ? J’voudrais bein savoir où t’as traîné si c’est pas trop te d’mander ?

    Ça ne te regarde pas. Est-ce que je te demande ou tu passes le plus claire de ton temps ?Geneviève appréhendait que la discussion ne prenne des proportions qu’elle ne souhaitait pas. Jusque maintenant, son métier qu’elle adorait n’était pas abordé dans les soupçons de son ivrogne de mari. Comme elle refusait toujours de répondre aux injonctions de Robert, il proférait des injures suivies de menaces qui, toujours en apparence, n’impressionnaient pas plus Geneviève, malgré tout, méfiante quand aux possibles revirements de sa brute de mari. Son importante stature de viking, Robert était un être sans envergure, sans personnalité, faible et il s’en rendait compte. Il ne sa trouvait de l’assurance que sous l’effet de l’alcool qui, à cause de l’accoutumance, prenait, peu à peu, possession de son corps, de son esprit et de son âme jusqu’à lui faire perdre toute notion du bien et du mal : il n’arrivait pas à prendre le dessus sur sa femme, et pour continuer d’exister, il fallait qu’il boivent. Lorsque l’orage atteignait son paroxysme à force de questions sans réponse, les coups commençaient à pleuvoir de tous côtés. Geneviève esquivait ou n’esquivait pas toujours, mais elle savait lui fausser compagnie, jusque dans le vestibule prendre son sac et son manteau au passage pour s’engouffrer vers la sortie et refermer la porte à double tour, derrière elle. De peur qu’il arrive à la suivre, elle courrait à en perdre haleine, tournait le coin de la rue Mirabeau, et ne s’arrêtait que pour reprendre son souffle. A ces heures tardives ou il lui arrivait souvent d’être dehors, elle poussait un peu plus sa marche et elle trouvait toujours son petit troquet qui était encore ouvert. Elle entrait prenait une chaise au fond de la salle vide, et commandait un grand café crème afin de se réchauffer. Les nuits d’automne étant froides surtout la nuit, elle restait jusqu’à la fermeture.

     

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    Chez Orial   

     

    Lorsque le patron du café lui signifiait gentiment qu’il fermait, elle cherchait de la monnaie, payait et s’en allait en espérant retrouver le deux pièce vide. Après ces moments de colère extrême, Robert avait vidé les lieux, ce qui la soulageait. Elle barricadât la serrure et bloqua la poignée en porcelaine de la porte avec la chaise de cuisine habituelle pour être sûr de ne plus être importunée. En prévision de ces ouragans, Geneviève avait acheté un rasoir à mains qu’elle avait toujours dans on sac ou caché sous son traversin pour une raison bien précise. Moins innocente qu’aux jours de ses noces, elle apprit ainsi, mois après mois, à encaisser les brutalités de son mari, nourrissant à son égard, à mesure que le temps comptait les mois, puis les années, une haine sans borne. Pour se protéger le mieux possible, il lui fallut déniché diverses cachettes, dont celle de la cave très pratique pour y passer quelques heures avant que son mari, ne la trouvant pas, décide de s’en aller au bougnat se rincer le gosier. Chacun de son côté, s’arrangeait à sa sauce : Robert s’enfonçant dans sa dépravation buvant allègrement les revenus de garage qui diminuaient à vue d’œil, jusqu’à engloutir complètement la dot de sa femme. Toutes les putes qui l’adulaient étaient à ses pieds, tant et si bien qu’avec elles, il se sentait invincible. Ce qu’il n’avait pas comprit, c’est que tous ceux et celles qu’il croyait ses amis (es), le laisseraient dès qu’il n’aurait plus un sous en poche. Le garage n’ouvrait plus que très rarement. Les clients attendaient que leur voiture soit réparée et, au bout du compte, ils faisait remorquer leur véhicule ailleurs, en colère et déçu du manque de professionnalisme du fils du père Cadoret. Lui qui adorait son métier, n’était presque jamais plus dans son quartier et les rumeurs allaient bon train. Quant à la femme de celui-ci, on la voyait partir tous les matins de très bonne heure, toujours bien pomponnée, sa jolie tête blonde bien plantée entre ses deux épaules, absolument pas préoccupé du sort de son époux.

    Ces drôles de jeunes gens, quand même ! Ils ont une drôle de façon de concevoir leur couple ! Dit une cliente au boulanger du coin. Et la boulangère de renchérir :

    Moi, je vois Mme Cadoret tourner au coin de la rue Mirabeau, pour aller où ? Je ne saurais vous dire ; mais j’arriverais bien à glaner quelques renseignements par-ci, par-là ! On entend plus parler que de ça dans l’quartier ! Vous verrez ! Un jour ou l’autre, vu que le mari ne fait pas grand-chose de bon à part tenir le bar du bougnat de peur qu’il ne s’écroule ! Le garage va être mis en vente. Ça va pas traîner ! Le fils Cadoret est en train de tout dilapider le patrimoine de son père, avec les filles et la boisson. Si c'est pas malheureux de voire ça !

     

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      Chez Orial

     

    Madame Poupin qui attendait son tour pour avoir son pain tout frais et craquelant, sortant à peine du four, se mêla, à son tour, de la conversation :

    Moi, je suis sûr qu’elle a un amant ! Étant donné que j’habite au rez de chaussée comme les Cadoret et que mes fenêtres sont juste en face les leurs, je vois tout ce qui se passe. Tiens : Pas plus tard que l’autre soir, vers vingt deux heure trente, Le clocher de l’église venait de sonner vingt deux heure, je les ai vu se battre comme des chiffonniers. Je peux vous dire qu’elle ne se laisse pas faire la belle Geneviève ! C’est souvent qu’on voit le panier à salade venir chercher le fils Cadoret pour passer sa nuit au poste pour se dégriser ! Ce qui est bizarre, C’est que pendant plusieurs jours, on ne le revoit pas ; mais madame Cadoret, elle, s’en va quand même tous les matins de très bonne heure, toute pomponnée, et habillée avec classe. Une très grande dame en apparence ! C’est comme j’vous l’dis ! Je ne dors guère, donc, je regarde tout ce qui se passe dans la rue…

     

    Depuis que Robert n’était pas revenu depuis au moins une quinzaine de jours, Geneviève avait l’impression d’être débarrassée de lui. Elle vivait à sa guise dans un deux pièce bien rangé : Ce qui l’ennuyait le plus, était l’odeur de moisissure et le suintement des murs du vestibule. Il fallait qu’elle est assez d’argent pour pouvoir s’enfuir de ce taudis qui lui servait d’abri pour ce moment. Son jour de congé était justement le mercredi : le lundi étant le jour de fermeture hebdomadaire. Geneviève ne comptait pas passer sa journée enfermée, maintenant qu’elle avait prit le goût de se préparer chaque matin. Et puis, elle avait rendez-vous avec Juliette, son amie pour se promener, et faire les magasins. Leur coin favoris étaient les bords de seine et les bouquinistes : une des multiples curiosité de Paris. Les deux jeunes femmes gagnant bien leur vie, s’offraient, pour se rendre au lieu dit, le taxi. Arrivées à leur destination, elle s’offraient, pour commencer la journée de détente, un grand café crème, et deux croissants au beurre, tout en discutant joyeusement de choses et d’autres. Après ce petit intermède, elle traversaient le boulevard et flânaient devant ces bouquinistes ou elle examinaient avec soins quelque livres ayant retenu leur attention. Il y avait beaucoup d’auteur qui n’étaient pas connus et qui auraient, d’après elles, mérités de l’être. Que de jolies choses écrites dans ces recueils de poésie. Geneviève aurait aimé vivre à cette époque, rien que pour qu’on lui parla de cette manière. Le côté romantique de ces écrits entrevus quelques instants, lui plaisaient infiniment et son émotion était palpable.

     

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    Chez Orial

     

    Les deux amies avaient des goûts similaires et ne repartaient jamais, non sans avoir acquit un de ces précieux ouvrages qui, en les feuilletant, arrivaient, un congé sur l’autre, à les subjuguer encore. Songeuse, Geneviève reprenait sa marche au bras de son amie qui ne l’était pas moins. Comme la journée était agréable, elles allèrent s’asseoir sur un des bancs du square du Vert-Galant : à l’île de la cité, pour y bouquiner une vingtaine de minutes leur trouvaille. La curiosité l’emportant sur la faim, jusqu'à ces instants de lecture, se faisait sentir ; L’âme touchée par tant de lyrisme, et malgré son envie de vivre pleinement cette belle journée d’automne ensoleillée, Geneviève entraîna son amie se restaurer. Intérieurement, elle se sentait un tantinet triste, désarmée par la puissance des mots choisit par l’auteur de certaines de ces poésies. Elle et son amie Juliette ne comptaient plus les fois ou elles n’avaient su résister à l’achat de un ou deux petits recueils de poésie. Geneviève, souvent seule dans son deux pièce, en profitait pour les lire et vibrer toute entière à la lecture de phrases si joliment exprimées. Les images qu’elle voyait défiler dans son esprit par la seule magie des écrits de ces poètes, la bouleversaient.

     

    Depuis le début de la matinée de ce mercredi de septembre, Geneviève savourait chaque minute de liberté qui lui était accordée par la providence. Ses jours de congé étaient un cadeau inestimable pour elle, et les déjeuners en terrasse avec Juliette étaient euphorisant. Elles riaient de leurs plaisanteries tout en dégustant, chacune, leur menu préféré. Ces deux Jolies jeunes femmes respiraient la joie de vivre et les passants qui se promenaient devant les terrasses, souriaient en les admirant. Ces journées de détente si précieuses aux yeux de Geneviève, lui laissaient toujours un arrière-goût d’amertume, et de regret lorsqu’il fallait songer à rentrer. Pour les deux jeunes femmes, les distractions se terminaient dans un salon de thé où l’on servait de délicieuses pâtisseries qu’elles dégustaient accompagnées d’une avec son amie dans Paris, et à s’émerveiller devant les vitrines qui présentaient à leur regard envieux et passionné, les merveilles de la mode, à manger dans de petits restaurants sympathiques pas trop chers, à l’ambiance familiale, à fouiner dans les étales des bouquinistes, à se promener en bord de seine en fin d’après-midi où, Geneviève avait remarqué qu'il se déclenchait une inexplicable nostalgie poussant les promeneuses à regarder le soleil de l’arrière saison qui ne devenait plus qu’un pâle reflet de sa splendeur passée. C’était le signe ou elles devaient rentrer.

     

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    L'insoumise

     

    De plus, les rumeurs sur telle ou telle famille qui venaient d’hériter après le décès d’un proche allaient bon train, colportées de ferme en ferme, et de fermes en villages par des langues malveillantes et envieuses. Pas besoin se se fatiguer pour que les rumeurs fonctionnent bon train ! Le vent du nord se chargeait du reste... Robert savait prêter attention à tout ce qu’il se disait : A défaut de savoir parler aux filles il écoutait les quand qu’en-dira-t-on qui se propageaient à la vitesse grand V dans tous les cantons. Quant au trousseau de clefs de sa mère soumise à son époux, mais la matriarche de la maison, elle conservait toujours, pendant à sa taille, un lourd trousseau de clefs attaché solidement au bout d’un long cordon tressé et très solide. Robert avait toujours vu pendre ce trousseau à sa ceinture, ne quittant jamais le pan du tablier protégeant sa longue robe de drap épais pour ne pas la salir inutilement. Seuls les corsages étaient changés périodiquement : il fallait bien ça ! On ne lavait pas tous les jours dans les hameaux ! Ces clefs bien mystérieuses qui intriguaient beaucoup Robert, était une énigme pour lui. Il les entendait, rythmant les pas de sa mère où qu’elle soit dans la maison, pour ne s'arrêter que dans le trou d’une serrure à laquelle elle s'ajustait parfaitement. Toutes les armoires avaient leur propre clefs : une armoires s'ouvrait, le trousseau de clefs s'élevait jusqu'à la serrure puis, retombait lourdement le long du tablier et la robe dont je vous ai parlé plus haut. C'était sa mère qui s'occupait de la bonne tenue des comptes de la ferme, ce qui comprenait l’argenterie et tout ce qu’il pouvait y avoir de précieux à ses yeux était sous sa régence, en plus des terrains avoisinants qui rapportaient : blé qu’il fallait porter au meunier, avoine et seigle. La comptabilité lui incombait en son entière responsabilité. S'il y a bien une chose où sa mère régnait sur le foyer, c'était là où son père ne mettait jamais son nez. Il avait horreur de tenir les comptes à jours qui n'était pas son fort, et sa mère le faisait très bien. Là était son royaume et nul ne devait y mettre son grain de sel.

    Pour en revenir à sa propre femme Geneviève, elle avait vu le jour à Neuf-Marché, en haute Normandie. Ses parents, tous deux également natif de Normandie, avaient soudainement voulu, pour des raisons assez obscures, venir vivre définitivement en banlieue Parisienne. La guerre les ayant enrichie, eux aussi, un peu plus et d’une manière peu avouable, ils avaient jugé, préférable pour eux, de se faire oublier au pays.

    C’est à l’âge de cinquante cinq ans que Monsieur Delaplace avait décidé de s’installer définitivement à Paris pour encaisser un héritage bien dodu.

     

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     L'insoumise

     

    Ce n’était pas tout à fait la grande ville ; mais ce n’était pas très loin en train et puis, sa femme venait d’hériter d'un bien immobilier et d’une coquette somme d’argent, ce qui les avait appelé tout droit à Clichy La Garenne. En effet, Madame Delaplace avait un oncle Granchette du côté de sa mère qui devait rester vieux garçon et avait amassé, sa vie durant, une véritable petite fortune. L’une des filles : Lucienne, était déjà en âge de se marier. Ils avaient eu, comme on dit, le choix du roi, puisqu'un garçon répondant au prénom de André était venu au monde le premier. Geneviève était, dans la liste Chronologique des naissances, la troisième née. Elle se trouvait prise entre sa sœur aînée Lucienne et son frère André. Bernadette était la quatrième, Christiane la cinquième, Éliane la sixième et pierrette, la septième. Madame Delaplace avait des préférences pour ses enfants et tous n'étaient pas traité avec égalité : son fils déjà âgé, par rapport au reste de la fratrie, était sa joie et sa fierté. Ses cinq autres filles se calquaient sur leur mère : elles n'aimait pas non plus Geneviève, ce qui faisait d’elle la tête de turc de toute la fratrie. Allez savoir pourquoi ?

    Toujours est-il que, Monsieur et Madame Delaplace, une fois faite l’acquisition du bazar qui n’était qu’une petite partie de l’héritage en question, au lieu de vendre le commerce et les dépendances qui se trouvaient être au dessus puisque l'immeuble comprenait deux étages, avaient décider de le conserver pour l’exploiter. C’est de cette façon que les parents de sa femme se retrouvèrent citadins pour devenir commerçants.

    De ventes pour les uns en achats pour les autres, étant de la même région, les deux partis avaient familiarisé. Suite à un projet d’agrandissement des patrimoines, Ils s'étaient mis d'accords, en lieu et place de Geneviève, et de Robert, afin d’user d'autorité pour les marier. En ce temps-là, le droit de décision que les parents avaient sur leurs enfants en âge d'être mariés, tenait lieu de loi. Ils tenaient tellement à leur argent, qu'il fallait, à tout prix,  protéger et préserver les patrimoines respectifs de chaque familles. C’était ainsi anciennement chez les gens de la terre qui avaient du bien. Dans ces familles, les fiancés n’avaient rien d’autre à faire qu'à s’exécuter. C’était dans l’ordre des choses.

    Depuis son retour de l'hôpital et lasse de ses nombreux affrontements avec Robert, Geneviève avait décidé de ne rien faire pour entretenir l'appartement qu'elle considérait comme insalubre, mal orienté, mal achalandé, mal meublé et envahit par la vermine. N'ayant rien à faire de sa journée, elle se sentait désœuvrée. Elle errait d’une pièce à l’autre sans but précis. Chaque heure qui s’égrainait au carillon lui paraissait interminable. Geneviève s’ennuyait à mourir dans ce rez-de-chaussée humide de la rue Mirabeau.

     

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    Le matin, bien après que Robert, ait commencer sa journée de très bonne heure au garage familiale, elle se levait, se faisait du café, avalait précipitamment la première tasse brûlante et se resservait un plein bol fumant pour le déguster lentement avec deux tartines de pain. de campagne tout en écoutant le poste de TSF. Ça lui prenait bien une bonne partie de la matinée. Après le rituel du matin, elle commençait à tourner en rond devant la pile de vaisselle qui séjournait dans l’évier et la poussière qui envahissait les quelques meubles garnissant le logement. Pour oublier ces constants moments de déprime, elle se plongeait dans des magasines de mode prêtés par une voisine du rez de chaussée, avec qui elle avait sympathisé. Elle les feuilletait plusieurs fois de suite rêvant devant de somptueuses toilettes qu’elle ne porterait jamais. C’est dans ces moments là que, n’en pouvant plus d’être confinée dans cette odeur de moisissure et de renfermé, elle se lavait, se maquillait légèrement, s’habillait pour aller se promener et faire du lèche vitrine. A l’air libre, enfin elle respirait. Le long de ces grandes rues bruyantes de passants, agrémentées par la présence euphorisante des grands cafés qui bordaient les grands boulevards, Geneviève se sentait revivre. Devant les vitrines des magasins, son oppression disparaissait complètement. Elle ne se rendait pas compte qu’elle marchait depuis longtemps sans se soucier des heures qui défilaient. La plus part du temps, ses pas la conduisaient dans des grandes rues pleines de va et viens. Les passants qu'elle croisait la sortait de son cafard. En fin d'après midi, elle adorait observer les néons des magasins qui éclairaient leur devanture.

    Il n’était pas rare, la nuit tombée, d’apercevoir un taxi s’arrêter devant le quarante huit de la rue Mirabeau, et de voir en descendre une jeune femme élégamment vêtue, les bras chargés de parquets plus ou moins gros, et enrubannés, s’engouffrer en hâte dans la porte cochère de l’immeuble, puis dans ce couloir mal éclairé et mal odorant, jusqu’à la porte de l’appartement où elle habitait. La porte du deux pièces à peine ouverte, Geneviève retrouvait les mêmes murs du vestibule lézardés par où suintait une humidité latente, dégageant cet air malsain qu'elle redoutait, ce qui lui occasionnait des nausées et des difficultés à respirer. Le papier jaunit par endroits et délavé en d’autres coins de la salle à manger n'arrangeait pas les choses. Du linge sale traînait un peu partout sur les quelques meubles épars et disparates qui lui servaient de décor. Tout lui faisait horreur. Après avoir déposé tous ses achats un peu n’importe où, elle se laissait choir sur le vieux fauteuil de cuir craquelé, réservé à son mari qui, pour une fois qu’il n'était pas occupé.

     

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    L'insoumise 

     

    Alors seulement elle entreprenait de regarder plus en détail ses folles dépenses faites sur un coup de tête. Ce n’est pas qu’elle avait peur de dépenser l’argent du ménage puisque ses parents l’avaient dotée pour avoir la paix, et parce que son beau-père ne l'aurait pas accepté sans une dote. Il fallait que madame Delaplace, radine comme pas deux, débourse la part qui revenait à Geneviève, une part qui lui revenait de droit. Pour ne plus la voir au magasin, sa mère devait faire une croix sur cette partie du capital dont elle ne verrait plus jamais la couleur. Cela lui avait été pénible, et Geneviève s’en réjouissait en y pensant. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était la réaction de Robert à la vue de tous les achats que, d’après lui, elle n’avait nul besoin. Il détestait au plus haut point les extravagances de sa femme car il avait conscience de sa beauté. Geneviève se savait jolie et les toilettes lui plaisaient tout autant que le maquillage et la lingerie féminine. Il fallait qu'elle dissimule toutes ses folies aux yeux de son mari, afin d'avoir l’opportunité de les ressortir lorsque l'occasion se présenterait, et qu'elle pensait n’être pas trop éloignées dans le temps. Elle entreprit de trouver une cachette où il n’aurait pas l’idée d’aller voir. Dans la chambre à coucher, le lit n’était pas fait. Geneviève n’en avait cure. Robert avait beau lui faire des reproches sur la mauvaise tenue du ménage et lui interdire ses débordements, vindicative et contestataire par principe, Geneviève n’en faisait qu’à sa tête. Plus d’une fois il avait surpris sa femme en flagrant délit de sorties tardives et de dépenses qu’il jugeait inconsidérées. Cela finissait généralement très mal. Le couple s’affrontait, ne laissant derrière lui qu’un champ de ruines où gisaient produits de beauté piétinés, flacons de parfums de marques cassés, robes déchirées et lingerie fine réduite à de simples petits bouts de dentelle et de nylon qui n’avaient plus rien à voir, de près ou de loin, avec des dessous féminins. Les quelques meubles avaient aussi leur compte de coups, de trous, d'éraflures et de fêlures. Les chaises et le seul fauteuil bridge du logement se retrouvaient renversés, sans compter le carrelage qui avait des pets, les carreaux des fenêtres se retrouvaient fêlés ou cassés, et que sais-je encore. Quant aux bleus que la jeune femme récoltait au cours de ces confrontations orageuses : ils mettaient plusieurs jours à s’estomper et à disparaître complètement. Tout et n’importe quoi lui servait pour se défendre contre son mari. Bien souvent, le fer à repasser quand ce n’était pas le balai qu’elle tenait bien serré dans ses mains, lui était utiles de façon à intimider Robert. Elle se servait de n'importe quoi qui lui tombait sous la main ce qui lui permettait de ralentir son mari dans ses débordements de colère : Les projectiles volaient dans la pièce où le couple se trouvaient au moment de leur altercation. En même temps qu'elle lançais des objets, elle hurlait pour ameuter le quartier.

     

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     L'insoumise  

     Pour ça, elle savait y faire ! L’issue de ces affrontements, comme à l’accoutumé, se terminait au poste de police pour Robert une fois que les coups avaient plu sur elle. Son but était de prouver la maltraitance conjugale dont elle était la victime. Il fallait prouver qu’elle était battu. Lorsque les agents pénétraient dans le deux pièces, qu’ils se rendaient compte des dégâts. Il fallait calmer le jeu entre les époux. Geneviève se justifiait en alléguant qu'elle était bien obligée de se défendre et qu’elle était en légitime défense. Robert se retrouvait toujours embarqué, menottes aux poignets, afin de se dégriser en cellule pour la nuit. Police secours n'en avait rien à faire des scènes de ménage parce que la loi, encore une fois, accordait au mari tous les droits sur son épouse qui était considérée comme sa propriété. 

    Laissez-moi simplement ouvrir une parenthèse sur le dur combat qu’avaient à mener les femmes pour arriver à obtenir des droits sur leur propre vie.

    Les deux guerres mondiales n’avaient rien changées et cela depuis des décennies, sauf le droit de vote obtenue après maintes lutes acharnées, le six mars 1944. A part cela, les femmes n'avaient pas leurs mots à dire quant à l'autorité de leur seigneur et maître. Leurs maris avaient tous les droits sur elles au même titre qu'un meuble, qu'un chien ou un cheval ! Dès l'instant où ces jeunes femmes étaient mariées, elles perdaient leur autonomie et devenaient la propriété pleine et entière de leur époux. Elles devaient se plier corps et âme à leurs volontés, même sous contrat de mariage ! Si le conjoint était doux, agréable et amoureux, tout allait pour le mieux ; mais s'il s'avérait que l'homme fut une brute épaisse, alors là, les pauvresses subissaient les pires sévices, et les coups de fouet pleuvaient abondamment quand ce n'était pas des coups de poings en pleine figure, des coup de fouet et parfois, la mort. Pour les autres femmes piégées dans une union qu’elles regrettaient, les marmots naissaient les uns après les autres. Pas le temps de reprendre son souffle que déjà, dans certaines familles, une autre naissance non désirée s'annonçait. Pauvres ou riches, les femmes devaient contenter les exigences sexuelles de leur seigneur et maître ! Ce qui sous entendait tout ce que vous pouvez imaginer aujourd'hui. A peine les bambins savaient-ils marcher, que beaucoup de maris remettaient le couvert, bien souvent, sans attendre que leur conjointe encore grosse, ait accouché. Ces brutes les chevauchaient de jour comme de nuit, se soulageant en les prenant par devant ou par derrière, sans aucun respect pour leur conjointe.

     

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    L'insoumise

     

    Les femmes étaient épuisées et à leur merci. La marmaille finissait par constituer une équipe de foot, et ça couraient dans tous les sens. Pour surveiller tout ces bambins, les femmes se tuaient à la tâche sans broncher. Par contre, lorsque les allocations familiales furent inventées pour les couples les plus démunis, elles tombaient directement dans la poche du chef de famille qui allait le plus souvent les boire au café du coin. Ces femmes ne voulaient plus du joug de leur époux, et malgré le manque de considération de la part de l’état, malgré le peu de progrès accompli au niveau de leurs revendications légitimes. Il y avait encore de quoi faire pour qu'elle obtiennes complètement leur émancipation pleine et entière concernant leur corps qui ne leur appartenait  pas sur le plan juridique. Elles n’était toujours pas, reconnues comme étant un être humain à part entière ayant les mêmes droit que les hommes, vis à vis de la loi ! Grâce à Madame Simone veille qui se fit huer par les hommes,. Le combat fut long et difficile ; mais Mme veille à gagné. Les femme obtinrent le droit à l'avortement avec le slogan : Mon corps m'appartient !  Un enfant quand je veux, si je veux ! Ce qui fît du bruit quand des radicaux fanatiques condamnant l'avortement s'en mêlèrent...

    D'ailleurs, aujourd'hui, les discriminations existent toujours, ne serait-ce que pour les salaires qui sont bien moins importants : environs quarante pour cent, à travail égal, de moins que pour les hommes. Les harcèlements continuent de plus belle, les viols qui, dans la plus part du temps, ne sont pas assez condamnés ! Les violeurs revendiquant leur plein droit devant une femme soit disant, consentante, et c’est leurs paroles contre celles de ces femmes. En fait, les hommes s’octroient encore pas mal de droits sur les femme, et nous sommes en  2018...  J'ai la certitude que jamais rien ne changera cet état de fait… J’en ai pour preuve une femme qui a été jugée pour avoir encaissé 35 ans de brutalité sur elle-même et le viol de ses filles par leur monstre de père sans oser rien faire pour leurs venir en aide par peur pour leur vie... et la sienne. A bout de force, il fallait qu’elle ose le geste fatal qui la délivrerait de cet enfer : Elle a tirer un coup de fusil dans le dos de son tortionnaire afin qu’il ne puisse plus retourner la situation à son avantage et reprendre le contrôle sur elle en premier, car cette fois, il ne l’aurait pas loupé. Elle a été condamné pour préméditation puisque elle avait tiré dans son dos. La justice ne teint pas compte de ce qu’elle avait déjà endurer pendant toutes ces nombreuses années, ainsi que ses filles, et la condamna, sans circonstance atténuantes. Ça en dit long sur la justice qui ne sait pas faire la différence entre une femme en danger de mort, si elle ne fait rien pour protéger la vie de ses filles et la sienne, et une femme qui prémédite son crime pour d’autres raisons pas très avouables ? Cette femme plus toute jeune, n’avait-elle pas assez souffert de la monstruosité de son mari ?

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    L'insoumise 

     

    Il fallait encore qu’elle paie pour avoir eu le courage de se libérer et libérer ses filles de ce perverse qui méritait la mort ? Combien de d’années de prison à t-elle écopé avant qu’elle puisse espérer recouvrer sa liberté grâce à de nombreuses pétitions qui finir par être entendues ? Pendant ce temps, combien de violeurs s’en sont sortit sans même une seule année de prison grâce à leurs avocats que j’appellerais : les avocats du diable ? Et combien de violeur meurtriers son relâchés bien trop tôt parce que le viol d’une femme est un délit mineur pour la justice des hommes qui fait son travail comme ça l’arrange ! En somme, là ou rien ne se voit, c’est qu’il n’y a rien à voir de la part de l’exécutif inactif sur les sujets de viol. C’est ce que l’on appelle : la politique de l’autruche… une politique mensongère, une justice à plusieurs vitesses, une justice pour les privilégies que l’on connaît très bien ! Une justice pour les nantis : ces soit disant hommes de valeur qui ont eut la chance de faire de hautes études grâce aux parents riches comme crésus. Ces hommes qui réussissent dans la politique grâce encore à des connaissances bienveillantes gravissent les échelons du pouvoir. Sous le couvert de leurs hautes fonctions, ils ne sont que des harceleurs, des perverses, des violeurs, des voleurs en cols blancs. La justice n’est qu’une mascarade pour le citoyen lambda ! Je ne croie plus en la justice depuis longtemps pour l’avoir expérimenté dans ma jeune existence. Les viols que j’ai subit à l’âge de huit ans, et à mes quinze ans, en 1951 par des ripoux de flics, la justice ne s’est jamais bougée pour moi, pas plus qu’en 1962. Ces avocats d qui défendent le plus souvent les gens qui peuvent payer, ont un costume tout à fait approprié à leur métier ! Ah ! Leur robe noir et leur col blanc leurs vont bien ! Cela représente tout à fait la polyvalence et l’ambiguïté de leur fonctions ! Leur métiers n’est là que pour faire croire au peuple qu’il y en a une justice pour tous pour ceux qui veulent bien y croire, ou qui n’ont jamais eu à faire à elle... Encore aujourd’hui, le chemin sera long pour balayer les obstacles que les gouvernements, de par leur mauvaise volonté, posent en évidence sur la table des discutions, à chaque fois que l'émancipation des femmes est remise en question. On avance d’un demi-pas pour montrer que l’exécutif travaille sur la question, et c’est tout ! ( Liberté - égalité - Fraternité : Ce n’est que de la poudre de perlimpinpin ! C’est mon opinion et je n’en changerais pas !

     

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     L'insoumise

     

    Malgré toutes ses tentatives afin d'obtenir gain de cause auprès des autorités, la jeune femme voyait bien que rien n’avançait. Elle ne comptait pas lâcher prise aussi facilement. Il fallait d'abord qu'elle trouve un emploi. De cette manière, elle pourrait devenir plus indépendante et surtout, en s’impliquant dans un métier qui lui plairait. Une chose la tracassait encore. Elle devait se préparer au pire pour la demande de divorce. Car Robert ne changerait pas d’avis. Elle s’y attendait. Se soulevait aussi le problème du logement à trouver, et de son déménagement. Geneviève devait s’éloigner de ce quartier qu’elle exécrait. Cela allait lui prendre un peu de temps avant de tout planifier dans les moindres détails ; mais à la perspective de se créer une nouvelle vie, Geneviève sentait une exaltation l’envahir. Il est sûr qu’elle avait peur ce que qu’elle aurait encore à subir le temps que tout se mette en place ; mais elle s’en sentait le désir et ne pouvait plus reculer, même si la force lui manquait pour continuer cette vie minable qu’elle menait. Elle ne supportait plus les violentes colères de Robert lorsqu’il n’arrivait pas à ses fins. Elle ne serait pas une femme battue et violée toute son existence ! Ça, jamais ! Il lui fallait gagner juste un peu de temps pour s’organiser. Se soulevait aussi le problème du logement à trouver, et de son déménagement. Geneviève devait s’éloigner de ce quartier qu’elle exécrait. Cela allait lui prendre un peu de temps avant de tout planifier dans les moindres détails ; mais à la perspective de se créer une nouvelle vie, Geneviève sentait une exaltation l’envahir. Il est sûr qu’elle avait peur ce que qu’elle aurait encore à subir le temps que tout se mette en place ; mais elle s’en sentait le courage et ne pouvait plus reculer. La force lui manquait pour continuer. Si il lui fallait affronter le pire. Le soir même, Geneviève ferait part à Robert de ses exigences. Elle en était là de ses pensées lorsqu’elle entendit la clef tourner dans la serrure. Robert fît son apparition dans l’embrasure de la porte de la cuisine qui se trouvait être en enfilade avec le vestibule. S’apercevant que la table n’était pas mise, il lui lança un bonsoir laconique que Geneviève ne releva même pas. Elle faisait semblant de s’affairer à la cuisine dans quelques rangements dont elle se fichait comme de sa première chemise, et elle avait laissé brûler exprès ce qu’elle venait de préparé pour le dîner, ce qui lui arrivait souvent. Il est facile d’en deviner quelle en était la raison. Et bien vous ne vous trompez pas ; mais cette fois, Geneviève ne l’avait pas fait exprès. Absorbée par ses réflexions toutes intérieures, elle avait complètement oublié ce quelle avait mit à cuire sur la cuisinière à charbon.

     

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    L'insoumise

     

     Zut de zut ! Justement ce soir où elle devait lui parler ! Il fallait qu’elle trouve quelque stratagème pour éviter tout problème. Quoi faire ? Prier pour qu’il décide de repartir manger chez le bougnat. A ce moment précis, Robert lui lança :

    J’ai faim.

    Elle lui répondit laconiquement :

    Débrouilles-toi : j'ai fait brûler le repas. Tu ne sens pas ?

    Comment ? Y’a rien de prêt ?

    Non.

    Mais qu’est ce que tu fou de ton temps ?

    D’habitude, rien. Dit-elle ironiquement. Mais ce soir je t'avais préparé quelque chose de bon et, quel dommage ! Je l’ai complètement oublié sur le feu. Désolée !

    Geneviève refusait les tâches ménagères : surtout le servir et manger en face de lui. Tout ce qui regroupait les obligations d’une femme au foyer étaient la troisième raison de son refus : les deux autres raisons, vous les connaissez. Sans broncher, Robert reprit son blouson qu’il avait accroché au porte manteaux du couloir et lui lança en claquant la porte :

    Garce !

    Un sourire malicieux se dessina sur les lèvres de la jeune femme. C’était bien joué. Il ne rentrerait pas de si tôt. Ce ne serait pas ce soir qu’elle le lui parlerait de ses projets. Son cœur battait à tout rompre. Ce n’était quand même pas une mince affaire que de lui faire face et de lui faire comprendre son point de vue, d’autant plus qu’elle savait pertinemment qu'il refuserait en bloc ce dont elle allait lui faire part ! En l’entendant arriver, surprise dans l’intimité secrète de ses pensées, elle s’était sentie prise au dépourvu. Elle n’était pas prête pour la confrontation. Elle sentait ses jambes se dérober sous elle. Mieux valait ajourner la discussion qui ne manquerait pas d’être houleuse. Elle le savait et comme tous les jours se ressemblaient... Geneviève attendit trois longues journées avant d'amorcer la fameuse discussion. Il y avait un autre facteur à considérer : celui de ne plus avoir le courage de mettre son plan à exécution, et de ranger ses exigences aux oubliettes, ce qui revenait au même. Cette fois, rien ne la ferait reculer.

     

     A suivre... 

     

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